Il s’appelait Christian Ngangwele, la trentaine révolue. Ce jeune marié, parent de deux enfants, est un des fils cadets du grand chef coutumier humbu (peuple autochtone de la province-ville de Kinshasa), feu Ngangwele Imbali Daniel. Il a été victime d’attaque armée des bandits urbains. Il a reçu des balles et est décédé de ses blessures à l’Hôpital général de référence de Kinshasa, ex Mama Yemo. C’était le 05 août dernier.

Si beaucoup d’encres et de salives continuent de couler jusqu’à présent, c’est parce que la mort de ce jeune homme à fleur d’âge, un prince de surcroît, a causé de l’émoi au sein de la grande famille du chef coutumier mais aussi de toute la communauté autochtone humbu. Surtout que depuis la disparation de feu le grand chef coutumier Ngangwele Imbali Daniel, le 19 janvier 2009 jusqu’à ce jour, sa famille continue de subir des menaces de tout genre, et vit en clandestinité perpétuelle.

Ses enfants sont inquiétés du jour au jour. Maintes fois, on enregistre des cas d’enlèvement dans cette famille royale kinoise. Des enlèvements perpétrés par de présumés services de sécurité. Tout ça c’est parce que des personnes au pouvoir convoitent le patrimoine (en termes de concessions) de cette chefferie.

Et celle-ci fait face à nombreuses tentatives de spoliation de ses propriétés, notamment de vastes étendus de terres appartenant à la succession, de la part des autorités politiques, administratives et militaires, en complicité avec des personnes mal intentionnées. Et les enfants Ngangwele qui opposent résistance à toutes ces manœuvres dilatoires sont tous victimes des arrestations arbitraires et parfois des attaques et menaces de mort.

Et lors de cette récente attaque qui a causé la mort de Christian Ngangwele, il y a avait également un autre fils du chef coutumier, le prince Taty imbali Mukoo, qui se trouve être d’ailleurs le liquidateur de la succession. A savoir que cette famille jouit du droit de l’autorité traditionnelle du quart de la ville-province de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.

Au moment de l’attaque, a témoigné Christian Ngangwele avant de rendre l’âme à l’hôpital, ils étaient tous les deux dans une voiture de marque Toyota Vitz (communément appelée « ketch ») vers le quartier 1 de la commune de N’Djili. Des suspects les poursuivaient avec une autre voiture. Et c’est vers le quartier périphérique CECOMAF, toujours dans la même commune, qu’ils ont essuyé des tirs des assaillants à balles réelles.

A l’instant, Christian fut grièvement blessé et amené promptement aux urgences de l’Hôpital général de référence de Kinshasa (ex Mama Yemo). Pendant ce temps, son frère Taty Imbali, lui, a disparu dans la nature, tel un magicien. Et jusqu’à ce jour, il n’y a aucune trace de ce liquidateur de la famille Ngangwele.

L’on se souviendra que ce dernier a été plusieurs fois victime des attaques, des enlèvements, des arrestations arbitraires, des tortures et maltraitances de toutes sortes et de tout genre. Tout simplement parce qu’il s’est toujours opposé farouchement à la confiscation des terres de ses ancêtres par des autorités politiques.

En 2015, l’on assisté à des enlèvements consécutifs de trois fils de feu le grand chef coutumier Ngangwele Imbali du groupement Masina. Au cours d’une même journée, le prince Taty Imbali Mukoo a été enlevé par des individus non autrement identifiés, et quelques heures après, c’était le tour de son frère Mbimi Basilisa Julio d’être enlevé.

Ce dernier, qui a toujours défendu par des voies légales les intérêts de cette famille royale kinoise, a été porté disparu depuis son enlèvement en 2015 jusqu’à ce jour. Ses proches ne l’ont point revu et ils ne savent atteindre les autres membres de sa famille qui vivent en clandestinité à cause de ces déboires.

Toujours en 2015, l’on se souviendra de la mort, dans des conditions inhumaines, dans la prison centrale de Makala, d’un des enfants du chef coutumier Ngangwele, quelques mois après son enlèvement par des agents suspects. Et le liquidateur Taty Imbali Mukoo a retrouvé par sa famille toujours dans cette même prison centrale de Makala quelques temps après son enlèvement.

Après l’évasion massive provoquée par les adeptes de Né Muanda Nsemi, le prince Taty avait disparu pendant plus ou moins trois ans avant de réapparaitre. Et seulement quelques semaines après cette réapparition, voilà qu’il vient encore d’être victime d’une nouvelle attaque.

En tout cas, il faut être habité par le pouvoir d’un vrai fils de chef coutumier pour survivre face à toutes ces tentatives. A l’arrivée du nouveau régime, on croyait que cette famille du chef coutumier Ngangwele pourrait trouver la paix. Mais hélas !

Donc, même avec les nouvelles autorités, le même complot continue contre cette famille.