La Zone de santé de Beni, dans la Division provinciale de la santé (DPS) du Nord-Kivu, enregistre actuellement le cumul de 11 cas, dont 3 probables et 9 décès, depuis la déclaration de la 13ème épidémie de la maladie à virus Ebola en RDC.
La communication a été faite devant la presse dans la ville de Butembo par le Dr Janvier Kubuya, chef de la DPS du Nord-Kivu. C’était au cours du point de presse hebdomadaire sur la situation épidémiologique d’Ebola et de Covid-19, au pool des superviseurs de Butembo, ce lundi 15 novembre 2021.
« En ce qui concerne la lutte contre Ebola, aujourd’hui nous sommes presque à la sixième semaine depuis que nous avons lancé la riposte. Jusqu’à ce matin, nous avons enregistré 8 cas confirmés et 3 cas probables. Nous avons donc un total de 11 cas. Sur ces 11 cas, 9 sont décédés », a déclaré le Dr Janvier Kubuya.
Le chef de la DPS du Nord-Kivu regrette cependant le fait que parmi les 9 décès, 8 sont survenus à domicile, malgré les mesures prises par les équipes d’intervention pour lutter contre cette épidémie.
« C’est aussi l’occasion de rappeler que parmi les 9 décès, 8 sont des décès survenus à domicile. Alors que nous avons le centre de traitement d’Ebola, des molécules spécifiques qui guérissent Ebola et des soins gratuits également dans ces établissements de santé. Donc il n’y aurait eu aucune raison de rester à la maison quand on présente des signes compatibles avec la maladie à virus Ebola », déplore cette autorité sanitaire.
Le Docteur Janvier Kubuya invite la communauté à prendre au sérieux cette menace sanitaire pour son éradication définitive.
A noter que 2 personnes ont déjà été guéries d’Ebola et sorties du CTE de Beni, ce, grâce à de nouveaux médicaments qui ont permis de sauver ces deux vies. Sur le nombre de malades confirmés, les six décès sont ceux d'enfants qui n'ont pas été conduits "à temps" dans les Centres de traitement d'Ebola (CTE), renseignait un expert en charge de la lutte contre cette maladie en RDC, sur place à Beni.
« La moitié des cas d'Ebola sont des enfants. L'Unicef et ses partenaires sont sur le terrain pour apporter de l'aide, mais nous avons besoin urgemment de plus d'argent pour sauver des vies et contenir l'épidémie. »
« Moi et ma femme étions soignés avec des comprimés, des injections et des perfusions. Nous ne savions pas qu'on nous soignait de la maladie à virus Ebola », avait témoigné le mari du couple ayant guéri. « Si nous l'avions su, notre enfant ne serait pas mort », expliquait en larmes cet homme, père du premier cas recensé, un bébé âgé d'un an qui a succombé.
Deux traitements, approuvés fin 2020 par l'Agence américaine des médicaments (FDA), lui ont permis, ainsi qu'à son épouse, de guérir : le REGN-EB3, un cocktail de trois anticorps monoclonaux, et le mAb114, un anticorps monoclonal commercialisé sous la marque Ebanga.
Un remède très efficace
Déjà utilisés lors de la précédente flambée, ces deux traitements avaient été considérés comme efficaces à 90% par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). « Lorsqu'une personne se présente à temps dans un centre de traitement d'Ebola, la survie est garantie. Ce sont de véritables molécules miraculeuses contre la maladie à virus Ebola », avait affirmé ledit expert en charge de la lutte contre cette maladie en RDC.