Enjeux politiques de l’heure oblige, le Gouvernement de la République a dépêché, en Belgique, Patrick Muyaya et Tharcisse Kasongo Mwema Yamba Yamba, respectivement ministre de la Communication et Médias, et porte-parole du président de la République. Même si la démarche ne vise pas à répondre coup sur coup à la campagne que mènent les confessions religieuses sur le manque de consensus dans le choix du président de la CENI, la Rdc veut donner la vraie information et rassurer ses partenaires internationaux sur sa volonté d’organiser les élections en 2023. Dans son discours luminaire pour justifier l’entérinement de la candidature de Denis Kadima par le président de la République, Patrick Muyaya pense que ce ne sont pas les confessions religieuses qui porteront la responsabilité d’un quelconque glissement du calendrier électoral. Et de rassurer qu’il ne sera nullement question de conditionner la tenue des élections au recensement. Au sujet de la chanson « Nini tosali te » du groupe MPR, Patrick Muyaya pense que le Gouvernement congolais ne se considère pas comme spécifiquement ciblé. Au contraire, c’est une interpellation des jeunes pour que l’Etat fasse davantage.
M. Patrick Muyaya, ministre de la Communication et médias était devant les journalistes du Presse Club Brussels Europ, pour évoquer la situation socio-politique actuelle en République Démocratique du Congo. Il s’est fait accompagner du Porte-parole du Chef de l’Etat, Tharcisse Kasongo Mwema. Face au sujet du choix de Denis Kadima à la tête de la CENI, Patrick Muyaya a expliqué à la presse que le processus semblait s’enliser, non pas forcement parce qu’il y avait cette question de processus électoral, mais parce qu’il y a d’autres questions liant les confessions religieuses qui ont été remises à la surface.
Ça faisait 4 mois que cela durait. Tous, aujourd’hui, nous savons que tenir les délais légaux pour les prochaines élections commençait à devenir difficile. Le président de la République a décidé d’entériner le choix qui a été fait de Denis Kadima, pour nous permettre de déverrouiller le processus électoral et d’avancer. Parce que les signaux qui ont été donnés par les confessions religieuses n’étaient pas de nature à nous rassurer que même si on leur donnait 3 à 4 mois ils allaient s’entendre. Dès lors que l’on pensait qu’il y en a eu qui ont été corrompus et qu’il y avait des soupçons qui n’ont jamais été étayés, c’était difficile de continuer dans cet état, en tant que Gouvernement. Parce que ce ne sont pas les confessions religieuses qui porteront la responsabilité d’un quelconque glissement du calendrier électoral.
Réagissant à certaines préoccupations de la presse, Muyaya tranche qu’il ne sera nullement question de conditionner la tenue des élections au recensement. Et de poursuivre qu’il était nécessaire que l’entérinement intervienne, pour permettre au Gouvernement d’avoir des interlocuteurs avec lesquels il faut échanger. Une fois installée, il revient maintenant à l’équipe de Denis Kadima de présenter un chronogramme assorti d’un budget.
Pour sa part, le porte-parole du président de la République ne comprend pas pourquoi on veut impliquer le président de la République dans un processus qui est du ressort du législatif. Et de rappeler qu’il a même refusé de s’impliquer. « Les catholiques et l’ECC ont cherché à le rencontrer. En aucun moment, il n’a donné une quelconque injonction à qui que ça soit. La responsabilité est de l’Assemblée nationale dans tous le processus », dit-il.
Et d’ajouter que même quand il a fallu qu’on leur accorde un délai supplémentaire, c’est l’Assemblée nationale. « Je peux comprendre que certaines confessions religieuses considèrent que ce sont les confessions religieuses qui ont beaucoup de Congolais. La charte qui gère les confessions religieuses est très claire. Autant qu’on a parlé du consensus, autant qu’on a aussi parlé du vote, lorsqu’il n’y a pas eu de consensus. Et là, c’est une voix par confession religieuse, peu importe le nombre de fidèles que vous avez.
Pas spécifiquement ciblé
Au cours de cette conférence de presse sous la modération d’Erick Nyindu, le patron de la communication à la présidence de la République, la chanson « Nini tosali te » du groupe MPR n’a pas échappé aux journalistes. Pour Patrick Muyaya, c’est une chanson qui s’inscrit dans la logique d’une jeunesse qui se plaint de la situation générale du pays. « Je fais partie de cette jeunesse. Si je suis ce que je suis, c’est parce qu’au-delà des défis, on a travaillé. Nous vivons depuis des décennies dans un contexte d’abandon général. Le message des jeunes est celui du désespoir pour dire Nini tosali tee », (entendez : que n’avons- nous pas fait ?), explique-t-il.
En réalité, ajoute-t-il, cela ne veut pas dire que toute suite « akosala ». Ce n’est pas parce qu’on a fait hier et que ça n’a pas marché qu’on ne peut plus faire demain. Moi, j’ai fait l’option Math-physique, une année d’architecture, une année à l’école nationale des finances et j’ai fini journaliste. Ça veut dire, par rapport au contexte du pays, on essaye à gauche, on essaye à droite. Mais ce qu’il faut, c’est de ne jamais renoncer.
« Je crois que c’est ça le message. J’ai partagé le clip avec le Premier ministre, lui comme moi, nous sommes de la même génération, on s’est sentis touchés comme autorités. Mais nous, on ne fera jamais comme avant. On pourra tout nous reprocher, mais pas la volonté de commencer le travail du changement. Et ce travail de changement prendra du temps, parce que les solutions se construisent. Car elles ne sont jamais le fruit d’une génération spontanée », encourage-t-il les jeunes.
Et Muyaya de trancher qu’on ne se considère pas spécifiquement ciblés par cette chanson. C’est une interpellation des jeunes pour que l’Etat fasse davantage. L’Etat le fera. Autant les jeunes doivent continuer à le faire. Ça peut marcher lundi, ce n’est pas pour autant que mardi, on ne va pas continuer. « Je le prends positivement. C’est une interpellation collective à la fois pour nous l’Etat, pour faire notre part, mais aussi pour les jeunes de faire la leur. Le pays se construit avec les citoyens et la force d’un Etat réside dans les citoyens », termine-t-il.
Pour sa part, M. Kasongo Mwema d’ajouter que le message a été parfaitement compris. Le président de la République, c’est quelqu’un qui écoute. Ce que les jeunes ont exprimé, c’est ce que le Monsieur de la rue exprime directement lorsqu’il a l’occasion. Ils auront une oreille attentive du président de la République. Nous ne pouvons travailler qu’avec ce que nous avons à disposition. Il se bat de donner au gouvernement les moyens de ce qu’il peut. « Nous n’avons pas suffisamment de moyens pour répondre à tout ce que la population congolaise attend du président de la République. Même la plus belle femme ne peut donner que ce qu’elle a », pense-t-il.
Vaccin et respect des gestes barrières
La presse a aussi voulu savoir quelle est la stratégie de la Rdc pour faire face au Covid-19. Ici, le porte-parole du Gouvernement a rappelé qu’il y a 4 à 5 jours, la France a déclassifié la Rdc de la zone rouge des pays frappés par la Covid-19. Nous sommes maintenant au même niveau que les autres. « Aujourd’hui, le pilier de notre stratégie, c’est la vaccination et grâce aux efforts du Gouvernement, nous disposons de cinq (5) gammes de vaccins. Vous savez que la question de la vaccination d&eacut