30 personnes ont trouvé la mort, samedi 04 septembre, à la suite d’une nouvelle attaque attribuée aux rebelles de Forces démocratiques alliées (ADF), dans la localité de Luna-Samboko du territoire d’Irumu en Ituri. A en croire Radio France Internationale qui a livré cette information lundi 06 septembre 2021, les victimes ont été tuées à la machette, égorgées, éventrées et par balles. Un premier bilan fourni samedi soir par des sources locales faisait état de 14 morts dans les collines de Tsani Tsani et Mapasana, à Luna-Samboko, village situé à la limite avec le Nord-Kivu, à une centaine de kilomètres au sud de Bunia.
Cette nouvelle attaque des terroristes intervient 4 jours après celle d’un convoi de véhicules escortés par les FARDC et la Monusco, en partance pour Beni. Dix personnes ont trouvé la mort, quatorze véhicules incendiés et plus de quatre-vingt personnes sont portées disparues.
D’après Dieudonné Malangayi, responsable de la société civile de ma chefferie de Walese Vonkutu : « le mouvement des rebelles a été signalé vendredi, mais il n'y a eu aucune action des militaires. Nous alertons, nous alertons, nous alertons... Nous ne savons quoi faire! ».
Et de poursuivre que dès samedi soir, il avait fait savoir qu'au moins 14 personnes avaient été tuées dans les collines de Tsani Tsani et Mapasana, autour du village de Luna Samboko, à la limite avec le Nord-Kivu.
« Les rebelles ADF sont entrés le matin, ils ont opéré toute la journée », ajoutait-il, avant d’affirmer que ces rebelles ont pillé maisons et boutiques, et tué en masse, en majorité des agriculteurs.
En outre, le responsable de la société civile de ce coin de l’Ituri a fait savoir que les civils qui sont allés rechercher les corps des victimes, en ont retrouvé 16 autres dans la brousse ; ce qui fait 30 civils massacrés.
A en croire une source onusienne contactée par AFP, au moins 30 personnes avaient été tuées.
Par ailleurs, Augustin Muhindo Musavuli, chef de bloc Kirara, dans le village voisin de Njanja, qui a participé aux recherches des corps, dit avoir lui-même vu 17 morts, tués pour la plupart à la machette, mais également par balles. Certains ont été égorgés, d'autres éventrés.
« On est parti dans la brousse avec les jeunes, accompagnés par des militaires… Nous avons transporté les corps sur des motos... Beaucoup de gens sont morts... Dans la parcelle de Bavon, nous avons retrouvé neuf corps. Bavon lui-même a été tué, sa femme et son enfant et d'autres ont été kidnappés », a-t-il témoigné à AFP.
Pour Malangayi, des corps ont été amenés à la morgue de l'hôpital général d'Eringeti, d'autres transportés à Mamove et Oicha, au Nord-Kivu, tout proche.
De son côté, David Beyza Katabuka, président de la Croix rouge locale, regrettait dimanche soir de n'avoir pu envoyer d'équipe pour enterrer les morts. « Nous craignons pour notre sécurité et en plus nous n'avons pas assez de matériel pour faire ce travail », déclarait-il.
Un deuil en mémoire des victimes
Après l’attaque, le 1er septembre dernier, du convoi sur l’axe Luna-Komanda en Ituri, l’Association des chauffeurs du Congo (ACCO) a décidé de décréter deux journées de deuil, en vue de condamner l'incendie d'au-moins 16 véhicules par les rebelles ADF sur l'axe Luna-Komanda. Ce deuil qui a commencé hier lundi, et prend fin ce mardi 07 septembre 2021 pour dénoncer la continuité des atrocités sous même l'état de siège.
« Nous avons perdu beaucoup de nos membres. Sur ce, nous avons jugé bon de décréter deux journées de deuil (du lundi au mardi, Ndlr). Quand il s'agit d'une journée de deuil, les gens restent à la maison », avait dit samedi à la presse, Bwenge Sekweya, secrétaire de l'ACCO-Butembo.
Et d’après une source sur place, ce lundi, la circulation est fluide sur les artères principales voire secondaires de Butembo. La plupart de magasins sont quasiment fermés au centre-ville. Il en est de même pour les coopératives financières.
Rappelons que la province de l'Ituri, comme celle du Nord-Kivu, est sous état de siège depuis début mai. Une mesure prise en vue d’en finir avec les groupes rebelles qui frappent la partie Est du pays depuis deux décennies.