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Rdc : Félix Tshisekedi appelé à matérialiser sa vision de « la revanche du sol sur le sous-sol »

Le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est appelé à « tout mettre en œuvre pour clarifier et matérialiser sa vision de la revanche du sol sur le sous-sol ». Et d’assurer un meilleur suivi des programmes en cours dans le secteur de l’agriculture, et sanctionner le cas échéant, des détournements et des non-atteintes des résultats escomptés. Mais aussi, de s’engager pour lancer la Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale (DNUAF) en République démocratique du Congo.

Ce sont des recommandations formulées à l’issue d’un atelier de deux jours tenu à Kinshasa, du mardi 10 au mercredi 11 août courant au Musée national, sur la restitution de l’étude sur les politiques et systèmes alimentaires en RDC. Laquelle étude a été menée dans le cadre du Projet de dialogue sur la politique alimentaire en RDC (PDPA – RDC) initié par le Comité national pour la promotion de l’agriculture familiale en RD Congo (CNPAF-RDC), plateforme de la Société civile renfermant les trois faitières nationales des paysans producteurs agricoles, en prélude du Sommet mondial sur les systèmes alimentaires qui se tiendra au mois de septembre 2021.

Cette étude a été réalisée par un consultant venant du Ministère de l’Agriculture, M. Mike Limbuko recruté par le CNPAF, avec l’appui de l’organisme international AFSA (Alliance for food sovereignty in Africa) et le financement de l’Ong belge S.O.S Faim. Selon cette étude, environ 16 millions de ménages congolais sont engagés dans les activités de production agricole. Et la RDC est parmi les pays à système alimentaire de type rural qui est le modèle dominant à l’échelle nationale.

Pendant ce temps, l’accès aux intrants agricoles de qualité reste une contrainte majeure au développement du secteur agricole dans le pays. Et le manque d’infrastructures de transformation, conservation et stockage des produits alimentaires et le mauvais état des routes ainsi que l’accès difficile au crédit constituent les principaux défis qui se posent avec acuité dans les différents marchés.

Cependant, malgré son énorme potentiel agropastoral, l’étude démontre que la RDC ne sait pas produire suffisamment pour nourrir sa population. Et le bilan alimentaire national renseigne un déficit en céréales et légumineuses.

Pour une politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle

Signalons que l’atelier de restitution de cette étude a réuni des acteurs du monde agricole, délégués de la Présidence de la République, des Ministères de l’Agriculture, de la Pêche et Elevage, du Développement rural et de la Santé publique, ainsi que les délégués des organisations des producteurs familiaux à portée nationale (CONAPAC, UNAGRICO et COPACO), des milieux universitaires, des services spécialisés (SENASEM, SENAFIC, PRONANUT) et les représentants des partenaires techniques et financiers.

Et les participants ont noté la nécessité pour la RDC de se doter d’une politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle garantissant les droits des populations à une nourriture saine et suffisante ainsi qu’aux bonnes valeurs nutritives pour une vie active. Le débat général ainsi que les travaux de groupes qui s’en sont suivis ont fait émerger quelques constats.

Parmi lesquels, l’absence des politiques ou systèmes alimentaires en RDC qui devront prendre en compte la vision du Chef de l’Etat, à savoir « la revanche du sol sur le sous-sol » ; l’absence de synergie, d’interaction sectorielle ; les documents de politique de sécurité alimentaire nutritionnelle ne sont pas endossés par les autorités gouvernementales et non mis en pratique ; l’absence flagrant de législation et d’encadrement des politiques ; et l’absence de mécanisme efficace d’interconnexion multisectorielle.

Mais aussi, la mauvaise gestion des ressources allouées aux multiples programmes agricoles (impunité et absence de cadre de gestion des résultats des programmes agricoles) ; l’absence d’une gouvernance coordonnée (absence d’agence) ; saupoudrage et juxtaposition des moyens financiers et matériels; pilotage depuis l’extérieur de certains grands projets sans implication des acteurs locaux (Société civile et Ministères), des projets qui ne cadrent pas avec les besoins de bénéficiaires ; une budgétisation insuffisante par rapport aux engagements (Protocole de Maputo), etc.

Le Parlement appelé à améliorer le budget de l’agriculture

Suite à cette analyse, les participants ont pris des engagements et ont formulé des recommandations. Au Parlement, de légiférer sur les politiques et systèmes alimentaires dans tous les domaines spécifiques et sensibles ; d’améliorer les allocations budgétaires à l’agriculture, respectant les accords de Maputo que la RDC a ratifié, renforcés par la Déclaration de Malabo ; d’assurer le contrôle de l’action gouvernementale en lien avec le secteur agricole ; d’encourager le gouvernement congolais à investir ses propres moyens dans les secteurs agricoles et non se fier aux seuls efforts des apports extérieurs qui, sont souvent limités dans le temps et sans impacts réels sur les vrais besoins des populations et des communautés locales.

Mais aussi, d’exiger au Gouvernement de la République de mieux canaliser les ressources maigres dans les secteurs qui vont booster les productions locales qui soient durables au lieu de les engloutir dans des projets budgétivores sans impacts réels sur l’agriculture familiale. Et au Gouvernement, les participants recommandent entre autres, de formaliser par arrêté interministériel le cadre de concertation (cfr Conseil consultatif national avec une déclinaison au niveau provincial, territorial et local); et de mettre en place ce cadre de concertation (composé de 12 Ministères sensibles à la nutrition) chargé de la mise en œuvre d’une politique alimentaire et nutritionnelle. A ce cadre, il y a lieu d’ajouter le Ministère des Mines afin de répondre à la volonté du Président de la République selon laquelle, « le sol doit prendre sa revanche sur le sous-sol ».

Il est aussi recommandé aux « Warriors » d’opérationnaliser les lois existantes en faisant suivre ces lois des mesures d’application ; de s’approprier et de redynamiser les plans, projets et programmes existants ; d’identifier et de mettre en application les différents textes existants ainsi que les différents programmes ; d’améliorer les infrastructures routières pour relier les zones de production aux centres de consommation y compris toutes les autres infrastructures sur la chaine de valeurs dans les différentes filières agricoles pour la conservation, la transformation, la distribution…

Mais également, de mettre les agriculteurs familiaux au centre lors de prise de décisions de l’exécution de toute politique agricole ; d’appuyer les centres de recherche existants en vue de mettre à la disposition des producteurs agricoles des intrants de bonne qualité ; et d’impliquer dans les programmes scolaires, académiques l’esprit d’entreprenariat agricoles afin d’améliorer la vision du secteur agricole et les systèmes alimentaires.

Pour le renforcement des organisations paysannes

Une seule recommandation adressée à l’endroit des partenaires techniques et financiers du Gouvernement congolais. Celle de renforcer les organisations paysannes dans leur rôle d’observatoire officiel permanent des actions du gouvernement et des autres intervenants pour assurer une bonne gouvernance des actions, des plans, des programmes et des politiques tous les niveaux.

Et les organisations de la Société civile sont appelées à



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