« Il n’y a pas de troupes ougandaises en Rdc, il y a plutôt mutualisation des renseignements militaires entre les FARDC et l’armée ougandaise », a informé le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et presse. Accompagné des porte-paroles des FARDC et de la Police, Patrick Muyaya s’est insurgé contre ceux qui propagent de fausses nouvelles, dans l’objectif de semer la panique dans la population congolaise. Il a cité le rapport de la commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale, qui a recommandé au Gouvernement de recourir à l’armée ougandaise pour mettre un terme à ces terroristes qui écument la population. Il a rassuré que le Gouvernement n’a aucun intérêt à cacher l’information et dès qu’il aura levé cette option, l’opinion tant nationale qu’internationale sera aussitôt informée via la presse.
Une certaine presse a failli semer la panique dans la population congolaise, en disant que le Gouvernement congolais avait autorisé l’armée ougandaise d’entrer en Rdc, afin de combattre ensemble avec les FARDC, les ADF, cette nébuleuse ougandaise désormais en débandade. Cette contre-vérité ne pouvait pas passer aussi facilement comme ça. C’est ainsi que le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, ensemble avec les porte-paroles des FARDC et de la Police, Léon Kasonga et Pierrot Mwanamputu, a voulu donner la vraie information aux médias réunis à la Rtnc, dans un briefing.
« Il n’y a pas de troupes ougandaises en Rdc. J'ai eu à parler des contacts permanents entre les Fardc et les armées des pays voisins », précise Patrick Muyaya dans son mot introductif, avant de rappeler que le 16 novembre dernier, les terroristes de l’Adf ont frappé en plein cœur de l’Ouganda. Il a aussi dit que le président de la République, Félix Tshisekedi a été élu avec la promesse d’instaurer la paix sur l’ensemble du territoire national.
Et les contacts avec les armées des pays voisins, c’est uniquement dans le cadre d’échange d’informations et s’il y a lieu de monter les étapes, le Gouvernement ne se gênera pas de communiquer quant à ce. Muyaya n’a pas manqué d’informer que partout où il y a des menaces terroristes, on les combat toujours de manière concertée. Pour nous, en Afrique des Grands Lacs, il y a un besoin pressent d’imposer la paix et la Rdc veut jouer son rôle de leader et moteur du développement économique. Et il est important que la composante sécuritaire puisse suivre.
De son côté, le porte-parole des FARDC, Léon Kasonga a expliqué que c’est depuis 2007, que les FARDC ont mené des opérations pour neutraliser la LRA à Dungu. Les derniers éléments avaient quitté la Rdc depuis le 19 mars à Suke. « Pendant les opérations Sokola 1 », ajoute-t-il, nous avons mené des opérations en autonomie jusqu'à Madina, le quartier général le plus sérieux des ADF.
Décidément, pense-t-il, nous n’avons rien à cacher. Il est aussi revenu sur la promesse faite par le chef de l’Etat, celle de donner la paix aux congolais. « S’il a été autorisé aux troupes ougandaises d’entrer en Rdc, nous ne serions pas allés par 4 chemins pour le dire. Cette histoire qui circule pour dire qu’il y aurait des troupes ougandaises en Rdc, c’est faux. Si un jour on a besoin d’une quelconque troupe, on vous le dira », dit-il.
De son côté, le porte-parole de la Police, Pierrot Mwanamputu, souligne le terrorisme reste un mal évolutif. Étant donné que c’est une criminalité internationale, sa lutte devait conduire à la mutualisation des forces. Le président de la République a dit que l’Afrique refusait de devenir la base arrière du terrorisme. Si on n’arrête pas cela avant, ça sera un mauvais précédent. C'est ainsi que le G5 Sahel a décidé de mutualiser les forces pour combattre le terrorisme.
A l’occasion, Félix Tshisekedi avait a donné des stratégies globales: qu'on puisse adopter des politiques sécuritaires concertées, la mutualisation des sources et des renseignements. « Si aujourd'hui nous arrivons à ne pas saisir cette portée, ça devient compliqué », pense-t-il.
La presse doit donner la bonne information
Est-ce que la parole du ministre suffit ? C’est la question qu’une journaliste a posé, et qui a permis à Patrick Muyaya de dire que si la parole du Gouvernement ne suffit pas, vous croirez à qui ? Voilà pourquoi nous faisons cet échange, soutient-il. Est-ce la première fois que nous disons que nous travaillons de manière concertée avec l’Ouganda? S’il y avait ces troupes, qui peut amener les images? Il existe un mécanisme conjoint de renseignement. C’est grâce à ce mécanisme qu'on a arrêté les supplétifs des Adf.
« Il faut cesser de semer la peur ou la psychose. Avec l’état de siège, nous mettons tout le mandat à risque. Nous comptons sur vous pour donner la bonne information. De toute évidence, la commission défense et sécurité l’a recommandé au gouvernement. Même si cela est admis, nous viendrons pour vous le dire en toute indépendance. Les relations entre États évoluent. Pour l’instant, nous voulons protéger nos populations qui meurent suite à l’activisme de ces terroristes », martèle Muyaya.
Faut-il rassurer le Dr Mukwege ? Patrick Muyaya tranche que nous travaillons pour ramener la paix. « Nous sommes dans un autre registre. Le président de la République a entrepris de raffermir les rapports avec d'autres États. Mais cela ne veut pas dire qu'on a oublié. Nous n’avons pas dit qu'il y aura des opérations conjointes, mais des opérations concertées. Nous connaissons les sensibilités de la population en ce qui concerne les questions sous régionales, on ne peut pas construire sur la peur », dit-il.
Et le porte-parole de l’armée de se demander : « Pourquoi on aurait honte de vous dire que ces troupes ne sont pas chez nous ? Il n’y a pas de troupes ougandaises sur le sol congolais. Nous mutualisons les sources, nous échangeons les renseignements », précise-t-il.
Nous sommes plus que capables de nous adapter
Les FARDC ont-elles du mal à s’adapter au modus operandi de l’ADF ? Le porte-parole de l’armée répond que nous avons mené des attaques en nous adaptant à son mode. « Toutes les places fortes, nous les avons récupérées. Nous avons installé un camp militaire à Kididiwe, un grand centre de logistique pour les Adf. Nous nous sommes adaptés et avions eu une ascendance. Ces gens n’affrontent pas l’armée. Ils n’ont pas un front physique. Nous avons des capacités, faites-nous confiance », rassure-t-il, tout en soulignant que sur terrain, nous assistons à un festival de rééditions. Et ce, parce que le feu utilisé les a obligés à se rendre.
Requalifier l’état de siège
Telle est la demande formulée par les évêques membres de la CENCO. Pour Patrick Muyaya, il existe déjà plusieurs mécanismes. Nous échangeons les renseignements pour avoir des actions guidées et ce, pour avoir des actions ciblées. On va mutualiser les informations et les actions ciblées au regard des menaces. Si nous décidons d'une action ciblées, nous viendrons en parler. D’ailleurs, ce sont les députés de Beni qui nous ont recommandé de travailler avec l'armée ougandaise.
Et de soutenir que le président de la République a décrété l’état de siège, parce que c'était une demande pressa