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Retombées des opérations FARDC – UPDF: Des responsables ADF cueillis à froid

Le responsable des finances, des renseignements et approvisionnements des ADF, Bejamin Kisokeranio,  a été arrêté mardi à Uvira  (Sud-Kivu) par les services de sécurité congolais. Etant donné que l’une  des  raisons de la persistance des massacres dans cette partie de la République est  le souci, des affairistes politico-militaires,  du maintien d'un business illicite et du trafic des ressources naturelles et agricoles, source des milliers de dollars américains. L’arrestation du responsable des finances, des renseignements et approvisionnements des ADF, constitue donc un coup dur pour les forces négatives.  Il est vrai que les atrocités sont principalement perpétrées par les ADF mais la présence dans la région des militaires des unités suspectées en connivence avec l'ennemi dont NDC, UPLC, CODECO... associées aux massacres, brouille les cartes de la sécurisation de la région du Kivu. Mais la série d’arrestations des ennemis de la paix ces derniers temps, renforce sans doute la confiance à l’opération de traques FARDC-UPDF.

 

La forte influence, sur les opérations, des officiers supérieurs de l'armée impliqués dans les massacres semble ne plus avoir de bons jours depuis la traque conjointe FARDC-UPDF. Depuis un temps, des responsable ADF sont cueillis à froid par l’armée régulière et des effets militaires saisis. Il y a quelques jours, il était  fait état de la découverte à Butembo des uniformes aux couleurs des UPDF, armée ougandaise. Cette dernière  combat les ADF conjointement  avec les Forces armées de la République démocratique du Congo. Des uniformes frauduleusement importés de Thaïlande et qu’un commandant FARDC de Butembo a dit en être le destinataire. Plusieurs observateurs sur place ont donc émis  l’hypothèse d’un complot consistant à faire massacrer la population civile par des tueurs habillés en uniformes de l’armée ougandaise. « Une preuve de  la frustration de certains partenaires locaux et étrangers des ennemis de la paix, affirme un habitant de Butembo, pour qui la dite frustration est  due à l'entrée en jeu de l'UPDF soutenue par la population locale. L’enjeu serait de discréditer l’armée ougandaise engagée dans la lutte contre les « Adf » et, in fine, la diaboliser aux yeux de la population. Cette observation  abonde dans le même sens que le document signé lundi par le Général  Major Léon –Richard Kasongo Cibangu des FARDC et le Général de brigade Flavia Byekwaso  des UPDF. Les FARDC reconnaissent ce complot en cours de préparation et préviennent des attaques dans les jours à venir et le communiqué est allé jusqu’à affirmer que « le but ultime recherché est de déstabiliser la région et discréditer l’UPDF et les FARDC, pour raviver la stigmatisation.  Avec l’arrestation de Bejamin Kisokeranio,  la coalition UPDF –FARDC chemine sans complaisance sur le chemin de la pacification non seulement de la zone de Butembo mais  de tout le secteur de l’Est de la RDC.

 

Le recruteur et poseur de bombes Cheikh Banza Mudjaribu Zakaria Abah Adore appréhendé

Le 28 décembre 2021, Cheikh Banza Mudjaribu Zakaria Abah Adore, recruteur et poseur de bombes, frère de l’ADF Bonge la Chuma était appréhendé.  Imam à  la mosquée de Katindo dans la ville de Goma, il a été interpellé par les services de sécurité et transféré à Kinshasa dimanche 2 janvier 2022. Pris en filature depuis la mosquée de Katindo où il vivait, il a été arrêté en compagnie d’une femme qu’il voulait épouser et amener à Madina,  au niveau du marché Alaline de Katindo. Cheikh Banza Madjaribu Zakaria Abah Adore, frère aîné de l’imam Zakaria Banza Souleymane alias Bonge la Chuma, ancien imam à la mosquée de Katindo et actuellement instructeur des soldats du califat, les moudjahidines de la cité sainte de Madina (MTM), fut longtemps recherché par les services depuis son évasion de la prison de Kangbayi à Beni. Il lui est reproché d’organiser un réseau de recrutement des ADF/MTM et, grâce à ses nombreux minibus et motos, à les envoyer dans la forêt de Beni via Butembo. Arrêté en 2014 à la barrière de Bunyuka , dans le Bashu, avec des ’’colis’’ (entendez des recrues) qu’il conduisait à Madina, il réussira à s’évader de la prison avec son frère lors de l’attaque de juin 2017. C’est l’un des poseurs de bombes en 2014 dans la ville de Beni avec Fiston Muhewa. « Ceux qui assistaient aux audiences de la Cour militaire à Beni le reconnaitront à partir de la cicatrice sous l’œil gauche. Après son évasion de la prison de Kangbay, cheikh Banza Mudjaribu Zakaria  aurait reçu un financement des ADF/MTM grâce auquel il gérait le département Transport. Se sentant en insécurité, il quitte Goma pour Bukavu où il met sur pied une agence de voyage Bukavu-Uvira. Grâce au bénéfice généré, l’agence de transport va servir les axes Uvira-Misisi-Kalemie et Uvira-Bujumbura-Tanzanie », précise Nicaise Kibel’Bel Oka. Ce dernier précise même que son activité a permis de déverser de nombreuses recrues tanzaniennes et burundaises sur Beni/Ruwenzori. Il est revenu à Goma fin 2018 aux  côtés d’Aboudjihad et visitait régulièrement le maquis des MTM à Beni, en passant entre les mailles des services.  L’infiltration profonde des unités et du commandement de l'armée par l'ennemi qui maîtrise tous les mouvements de l'armée régulière, ont permis les facilitations de ces mouvements. Il s’est (ré) installé fin 2020 à Goma dans l’enclos de la mosquée de Katindo/Goma où son père est ‘bilali’. Pris en filature par les services depuis Goma, il a été finalement appréhendé. Sur base de la Sourate 51qui dit : « Ô vous qui avez la foi, ne prenez pas les juifs et les chrétiens comme amis. Ils sont amis entre eux, et quiconque d’entre vous se lierait à eux, il est l’un d’eux (fa innahou manhum)» et selon des sources recoupées et fiables, Hussein Qudra, agent au bureau d’investigation de l’Agence nationale du Renseignement (ANR)/Goma recevrait des messages de menaces de mort venant des islamistes radicaux pour collaboration avec les Kafri (Entendez ‘incirconcis’, non musulmans). Certains accusent Hussein Qudra, d’avoir livré cheikh Banza Mudjaribu Zakaria. «  Une fatwa serait même lancée contre lui. Il est important de rappeler qu’en application de la fitna, la mère de Hussein Qudra avait attrapé deux balles à la jambe gauche et vit dans la clandestinité », renseigne  Nicaise Kibel’Bel Oka  et de poursuivre : « Si tu n’es pas d’accord avec le jihad (défense armée de l’Islam) et que tu es pacifiste, souviens- toi que tu seras tué parce que tu es incapable de conserver ton iman (ta foi). » Combattre le terrorisme islamiste ne doit pas se limiter uniquement dans la forêt par des bombardements, il faut, en appui de l’artillerie lourde, un travail de terrain afin de neutraliser les réseaux actifs et/ou dormants dans les agglomérations. Il faut savoir aussi que la prison est un incubateur sûr, et un lieu de conversion au jihad pour nombreux détenus. Les services doivent en tenir compte.



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