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Les 72 heures de Mboso ayant accouché d’une sourie: L’Assemblée nationale doit s’assumer

Visiblement, ce processus diffère de celui de Ronsard Malonda. Rien de forcing, mais de la mauvaise foi de la part d’une frange de leaders religieux. Christophe Mboso a fait preuve de bonne foi et de patience sans faille, en vue de permettre aux confessions religieuses de converger les opinions quant à la désignation de leurs délégués à la Centrale électorale, dont l’un devra succéder à Corneille Nangaa à la tête de cette institution d’appui à la démocratie. Hélas, le temps passe, et rien n’est concrétisé ; chacun reste dans sa position, et à ce stade, seule la représentation nationale pourrait trancher, conformément aux instructions du Chef de l’Etat parvenues à Mboso ; celles d’interroger l’Assemblée nationale.

Les chefs des confessions religieuses se sont réunis samedi 02 octobre au Centre Interdiocésain de Kinshasa, dans le cadre de la poursuite des discussions sur la désignation du futur président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Réunion qui entre dans le cadre de l’ultimatum de 72 heures accordé aux leaders religieux par le bureau de l’Assemblée nationale ; délai qui court du vendredi 02 octobre à ce lundi 04 octobre 2021. Sur invitation du président de la plateforme des confessions religieuses, les huit leaders religieux ont accepté de se réunir samedi dernier, oubliant les dernières divergences passées qui ont fait que les uns (groupe de Dodo Kamba) se réunissent au siège de la Commission d’Intégrité et Médiation Electorale (CIME), et les autres qui assurent le présidium (CENCO et ECC) au Centre interdiocésain. C’est aux environs de 10 heures que le quorum était largement atteint, malgré les bruits de certains fidèles musulmans qui manifestaient contre Cheik Abdallah Mangala. La situation a été vite maitrisée, et aussitôt le go de la réunion donnée. C’était sous la direction de l’abbé Donatien Nshole de la CENCO, Marcel Utembi étant absent.

Après plusieurs heures, c’est vers 15 heures que les professionnels des médias présents au Centre interdiocésain vont apercevoir Donatien Nshole (CENCO) et Eric Nsenga (ECC) descendre des escaliers, avec un visage qui cachait la division. Aux micros de nombreux journalistes sur place, Nshole, déclare que : « tout y est dans la case-départ ; il faut garder patience ».

Soucieux de comprendre cette parabole, les journalistes insistent et le point focal de la CENCO, Donatien Nshole ajoute : « Jusqu'à présent, pas de compromis, l'avenir nous dira quoi. Longtemps, vous l'avez observé, mais la position est celle-là ».

Il remet tout, par ailleurs, entre les mains de Dieu car réellement, les choses ne se précisent toujours pas : « Dieu seul sait, on a encore lundi, l'esprit nous dira quoi le weekend ».

 

Divergences d’opinions

De l’autre côté, l’évêque général Dodo Kamba, porte-parole du groupe de six confessions religieuses qui portent la candidature de Denis Kadima à la présidence de la CENI, a indiqué qu'une correspondance sera adressée au président de l'Assemblée nationale.

« Nous allons adresser une correspondance au président de l'Assemblée nationale, lui répondant par rapport au travail que nous avons fait. Comme nous l'avons dit, nous réitérons la confiance au travail que nous avons abattu, que nous estimons être cohérent, et comme nous avons su le dire, on a été tenter convaincre nos confrères pour pouvoir nous rejoindre et revenir à la raison, pour pouvoir nous suivre dans cette ligne, parce que le temps court et nous ne voulons pas porter la responsabilité d'un quelconque glissement, ça n'a pas été facile », a-t-il dit aux micros des journalistes.

Pourquoi pas de compromis ? A cette question, Dodo Kamba qui est aussi représentant légal de l’Eglise de Réveil du Congo (ERC), révèle : « Nous respectons les avis de chacun de nous, et surtout des avis qui viennent des églises sœurs, la CENCO et l'ECC. Les 72 heures nous ont été données, et nous avons fait le travail. Le reste, vous le saurez lorsque l'Assemblée nationale recevra la correspondance ».

Pour ce qui est du contenu de ladite correspondance, Israël Dodo Kamba a signifié que : « nous dirons à l'Assemblée nationale ce que nous avons fait comme travail, et ce que nous pensons par rapport à la CENI et ce qui est un travail collectif ».

Au finish, il a fait savoir qu'avec la CENCO et l'ECC, il y a « divergences des pensées », mais pas une « contraction », car c'est « le meilleur qui doit diriger, et nous l'avons trouvé ensemble ».

 

Quid de l’avenir du processus ?

Contrairement à Dodo Kamba qui annonce le dépôt d'une correspondance à Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale, le révérend Eric Nsenga de l'Eglise protestante a fait savoir que les travaux vont se poursuivre la semaine prochaine ; alors que les 72 heures données prennent fin ce lundi.

« Nous allons poursuivre les travaux la semaine prochaine. On n'a pas encore clôturé définitivement. En son temps, on va vous donner le contenu. Il y aura une conclusion. Je pense que d'ici la semaine prochaine, l’on sera éclairé », a dit le secrétaire général de l'ECC, aux côtés de son allié de la CENCO, Donatien Nshole.

Et d'ajouter : « Le PV sanctionne la réunion, on n'a pas encore clôturé, il faut attendre la fin pour qu'on ait un PV définitif. Il y a une partie du travail qui va continuer la semaine prochaine. La réunion était prévue sur deux jours, le Président (Marcel Utembi) n'était pas là. Il arrive aujourd'hui lundi, il sera là ».

Éric Nsenga, tout en souriant, a révélé à la presse que le « climat était serein », même si visiblement, l’on peut voir que des divergences persistent.

Ainsi donc, puisque rien de concret ne peut sortir de toutes ces rencontres, il importe de porter un autre regard sur la situation de l’heure. Comme qui dirait : voir autrement. En effet, l’entérinement du candidat proposé par la majorité des leaders religieux n’a plus sa raison d’attendre, car le Saint-Esprit semble quitter un camp et habiter dans l’autre, afin que le glissement tant redouté ne puisse pas avoir lieu en RDC. C’est, en tout cas, le souhait de toute la classe politique, du Président de la République ainsi que tous les partenaires internationaux de la RDC.



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