Le processus de désignation du futur président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) est ainsi relancé, malgré les différents documents sur la table de Christophe Mboso N’Kodia Puanga, président de l’Assemblée nationale. Les différentes parties prenantes rassurent sur leur volonté de reprendre les discussions, alors qu’il y a un certain temps, ces chefs des confessions religieuses se regardaient en chien de faïence. Christophe Mboso place son guet-apens dans l’enceinte du Centre Interdiocésain afin de se débarrasser de nombreux critiques dont il fait face.
Dans un communiqué rendu public samedi dans la matinée par le rapporteur de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso et tout son bureau ont accordé un délai supplémentaire de 72 heures à la plateforme des confessions religieuses en vue de rouvrir les discussions sur la désignation du successeur de Corneille Nangaa à la Centrale, ainsi qu’un autre membre de la plénière. Ce nouveau moratoire couvre la période allant de samedi 14 août à mardi 17 août à minuit.
Actuellement, un rapport de non-consensus a été déposé au bureau du président de la CENI par la CENCO et l'ECC, alors qu'un autre procès-verbal désignant Denis Kadima et Roger Bimwala comme Président et membre de la plénière de la CENI a été déposé par Dodo Kamba et les 5 autres leaders religieux. Lors de sa dernière sortie médiatique, le représentant légal de l'Église de Réveil du Congo (ERC), le prophète Israël Dodo Kamba avait déclaré haut et fort que c'était fini pour ce processus, car il faut fixer le cap sur les élections de 2023. Par contre, le Révérend Éric Nsenga, porte-parole de l'ECC et l'abbé Donatien Nshole, SG de la CENCO croyaient encore en la reprise des discussions, le processus n'ayant pas été achevé.
L’ECC et la CENCO tournent le dos à Mbata
Une commission était instituée par l’Assemblée nationale, en vue de traiter les candidatures de différents délégués dont les noms se trouveraient déjà au bureau du speaker de l’Assemblée nationale. Invitées par le professeur André Mbata Betukumesu, président de la commission PAJ de l’Assemblée nationale qui dirige aussi ladite commission, les représentants de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) et de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) qui ne se sentent pas concernées par cette démarche ont brillé par leur absence, saisissant ainsi par écrit Christophe Mboso.
Pour ce duo ECC-CENCO, comment et pourquoi c’est le président de la commission PAJ qui prend l’initiative d’inviter les chefs religieux, affirmant qu’aucun consensus n’a été trouvé concernant la désignation d’un candidat-président de la CENI. La lettre signée par André Bokundoa-Bo-Likabe et Marcel Utembi relève que la commission dite paritaire qui a lancé ses travaux n’est pas représentative de l’esprit de la loi étant donné que l’opposition n’y prend pas part.
« En sus, à notre connaissance, la commission paritaire ayant compétence d’examiner les candidatures des membres de la CENI, doit être composée des délégués de la majorité et de l’opposition conformément aux dispositions de l’article sus-évoqué. Ce qui n’est pas le cas de cette commission qui nous invite aujourd’hui », déclarent ces deux confessions religieuses, qui se disent par ailleurs ouvertes à toute initiative consensuelle visant le dénouement rapide de la crise.
Et contrairement à la CENCO et l’ECC, les six autres confessions religieuses ont eu une séance de travail, le même samedi au Palais du Peuple, avec les membres de ladite commission composée des élus et experts. Malgré l’absence de l’opposition dans cette commission, le représentant légal de l’Eglise de Réveil du Congo (ERC), Israël Dodo Kamba a indiqué que : « nous faisons ce qui est de notre devoir. Nous avons été invités. On a donné quelques éléments et informations au sujet de la désignation de nos candidats… C’est un jeu démocratique. Chaque confession a la liberté de prendre position. En réalité, tout va bien (…). On parle et on parlera. Nous sommes très disposés. On est très unis. On est un corps. On ne peut pas être divisé. L’invitation pour nous remettre ensemble sera la bienvenue, même pour ce soir. On est un corps, on ne peut pas être divisé. Nous parlons de l’avenir de la nation ».
Il est clair ; le groupe de Dodo Kamba composé de six leaders religieux, a les bras ouverts pour répondre les discussions, malgré les derniers tumultes.
La société civile en mission de bons offices chez Mboso
Toujours samedi, une délégation de la plateforme de société civile a rencontré le président de l'Assemblée nationale, à son domicile officiel à Gombe. Une rencontre qui entre dans le cadre de la recherche d'une solution sur le blocage observé dans le processus de désignation du futur président de la CENI.
Pour Danny Boss Singoma, coordonnateur du Cadre de Concertation de la Société civile, qui a conduit ses membres, le mobile de leur déplacement a eu le mérite d'évoquer la question du manque de consensus qui divise les confessions religieuses.
« Nous sommes une mission de bons offices de la Société civile qui s'intéresse à la question de blocage du processus de désignation du président de la CENI. Nous sommes venus voir l'honorable président de l'Assemblée nationale pour lui exprimer notre inquiétude à ce que les confessions religieuses qui n'arrivent pas à trouver le consensus dans la désignation du président de la CENI », a-t-il dit.
Il a aussi fait savoir qu'à ce stade, la mission consiste à écouter les différentes parties avant de se lancer dans des propositions.
« Nous sommes venus l'écouter et lui présenter le travail que nous sommes en train de faire, lui présenter notre mission et les observations de notre mission. Il n'a pas été question de lui présenter nos propositions et de lui demander sa sagesse afin que le processus puisse bien aboutir », a-t-il déclaré.
A en croire le chef de la délégation, le Cadre de concertation de la Société civile est heureux de comprendre que le président joue à l'apaisement en accordant une fois de plus un délai supplémentaire de 72 heures aux confessions religieuses, afin de trouver une issue heureuse à cette situation. Aussi, dit-il, le cadre reste convaincu de l'issue de ce processus, étant donné que toutes les confessions religieuses rencontrées sont unanimes qu'il faut trouver une solution.
En tant que Société civile, Danny Boss Singoma, fait remarquer que le Cadre de concertation compte sur un accompagnement de toute la population, afin d'arriver au choix d'un président de la CENI accepté par tous.
Denis Kadima sur les traces de Ronsard Malonda ?
Le nom de Denis Kadima figure sur le PV des 6 autres confessions religieuses comme successeur de Corneille Nangaa. Il est accusé par la CENCO et l'ECC d'être de mèche avec l'actuel régime, alors que le groupe de Dodo Kamba parle des accusations non fondées. Kasaien oui il l’est, mais pour la CENCO, ce n'est pas pour son appartenance tribale qu'il est contesté, mais plutôt sur base de multiples soupçons de son rapprochement avec la famille politique de Félix Tshisekedi. Malgré cela, l'homme jugé expérimenté en matière électorale