Les travailleurs de différents services de l'archidiocèse de Kinshasa ont décidé d'aller en grève ce lundi, après l'expiration du préavis de 10 jours accordé à leur employé pour rencontrer leurs revendications en rapport avec le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG). Il s'agit notamment de l'Economat diocésain, les Centres de santé et Hospitaliers et la Coordination du BDOM, l'Hôpital Saint Joseph, Maisons diocésaines, Centres et Maisons d'accueil, Caritas ainsi que les Congrégations affiliées à l'archidiocèse de Kinshasa.
Selon un représentant syndical de l'Economat, leur employé a manifesté la mauvaise foi, un mépris à leur endroit, suivi d'un refus catégorique de collaborer avec leur intersyndicale.
« Nous sommes en grève, notre revendication, c'est le paiement de la totalité du SMIG. Puisque depuis 2018 jusqu'à ce jour, nous ne sommes qu'au premier pallier. Alors nous sommes dehors avec toutes les structures », a-t-il déclaré.
Ainsi, il indique que toutes les autorités du pays sont saisies de cette situation et n'attendent reprendre service qu'après satisfaction de leurs revendications.
A en croire une autre source, la hiérarchie de l’Eglise catholique à Kinshasa s’est érigée depuis un certain temps en fer de lance pour exiger des meilleures conditions de travail et de traitement des enseignants des écoles publiques catholiques. Mais elle s’avère elle-même, poursuit la source, incapable d’appliquer à son propre personnel le même traitement qu’elle exige de l’État congolais.
C’est ainsi que cette grève a été lancée, en vue de pousser l’employeur à s’exécuter. « Nous disons non au salaire médiocre et demandons le départ de l’Abbé Pérenne Musimu, Économe diocésain, et de l’Abbé Dieu-Merci Babakidi, chef de Division Administrative/ Ressources Humaines », peut-on lire dans un document.
Dans une note circulaire d’octobre 2021 signée par l’Abbé Pérenne Musimu Nkunku, l’Économat diocésain a affirmé avoir désavoué plusieurs permanents syndicaux, déclarés personae non grata dans ses installations de l’Archidiocèse de Kinshasa. Il a demandé aux différents syndicats de désigner de nouveaux permanents.
Face aux menaces de cette grève devenue une réalité, l’Archidiocèse de Kinshasa avait avancé que la correspondance du syndicat n’avait aucune valeur juridique et n’est source d’aucun droit. C’est ainsi qu’elle avait menacé tout travailleur qui se livrerait à une grève sauvage de toutes formes des conséquences légales.
« Ce n’est pas à l’employeur de désavouer des représentants de ses employés. C’est une voie vouée à l’échec », a lancé un des grévistes.
Si Fridolin Ambongo, Cardinal de l’Eglise Catholique avait reconnu la grève des enseignants comme étant légale, et qu’il s’est insurgé contre toute intimidation, qu’en sera-t-il pour son propre secteur frappé par le même problème ? Mais l’opinion se pose déjà la question de savoir pourquoi a-t-il boudé de dialoguer avec ses agents aujourd’hui en grève ? L’homme (Ambongo) qui, hier, a vu la paille dans l’œil de son frère (gouvernement), n’a pas fait attention à son propre œil.