Les 72 heures accordées par le bureau de l'Assemblée nationale aux confessions religieuses pour harmoniser leurs violons sur la désignation de leurs délégués à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sont tombées caduques, et sans consensus. De ce fait, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), qui assure la présidence de la plateforme, a adressé une correspondance au speaker de la chambre basse du Parlement. Au-delà de la correspondance, l’Abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO a, dans une radio de la place, reconnu malheureusement, l’échec enregistré quant à ce.
« Nous avons échoué. C'est vraiment une triste réalité manipulée par les politiciens. Ça nous donne à réfléchir pour l'avenir. On ne peut accepter que le pays soit bloqué autour d'un nom », regrette Nshole qui a conduit les travaux de samedi réunissant tous les huit (8) leaders religieux.
Pour lui, ce qui a manqué, c'est la liberté vis-à-vis des tireurs de ficelles, des acteurs politiques. Il est évident que le candidat Kadima, poursuit-il, est porté par les politiques. « Ce sont les acteurs qui soutiennent sa candidature qui sont venus à l'ECC et chez nous, pour négocier », a-t-il révélé, estimant par ailleurs qu’il suffit que les autres se libèrent d'eux, « c'est tout ».
Quant à la réunion tenue samedi dernier au Centre interdiocésain et qui a connu la présence de tous, l’abbé Donatien Nshole explique qu’ils étaient en face « d’un déterminisme religieux », qui ne peut malheureusement s'expliquer qu'en politique.
Pour eux, « on nous a donné ces 72 heures pour que nous adoptions leur PV entaché d'autant d'irrégularités. L'alinéa 5 de l'article 12 de l'actuelle loi portant organisation et fonctionnement de la CENI stipule que si le dossier d'un candidat n'est pas accepté au niveau du Parlement, parce que je ne vois pas comment l'Assemblée nationale peut accepter un PV entaché d'irrégularités, des gens qui, ensemble, n'ont même pas une personnalité juridique », ajoute le Sg de la CENCO qui croit, par ailleurs, à une solution dans le respect de l'article 12 et tourner le dossier : « pour qu'on ait un autre candidat à moins que ce soit une logique de forcing ».
Du courrier adressé à Mboso
Hier mardi, la CENCO qui assure la présidence de la plateforme des confessions religieuses a adressé une correspondance au speaker de la chambre basse du Parlement. Pour elle, il n’y a pas eu d’évolution dans les échanges entre les huit confessions, car samedi dernier, ajoute-t-elle, les chefs religieux étaient confrontés à un conflit d'interprétations de la correspondance du président de l’Assemblée nationale.
« En effet, pour le Présidium de la Plateforme constitué de la CENCO et de l'ECC, votre lettre faisait état de l'échec de toutes les tractations menées jusque-là au sein de la Plateforme des Confessions religieuses pour la désignation de nos deux candidats à la CENI et nous invitait à aller de l'avant, à harmoniser nos vues en mettant de côté ce qui nous divise, dans le respect de notre Charte et de La loi organique de la CENI », écrit le vice-président de la CENCO, Mgr José Moko.
Et d'ajouter : « le groupe de six nous a signifié que cela ne sert pas, autant attendre la position que prendra la Plénière de l'Assemblée nationale. Nous constatons que les six autres confessions religieuses fondent leur soi-disant majorité sur une interprétation erronée de l'article 17 de notre Charte, et qu’elles ignorent totalement l'article 10 de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI. Nous n’avons donc pas trouvé de consensus, malgré notre demande leur adressée de nous présenter d'autres candidatures. Nous n'avons pas voté non plus ».
Un rapport global du Présidium sur le processus de désignation des animateurs de la CENI par la Plateforme des Confessions religieuses sera envoyé au président de la chambre basse du Parlement.
« Nous prions pour que l'Esprit Saint vous accompagne dans les efforts que vous déploierez pour éviter à la Nation une crise de trop qui ne profitera à personne », a conclu le vice-président de la CENCO.
La réunion de lundi n'a pas eu lieu, et déjà dans le groupe de Dodo Kamba (les églises du réveil) , l'on annonce des défections. Le chef spirituel de l'Eglise orthodoxe qui a rejoint la CENCO et l'ECC, pense que les confessions religieuses ne peuvent prendre le pays en otage.