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Proche d’un calvaire: Kinshasa paralysée par la grève improvisée des transporteurs

Il y a eu du monde sur plusieurs artères de la ville province de Kinshasa hier lundi 12 juillet 2021. A la base, la grève improvisée des conducteurs des taxis et taxi-bus, qui dénoncent les tracasseries routières causées par les agents de la Police de Circulation Routière ainsi que d’autres agents de l’ordre communément appelés « Ujana » et « Bureaux 2 ». En outre, le recouvrement forcé annoncé par l’Hôtel de Ville de Kinshasa à travers la Direction générale des recettes de Kinshasa (DGRK).

Sur plusieurs arrêts des bus, les Kinois étaient obligés de prendre des taxi-motos, avec un tarif revu à la hausse pour la circonstance. Les élèves en partance pour les centres d’Examen d’Etat ont aussi souffert ; poussant même les autorités compétentes à accepter les retardataires. C’est la grogne sociale, et pour limiter les dégâts, la Police va être déployée dans plusieurs carrefours et arrêts des bus. Comme-ci ça ne suffisait pas, les bus Transco sont retenus à Siforco, afin d’éviter tout acte de sabotage.

Interrogeant certains Kinois, victimes de cette grève, les responsabilités de cette situation incombent sur les autorités de la ville, car ce n’est pas aujourd’hui que l’on déplore le comportement des agents de la PCR.

A en croire Jean Mutombo, président de l’Association des chauffeurs du Congo (ACCO) : « les chauffeurs sont en grève pour protester contre les tracasseries des policiers et des agents de service de transport. Les policiers arrêtent les chauffeurs et les véhicules, ils confisquent même les recettes réalisées auprès des receveurs des bus ».

A Lemba, la colère étant immense, les grévistes passaient même à tabac certains motocyclistes ; l’idée étant de voir la population faire le pied, et se joindre à eux dans leurs démarches. Et d’après une source digne de foi, voulant sécuriser les « Wewas », la Police a fait usage des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Un gréviste approché, affirme qu’il est difficile de finir la journée sans être interpellé par les hommes de Sylvano Kasongo, qui imposent même des amendes non officielles.

Pour Chardin Ngoy, président de la Synergie des associations des chauffeurs pour le changement des mentalités, l’Etat doit mettre fin à cette situation des tracasseries routières ; les autorités policières étant alors incapables de rappeler leurs troupes à l’ordre.

« Les revendications sont connues de tous, mais les solutions ne sont toujours pas là. Nous nous tournons vers les autorités du pays en vue des solutions idoines. On en a marre. Les chauffeurs souffrent, et il est temps que cela cesse. S’il y a des amendes, qu’on nous indique où les payer que d’enrichir les roulages. L’argent de l’Etat doit être bénéfique pour l’Etat, et les chauffeurs ne peuvent pas refuser d’acheter des documents ou payer des amendes à qui de droit », a-t-il dit, avant de condamner les actes de vandalisme constatés hier.

La Police confirme la grogne des chauffeurs et pointe des jeunes policiers communément appelés « Ujana ». Elle entend se réunir en vue de prendre une décision quant à cette grève de trop.

« Nous avons appris ça, ils [chauffeurs] parlent des tracasseries, ils ne se sont pas voilés la face. Ils disent qu’ils subissent les tracasseries de la part de nos jeunes-là Ujana. On va se concerter avant de prendre une décision », a dit le commissaire supérieur principal et porte-parole de la PNC, Pierrot Mwanaputu.

Aux grands mots, de grands remèdes ; voilà que les chauffeurs sont passés à l’acte, et il faut trouver des solutions aux problèmes posés. Sinon, les bras de fer subsisteront, car les documents ne suffisent pas, mais c’est beaucoup plus les comportements des agents de l’ordre qui inquiètent.



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