C’est depuis vendredi dernier que l’Assemblée nationale avait procédé à l’investiture de nouveau Gouvernement de la République dirigé par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. A savoir que c’est la toute première équipe gouvernementale nommée sous le règne du Président Félix Tshisekedi. Bien avant cette investiture, le Premier ministre a rencontré les préoccupations des élus du peuple, en les regroupant selon les quatre secteurs repris dans le Programme du Gouvernement, à savoir : Secteur politique, défense et sécurité ; Secteur économie et finances ; Secteur reconstruction et Secteur social et culturel. Il a interpellé les députés nationaux en ces termes : « Si nous voulons changer ce pays, nous devons être capables avant tout de nous changer nous-mêmes. Changer nos comportements et tourner le dos aux antivaleurs qui ont longtemps retardé la marche de la nation vers sa prospérité ».

Outre le Premier ministre, c’est un Gouvernement composé de 66 membres dont 5 Vice-Premiers ministres, 10 ministres d’Etat, 31 ministres, 3 ministres délégués et 17 vice-ministres. En effet, l’article 91 de la Constitution confie au Gouvernement la charge de définir, en concertation avec le Président de la République, la politique de la Nation et d’en assumer la responsabilité devant l’Assemblée nationale dans les conditions prévues aux articles 90, 100, 146 et 147 de la même loi fondamentale.

C’est ainsi qu’avant cette cérémonie d’investiture du Gouvernement de la République, l’Assemblée nationale avait d’abord adopté son programme présenté et défendu le mardi 03 et le vendredi 06 septembre courant par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Ce programme du Gouvernement a d’abord recueilli l’approbation des députés nationaux, avant son adoption par la représentation nationale.

Selon les résultats du vote, sur 379 députés nationaux présents, 375 ont voté pour l'adoption dudit programme, 0 contre et 4 autres se sont abstenus. Rappelons par ailleurs que le programme d'action du gouvernement Ilunga Ilunkamba est articulé autour des quinze piliers-clés répartis sur trois axes. Il y a trois piliers sur le plan de la politique, défense et sécurité.

Notamment, la pacification  du  pays  et  promotion  de  la réconciliation, de la cohésion et de l’unité nationale ; le renforcement de l’autorité de l’État, promotion de l’État de droit et de la démocratie ; et la redynamisation  de  notre  diplomatie  et réhabilitation de son image de marque.

Sur le plan de l’économie et finances, il y a sept piliers. Entre autres, la lutte contre la corruption  et  les crimes économiques ; l’amélioration de la gouvernance dans la gestion des  ressources  naturelles,  des  entreprises  du  portefeuille  et  des finances de l’État ; l’amélioration du climat des affaires et promotion de l’entrepreneuriat et de la classe moyenne.

Mais aussi, la diversification  de  l’économie  et  création  des conditions d’une croissance inclusive ; la modernisation  des  infrastructures  de  base  et aménagement du territoire national ; la promotion  et  développement  des  Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication ; et la lutte contre le changement climatique et création des conditions d’un développement durable.

Et cinq piliers sont résumés sur le plan de la reconstruction. D’abord l’amélioration des conditions sociales avec comme principaux axes : l’éducation comme clé du changement et principal ascenseur  social et  l’accès aux soins  de santé,  ainsi  que l’assurance d’une couverture de santé universelle. Ensuite le développement  du  secteur  de  l’eau  et  de l’électricité ; la lutte  contre  la  pauvreté  et  la  marginalisation sociale ; l’autonomisation de la femme et promotion de la jeunesse ; et enfin, la promotion de la culture, des arts, des sports et des centres des loisirs..

Un programme pour l’amélioration du vécu quotidien du peuple Congolais

Avant cette adoption, le Chef du Gouvernement a donné l’essentiel des éléments de réponse aux différentes préoccupations soulevées par les députés nationaux. « Notre programme est réaliste et porte les aspirations profondes de nos populations pour les cinq années à venir. Pour des raisons de rationalité, notamment dans la gestion du temps, je vais m’employer à y apporter les éléments de réponses en les regroupant selon les quatre secteurs repris dans le Programme de votre Gouvernement, à savoir : secteur politique, défense et sécurité ; secteur économie et finances ; secteur reconstruction ; secteur social et culturel », a dit le Premier ministre dans ses réponses.

Et de poursuivre, « A l’issue de ce débat, j’ai noté avec satisfaction la convergence des visions entre celle de votre Gouvernement et celle que portent les élus directs du peuple que vous êtes, notamment en ce qui concerne la nécessité de redresser le pays à partir de la base et de faire passer les intérêts du peuple avant tout autre intérêt, crédo cher à Son Excellence Monsieur le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo ».

 « En tout état de cause, l’essentiel consiste à prendre en compte et à traduire en actes vos différentes préoccupations, avec comme seul objectif l’amélioration du vécu quotidien du peuple Congolais. Mon Gouvernement et moi, restons et resterons toujours en permanence ouverts à vos conseils et suggestions éventuels ».

Les conseils d’un sage Premier ministre

Avant de clore son speech, le Chef du Gouvernement a donné quelques conseil. « Tout au long de cet exercice, j’ai pu prendre toute la mesure de l’étendue de la tâche qui nous attend ensemble.  J’ai renforcé ma conviction selon laquelle l’œuvre de la construction nationale n’est possible que dans une dynamique de conjugaison d’efforts. Face aux nombreux défis qui nous guettent, il n’y a pas d’alternative à l’union sacrée de la Nation. La République Démocratique du Congo est une grande nation, un grand pays qui exige de nous de la grandeur. Grandeur dans la vision, mais aussi dans l’esprit et dans l’agir. Si nous voulons changer ce pays, nous devons être capables avant tout de nous changer nous-mêmes. Changer nos comportements et tourner le dos aux antivaleurs qui ont longtemps retardé la marche de la nation vers sa prospérité. C’est aujourd’hui que se décide ce que sera le monde dans 30, voire 50 ans. C’est aujourd’hui que se prépare donc aussi le Congo de demain ».

 « Nous devons prendre la mesure, mais alors toute la mesure, de la gravité de la situation que traverse notre pays aujourd’hui, et agir avec responsabilité et sursaut patriotique, afin de lui faire poursuivre la marche vers son redressement et sa modernisation. L’heure n’est plus aux invectives et autres querelles politiciennes ! L’heure est au travail et à l’action ! Œuvrons ensemble, chacun dans son rôle, pour le relèvement de notre mère patrie ».

Et il a conclu en déclarant que : « La meilleure des manières de rendre service à nos compatriotes aujourd’hui, ce n’est plus d’agiter les problèmes, mais d’imaginer des solutions face aux grands défis qui se posent dans notre pays. C’est ce que votre Gouvernement a essayé de faire à travers le programme que j’ai eu l’insigne honneur de vous présenter, et pour lequel je réitère la demande d’obtenir votre approbation, nette et sans faille, afin de permettre à votre Gouvernement de se mettre enfin au travail ».