Lors d’une opération de routine d'identification des maisons de l'État, les services du ministère de l’Habitat viennent de faire un constat que la radio France internationale (RFI) a qualifié d’« effrayant ». Le ministère de l’Urbanisme et habitat qui a la gestion des patrimoines de l’Etat dans ses prérogatives poursuit, avec le concours des services de la Justice, cette opération d’identification des maisons de l’Etat, afin de déloger des locataires irréguliers. Cela les conduira ainsi au numéro 5 de l'avenue des orangers dans la commune de la Gombe, résidence qu'occupait le général John Numbi. La légalité de l’occupation de cette propriété de l’Etat n’ayant pas été prouvée, l’occupant illégal sera mis en demeure depuis février 2021. Six mois plus tard, les agents de l'Habitat, sous couvert de la justice militaire, la police scientifique et d’autres autorités militaires, ont rencontré une stupéfiante réalité mercredi 1er septembre 2021, après fouilles. Finalement, cette fouille a permis de découvrir un dépôt de plusieurs types de mortiers, de nombreuses armes lourdes et légères, plusieurs munitions et explosifs « pouvant équiper tout un bataillon », selon RFI. En outre, selon la même source, « plusieurs copies de dossiers judiciaires dont de l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila (…), des armes lourdes et légères », avant d’affirmer que « des nombreuses armes seraient cachées dans plusieurs endroits dans la capitale et d’autres dans les provinces ». Pour étayer le caractère ‘effrayant’ du constat, la Radio française va encore plus loin dans ces détails. Selon la radio RFI, il avait un lit de morgue, et « une entrée secondaire conduisant vers une chambre équipée d’un micro jaune qui, apparemment, était utilisée comme salle d’interrogatoire. Juste à côté, des locaux semblables à des cellules. De nombreux cartons de documents emballés prêts à une éventuelle évacuation trouvés dans le petit bâtiment séparant ladite annexe de la grande villa. Il a été retrouvé des copies de dossiers judiciaires et des photos des diverses affaires qui ont marquées la République démocratique du Congo sous le régime AFDL, entre autres l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, l’affaire Budu dia Kongo et tant d’autres dossiers. Une petite pièce équipée d’un congélateur, mais notamment d’un lit de morgue non loin de la cuisine. Selon la RFI, les résultats de l’enquête de la police scientifique sont jusque-là attendus, étant donné qu’elle était également présente sur les lieux ». Un tel constat est effectivement ‘effrayant’ comme l’affirme RFI. Pourquoi tout cet arsenal militaire ? La détention d’armes de guerre est une infraction punie par la loi congolaise, et passible de la plus lourde peine. “Cet arsenal d'armes militaires impressionnant, pouvant mettre à feu Kinshasa à tout moment. Des armes sophistiquées, des bombes à longue et moyenne portée, des fusils d'assaut, de lances grenades et des canons de 82 millimètres. A cela s’ajoutent : 4 tubes canaux, 4 mortiers 60, mortiers 82, etc. Bref, des armes et munitions à capacité de nuisance énorme que peut posséder toute une brigade ont été retrouvées dans un quartier résidentiel. Une situation qui rappelle un peu la catastrophe de Mpila à Brazzaville au Congo voisin. Cette poudrière a été vite démantelée par des services spéciaux de l'armée, l’Agence nationale de renseignements, la Police nationale congolaise, et remise à l'État-major général’’, précise un communiqué du Ministère de l’Urbanisme et Habitat. Tout observateur responsable sera effectivement effrayé face à ce constat et des interrogations ne manquent pas. En découvrant toutes ces armes et des copies de dossiers judiciaires dans la résidence qu’avait occupée le général déserteur 4 étoiles de l’armée nationale, l’angoisse, comme un éclair traverse l’esprit et des interrogations ne manquent pas. Vivement, que l’affaire soit tirée au clair.