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Collision d’un avion avec un motard à Lubumbashi: Anarchie aéroportuaire à la Luano ?

Lubumbashi a frôlé une catastrophe aérienne ce samedi 14 aout 2021. Aux environs de 9 heures 15 minute, heure de Lubumbashi, un avion de type Bombardier Q400 immatriculé 9S-AAN, appartenant à la compagnie Congo Airways a heurté un motard (les motards sont communément appelés Wewa à Kinshasa) sur la piste de l’aéroport de la Luano à Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga. L’avion en provenance de Mbuji-Mayi effectuait un vol régulier et transportait 18 passagers et 5 membres d’équipages. L’accident a eu lieu dans la phase d’atterrissage de l’avion lorsqu’un motard traversait la piste. On signale d’énormes dégâts matériels. Toutefois, dans son communiqué N°001/DIR /CAB /MTVCD /2021, Théobald Bigamungu, le Directeur de cabinet du ministre des Transports, Voies de communications et de Désenclavement, n’a pas fait état de la situation du motard.

Ce crash raté de peu à l’aéroport international de la Luano, où un avion en atterrissage a heurté une moto d’un militaire qui traversait la piste, montre de manière ostentatoire que des failles dans l’administration et dans la sécurité non seulement de l’aéroport de la Luano et de la plupart des aéroports en République démocratique du Congo(RDC), sont à la base de ce malheureux événement. Immédiatement après que le gouvernement ait été informé, sous les diligences du Premier ministre Sama Lukonde Michel, une ‘Task force’ a été mise sur au pied au Ministère des Transports, Voies de communications et de Désenclavement (TVCD) pour faire lumière et établir des responsabilités. Cette Task Force se compose des six membres. Les Directeurs généraux de la RVA (Régies des voies aériennes) et d’AAC (Aviation civile) ; les Directeurs chargés de la Sécurité et de la sureté de l’Aviation civile, du Président du Bureau permanent d’enquêtes, d’accidents et incidents de l’aviation (BPEA) et du Commandant de l’aéroport de la Luano (en conférence), ont participé dimanche 15 aout 2021,  à la réunion de Task Force qui s’est tenu sous la présidence du ministre des Transports, Voies de communications et de Désenclavement. Toutefois, bien que la promptitude de la réaction de la Task Force, il est plus important de prévenir que de ‘guérir’. Le secteur de transport est fortement gangréné par des ‘criminels potentiels ’que le mieux serait que les gouvernants prennent des dispositions en amont plutôt qu’en aval. Et une bonne vulgarisation des mesures sécuritaires est prioritaire.  Ne pas le faire revient à faire montre d’une irresponsabilité et de l’anarchie administrative.

L’Accident coïncide avec la baisse des prix de billets et la suppression de certaines lignes …

« Comment un avion effectuant ‘un vol régulier’ pouvait-il se buter contre un obstacle, alors qu’il y a une tour de contrôle à l’aéroport ? Comment un motard, militaire de surcroit, pouvait-il traverser le piste d’atterrissage alors qu’un avion de la compagnie ‘nationale’, en vol régulier (c’est-à-dire qu’il est attendu par une équipe au sol) effectuait un atterrissage ? », s’interroge un observateur soupçonneux qui penche plutôt pour uns autre cause que sur une anarchie administrative ou sécuritaire. L’on se souviendra que cet incident malheureux coïncide, « curieusement » insiste l’observateur, « avec non seulement la décoration en titre posthume, des 7 officiers FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) victimes du double crash d’hélicoptère en décembre 2020 à Bafwasende mais, également alors que le gouvernement vient de prendre des mesures de réduction sensible des prix de billets d’avion eu plan local ».

Cet observateur est dans la droite ligne de ceux qui ne comprennent pas pourquoi les transporteurs aériens n’adhèrent pas immédiatement à cette baisse de prix des vols locaux décidée par le gouvernement et surtout s’étonne que des compagnies d’aviations aient carrément supprimé certaines lignes intérieures. Des fois, des tentatives de ‘raccordements frauduleux’ sont faits dans les réseaux entre l’accident de la Luano la suppression de certaines lignes locales et les baisses des prix de billets d’avions.   Ce que, tout en fustigeant le fait que le gouvernement n’a pas acquis des aéronefs au préalable avant ces mesures, d’aucuns tentent d’expliquer pourquoi il y a suppression de certaines lignes. «Dans l’exploitation et la gestion des lignes, il existe des lignes plus fiable que les autres et deux facteurs jouent à équilibrer le marché : d’un côté les lignes fiables telles que Kinshasa-Goma et Kinshasa-Lubumbashi couvrent les lignes faibles telles que Kinshasa-Bunia où l’avion peut se déplacer avec le tiers ou la moitié de sa capacité normale de la jonction Kinshasa-Goma par exemple. Maintenant que le   prix est unilatéralement rabaissé par le gouvernement sans tenir compte de ces facteurs, les compagnies se trouvent obligée de suspendre les lignes faibles pour s’éviter la faillite», explique un économiste. Un autre son de cloche parle plutôt du fait que « le prix a pris en compte l’aspect de chose. Le taux du remplissage de l’avion sur toutes les lignes a été fixé à 50%. Le coût d’exploitation unique a été discuté. Le prix n’a donc pas été pris de façon anarchique comme le prétendent certains ». Toutefois, il est exact qu’on a tenu plus compte des avions de grande capacité comme les airbus A320 et A330, ce qui fait que les prix des lignes intérieurs n’ont pas été fixés. Se laisse ouvertes les portes de négociations avec le gouvernement aux opérateurs aériens utilisant les petits porteurs.  Il importe donc de comprendre que l’accident de la Luano est consécutive à l’anarchie dans l’administration qu’à toute autre cause et c’est avec justesse que le ministre a mis sur pied la Task force.



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