Dans une déclaration politique rendue publique hier mercredi 14 juillet, les députés nationaux membres d'Ensemble pour la République de Moïse Katumbi ont manifesté leur opposition à la proposition de loi sur le verrouillage de certains postes régaliens portée à l’Assemblée nationale par le député Nsingi Pululu. Pour les élus pro-Katumbi, cette proposition de loi discriminatoire et irrationnelle, déposée par un député membre de l’Union sacrée de la nation, coalition au pouvoir selon la vision du chef de l’Etat, porte atteinte à la Constitution de la République. Poursuivant, ils évoquent notamment les articles 10, 13, 72, 220 de la Constitution congolaise et l'article 21 de la déclaration universelle des Droits Humains pour s'opposer à cette initiative, et appellent le bureau Mboso à s’abstenir de l’inscrire dans le calendrier des travaux de leur chambre.
« Invitons le bureau de l’Assemblée nationale à s’abstenir d’inscrire cette proposition de loi discriminatoire dans le calendrier des travaux de notre chambre, étant donné qu’elle viole intentionnellement la Constitution tout en modifiant certaines de ses dispositions, notamment les articles 10 et 72 », peut-on lire dans cette déclaration des députés d’Ensemble pour la République.
Pour ces élus, cette initiative est dangereuse et risque de diviser la nation congolaise car elle consacre l'exclusion de certains Congolais aux différents postes de responsabilité d'État notamment la présidence de la République.
« Sommes déterminés à faire échec à cette trahison et à toute autre tentative d'imposer l'arbitraire et la tricherie à notre peuple par ceux qui veulent perturber la marche de notre pays vers une véritable démocratie. En appelons au sens de responsabilité des tireurs de ficelle tapis derrière cette proposition de loi discriminatoire et de nature à polluer le climat politique dans notre pays, à retrouver la voie de la raison et de la sagesse, au nom de l'intérêt supérieur de la nation », disent les députés d’Ensemble dans cette déclaration lue par Jean-Claude Kibala.
La Constitution a déjà réglé la question liée à la nationalité
À en croire le député national Jean-Claude Kibala, il n'est pas interdit à un Congolais de réfléchir où à un parlementaire de faire des propositions. Quant à la question liée à la nationalité, elle est déjà réglée par la Constitution pour éviter tout dérapage.
« Il est de droit à chaque Congolais de pouvoir réfléchir et proposer des textes de lois ainsi de suite. Si nous voulons la démocratie, nous ne pouvons pas refuser à quelqu'un de produire un texte. Est-il qu'en tant qu'homme politique il y a de chose que je ne peux pas faire qu'un homme de la rue peut faire parce que j'ai des responsabilités vis-à-vis non seulement de mes électeurs mais en tant que député qui représente toute la nation donc produire un texte discriminatoire et faire la publicité sur ça, non seulement des Congolais vous suivent mais aussi ceux de l'extérieur vous voient, ce n'est pas responsable. Notre constitution a déjà pris des dispositions pour éviter des dérapages, l'article 13 est claire quant à ce, on ne peut pas interdire à un Congolais d'occuper une fonction aussi hôte qu'elle soit à cause de sa race, de ses origines, sa peau et ainsi de suite, les articles 10, 72 et 220 sont claires », ajoute-t-il. En définitive, les élus d’Ensemble demandent à la population de rester vigilante et prête à répondre à l'appel de mobilisation générale afin de barrer la route à toute tentative ayant pour effet, non seulement de réduire les droits et libertés des Congolais, mais aussi et surtout diviser la population.
Rappelons déjà que dans un communiqué de presse, le parti politique Ensemble pour la République avait déclaré officiellement son opposition à la loi sur la Congolité, et a réservé la note de non-recevoir à cette initiative, tout en rappelant que nulle part dans le programme de l’Union Sacrée, il n’a été mentionné un tel projet. Les pro-Katumbi estiment que cette loi vise à retirer à certains citoyens congolais le droit de se présenter à une élection, et croient dur comme fer, que derrière cette initiative parlementaire, se cache une volonté manifeste des instigateurs de cette proposition de loi d’exalter des sentiments de racisme et de haine dans le but de verrouiller l’accès aux plus hautes fonctions de la République (Présidence de la République, présidence de l’Assemblée nationale et du Sénat, Primature, hautes fonctions au sein des Cours et Tribunaux, plus hauts grades dans l’Armée, la Police et les Renseignements, etc.).