Depuis quelques jours, des images atroces, intolérables ou inadmissibles circulent sur les réseaux sociaux, dans lesquelles des étrangers Congolais, Zimbabwéens, Zambiens, Nigériens … sont malmenés, tués comme des animaux dans un pays qui a du reste souffert d’Apartheid considéré à juste titre à l’époque comme un crime contre l’humanité.  Qui pouvait penser que pareils agissements proviendraient  de l’Afrique du Sud, première économie africaine, qui attire bon nombre d’Africains à la recherche du mieux-être ?

Si au Nigéria et en Zambie des intérêts sud-africains ont été touchés (incendies, pillages, etc.), en République démocratique du Congo, une marche organisée à Lubumbashi a dégénéré et la population a lancé un message clair aux Sud-Africains. De même à Kinshasa, une marche organisée par une association a eu lieu et s’est terminée par le dépôt d’un mémorandum à l’Ambassadeur d’Afrique du Sud en Rdc. 

Malheureusement, aucune position clairement exprimée des officiels congolais, pendant qu’au Nigeria, tout un avion a été affrété en Afrique du Sud, pour rapatrier tous les Nigérians qui le souhaitent. De même, le président Nigérian a envoyé un émissaire à Pretoria pour exprimer de vive voix le mécontentement du Nigéria. Espérons que les autorités congolaises prendront la mesure de cet événement, pour interpeller le pouvoir sud-africain à protéger les étrangers dont les Congolais.

Suite aux actes de xénophobie enregistrés en Afrique du Sud sur les étrangers parmi lesquels se trouvent les Congolais de la Rdc, le mouvement citoyen de la Lucha/ Lubumbashi, a organisé un sit-in devant le consulat d'Afrique du Sud situé sur l'avenue Lumumba, dans la commune de Lubumbashi, province du Haut-Katanga.

L’objectif était d’exiger la fermeture pure et simple de ce consulat, pour rappeler les compatriotes de Julius Malema à l'ordre et au respect des droits humains. De là, le mouvement s'est dirigé sur l'avenue chaussée Laurent Désiré Kabila coin Lomami où tout a dégénéré. C'est l'affrontement entre la police et les manifestants qui résistaient à la dispersion au moyen des gaz lacrymogène.

Comme conséquence, un magasin dénommé MPR en abrégé appartenant aux sujets sud-africains a été littéralement saccagé sans pitié par des mécontents. C'est après quelques heures et grâce à l'intervention des agents de l’ordre que la situation s'est rétablie sur la ville de Lubumbashi.

Le Cadre de Concertation de la Société Civile hausse le ton

Pour sa part, le Cadre de concertation de la société civile, ville Province de Kinshasa condamne en effet, avec la dernière énergie les actes de vandalisme et les meurtres perpétrés à l'égard de nos frères africains en général et congolais  en particulier au pays de Mandela. Et en appel à l'implication des autorités politiques ainsi qu'à celle des organisations régionales, sous régionales et internationales pour le rétablissement de la paix, la sécurité et le calme.

De ce fait,  le Cadre de concertation de la société civile exige des poursuites à l'endroit de tous les auteurs de ces actes ignobles, inhumains et dégradants, car la vie est sacrée, consacrée par les lois de notre pays et  les instruments juridiques internationaux. « Nous demandons à l'Etat sud-africain de garantir à chaque citoyen africain la jouissance de  toutes les libertés fondamentales », indique le cadre de concertation.

Les scènes de pillage de l’enseigne MRP étaient partagées sur les réseaux sociaux. Mercredi, l’ambassade de la Rdc à Pretoria avait invité les Congolais résidant en Afrique du Sud à “une prudence accrue dans leurs déplacements”, voire à “s’abstenir momentanément de toute activité, si nécessaire”.

Des violences dirigées contre des étrangers ont fait sept morts depuis dimanche en Afrique du Sud, dans la région de Johannesburg. Des dizaines de magasins ont été détruits et des camions soupçonnés d‘être conduits par des étrangers ont également été brûlés. Cette flambée de violences a suscité inquiétude et colère dans plusieurs pays africains qui comptent de nombreux ressortissants en Afrique du Sud, dont le Nigeria et la RDC.