La ville province de Kinshasa a connu un début de semaine plus que mouvementé, avec le déclenchement de la grève par les conducteurs des taxis. Ceux-ci, même s’ils se plaignent des tracasseries policières, n’ont même pas tenu compte des élèves de la 6èmehumanité qui devaient présenter l’épreuve de dissertation. Voilà qui laisse penser que ce mouvement de grève des chauffeurs a été politisé et récupéré par certains politiciens en mal de positionnement. Heureusement qu’un moratoire leur a été accordé pour une semaine, pour leur permettre d’être en ordre avec les documents exigés dans le transport en commun de la ville de Kinshasa.
Sans prévenir qui que ce soit et estimant qu’ils n’ont des comptes à rendre qu’à leurs patrons, les chauffeurs ont débrayé l’avant-midi de la journée de ce lundi 12 juillet 2021. Dans une ville de plus de 10.000.000 d’âmes, cette grève a entrainé des conséquences fâcheuses, pendant que tout le monde savait bien que les enfants de la 6ème humanité devaient présenter les épreuves de la dissertation.
Alerté par ce mouvement et les cris de la population, Me Daniel Aselo, Vice Premier ministre, ministre de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et affaires coutumières, a vite convoqué une réunion dans son cabinet de travail, à laquelle ont pris part le Gouverneur de la ville de Kinshasa, le Commissaire provincial de la Police, les ministres provinciaux de l'Intérieur et du Transport et les Associations des chauffeurs de taxis.
Selon une dépêche du service de presse du ministère de l’Intérieur, les échanges ont abouti à une mesure principale : un moratoire d'une semaine accordé aux chauffeurs de taxis de circuler librement sans être inquiétés par la police de circulation routière, s'agissant du contrôle des documents.
Cependant, insiste le Vice-Premier ministre, ministre de l'Intérieur, ce moratoire ne devrait pas signifier libertinage pour les chauffeurs. « Il faut éviter toute confusion. On ne dit pas aux chauffeurs qu'ils vont se comporter sur la rue de n'importe quelle manière. Ils n'ont pas droit de commettre des infractions. Le moratoire concerne uniquement les documents exigés par la loi et l'autorité urbaine », a martelé le numéro un de la sécurité nationale.
Dors et déjà, une commission a été mise en place composée du Gouverneur de la ville de Kinshasa, le Commissaire provincial de la Police, les représentants des Associations des chauffeurs. Cette dernière constituera un cadre d'échange permanent entre chauffeurs des taxis et l’autorité urbaine.
Infiltration et récupération politicienne
Pour sa part, le représentant de l'ACCO a reconnu l'infiltration et la récupération politicienne dans ce mouvement de grève. Il a promis désormais de soumettre directement les revendications des chauffeurs taxis à l'autorité via la commission mise en place. Tout en condamnant les actes d'incivisme et de vandalisme enregistrés depuis le début de ce mouvement, il a appelé les conducteurs de la ville de Kinshasa à ne pas se laisser manipuler par les politiques.
Juste après, indique la même source, le Gouverneur de la ville province de Kinshasa et le Commissaire provincial de la Police ont entamé une ronde dans la Capitale particulièrement dans les zones où quelques incidents occasionnés par cette grève ont été répertoriés.