loader

Trafic et Exploitation des personnes à des fins sexuelles: Chinois et Congolais jugés en procédure de flagrance

Un sujet chinois est poursuivi par le Parquet de grande instance de la Gombe en procédure de flagrance pour trafic et exploitation des personnes à des fins sexuelles. A ses côtés, un sujet congolais, chef de division au ministère des Affaires étrangères, est poursuivi pour faux et usage de faux. L'audience a eu lieu dans la soirée du lundi 16 octobre 2021. A en croire le Procureur Edmond Isofa Nkanga, ce sujet chinois fait entrer frauduleusement en Rdc des jeunes filles chinoises, en complicité avec cet agent du ministère des Affaires étrangères qui lui donne des visas. Ces jeunes filles sont ensuite exploitées sexuellement dans des maisons de prostitution.

« Il s'agit de 27 sujets étrangers et un compatriote. L'un de ces étrangers est poursuivi pour trafic et exploitation des personnes à des fins sexuelles et les autres sont poursuivis pour séjour irrégulier. Il y a aussi un compatriote qui est poursuivi pour faux et usage de faux », a déclaré le procureur à la presse, à l'issue de l'audience.

Et d'ajouter : « Nous le parquet avons appris ces faits et avons estimé qu'ils étaient infractionnels. Nous les avons déférés au tribunal en procédure de flagrance. Il s'agit des jeunes filles chinoises qu'on amène dans notre pays par fraude, parfois comme des touristes ou parfois elles obtiennent des visas de transit aéroportuaire. Par après, aidées par certains compatriotes, elles obtiennent des visas de courtoisie sans en réalité suivre la procédure. Ces jeunes filles sont exploitées sexuellement dans les maisons de tolérance depuis plusieurs années par un proxénète ».

Plusieurs de ces jeunes filles chinoises ont été arrêtées le lundi 15 novembre dans la commune de la Gombe sur l'avenue Mandariniers, dans la parcelle qu'occupait auparavant la télévision Télé 50. Pendant l'audience de ce lundi, le Procureur a affirmé que cette villa était transformée en "maison de tolérance", alors que le Chinois qui la louait faisait croire que c'était un restaurant.

A en croire notre source, trois autres congolais ont été arrêtés le lundi 15 novembre. Ils étaient respectivement chauffeur, agent de sécurité et serveur du chinois poursuivi pour proxénétisme. D'après leur avocat, le parquet les a transformés en témoin. Tous les prévenus et les témoins ont été placés en détention préventive, en attendant la fin du dossier. Toujours dans le cadre de cette affaire, il s’est signalé un cas de meurtre par noyade dans la piscine, d’un jeune congolais chargé de la sécurité de l’espace loué où les présumés bourreaux faisaient tourner leurs affaires.

 

L’APLT condamne

Au cours d’une conférence de presse tenue ce mercredi, l’Agence pour la Prévention et la Lutte contre la Traite des Personnes a condamné avec la dernière énergie l’acte posé sur le sol congolais par les sujets étrangers d’origine chinoise tendant à l’exploitation sexuelle d’autrui. La coordonnatrice de l’APLT, Cécile Meta a ainsi exprimé le sentiment réjouissance dû au travail réalisé par le procureur en charge du dossier.

« L’APLTP qui a formé certain magistrats sur la traite des personnes se réjouit du fait que le Procureur en charge de ce dossier a démontré que les faits commis par les trafiquants constituent non seulement le trafic illicite des êtres humains, mais aussi et surtout l’exploitation de la prostitution d’autrui », a-t-elle déclaré.

Faisant d’une pierre deux coups, la coordonnatrice de l’APLTP a lancé un appel pressant au Gouvernement à travers le Premier Ministre afin de transmettre au parlement le projet de loi contre la traite des personnes pour examen. Et ce, en mode d’urgence de manière à permettre sa promulgation, d’ici au 31 décembre, par le Chef de l’Etat.

Ceci, a-t-elle ajouté, permettrait de mieux travailler avec la justice et les autres services techniques pour démanteler les réseaux criminels et protéger les victimes et les témoins. Cécile Meta a, en outre, rassuré la disponibilité de l’APLTP pour l’accompagnement des victimes allant de leur rapatriement dans leur pays d’origine jusqu’en appel, si nécessaire, afin qu’elles soient dédommagées à la proportion des peines subis.



Actualités Récentes