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En dépit de la rencontre gouvernement-banc syndical: Les médecins maintiennent leur grève

Le gouvernement de la République et le banc syndical des médecins du Congo ont mis en place une Commission mixte au sein de laquelle toutes les revendications des blouses blanches devront être examinées. C'était au terme de la réunion tenue dimanche dernier à l'hôtel du gouvernement à Kinshasa, entre le gouvernement représenté par le Vice-Premier ministre, ministre de la Fonction publique, le ministre de la Santé et celui du Budget, et le banc syndical des médecins de la RDC. Moins rassurés, les médecins ont déclenché leur mouvement de grève hier lundi 12 juillet. Qu’est ce qui n’a pas marché ? C’est la question que l’on se pose.

La grève des médecins est effective dans les hôpitaux publics. De Mama Yemo, de surcroit hôpital général de référence de la ville de Kinshasa, en passant par d’autres structures médicales publiques, les médecins ont pris l’option de sécher leurs lieux de travail. Seul le service minimum est toléré, afin de prendre en charge les cas d'urgence extrême. Les patients qui se pointent sont pour la plupart pris en charge par les infirmiers. Même  les services de dépistage, de vaccin et de prise en charge de Covid-19 sont concernés par cette grève. A Mama Yemo par exemple, le constat fait sur terrain est que sur 40 médecins commis aux urgences, il n’y en a que 2 qui sont là pour assurer la prise en charge des cas extrêmes. Et pour palper du doigt cette réalité, le Syndicat national des Médecins (Synamed) a dépêché ses observateurs sur terrain.

« Nous sommes venus palper l’effectivité de la grève à l’hôpital général de référence. Il est presque 10 heures, il n’y a pas de médecins dans les pavillons, le service minimum est assuré, et les urgences extrêmes sont prises en charge. Et nous appelons les médecins membres du SYNAMED au respect du mot d’ordre. Hier nous avons promis au banc gouvernemental que nous ferons rapport à notre base, et depuis hier et ce matin, il y a des assemblées générales qui ont été tenues. Il en ressort que la quasi-totalité des sections ont opté pour le maintien du début de la grève aujourd’hui parce que les promesses du gouvernement ne les rassurent pas, vu les expériences du passé », a déclaré Patrick Boloko, secrétaire exécutif provincial du Synamed.

Même les médecins stagiaires en paient les prix. « Je suis venue à l’hôpital comme d’habitude. Lorsque je suis arrivée, nos aînés nous ont dit qu’ils ne vont pas travailler, nous non plus, et ils nous ont demandé de rentrer, parce que nous ne sommes pas obligés de travailler. Nous traînons encore dans les couloirs, on n’a pas vu ni touché les patients depuis le matin », a dit un médecin stagiaire de Mama Yemo.

 

Quid des négociations avec le gouvernement

En effet, des négociations ont eu lieu dimanche 11 juillet à l'hôtel du gouvernement entre les délégués syndicaux et le gouvernement représenté entre autres par le Vice-Premier ministre de la Fonction publique, le ministre d'État du Budget et le ministre de la Santé publique, hygiène et prévention. A l’issue des négociations, une commission a été instituée pour examiner à partir de cette nouvelle semaine toutes les revendications soulevées par les médecins. Ces derniers revendiquent notamment la suppression de l'impôt sur le revenu professionnel (IPR) prélevé sur la prime de risque professionnel, mais aussi la réactivation des rubriques immunisées de la rémunération, notamment le transport et le logement devront être payés aux médecins.

Et les ministres présents aux négociations ont réaffirmé la volonté du gouvernement d'apporter des solutions aux revendications légitimes des médecins. Cependant, les trois ministres ont appelé leurs interlocuteurs à comprendre que le moment de la grogne est mal choisi au regard de la pandémie qui touche le pays.

« Sur le plan administratif, il a été décidé la mise en place d'une commission qui aura pour tâches, notamment d'actualiser le projet d'ordonnance présidentielle de promotion au grade de médecins résidents, chefs cliniques et généraux ainsi qu'une commission qui va devoir examiner la question relative à l'admission  des médecins nouvelles unités sous statut. Il faudra aussi voir la question des médecins qui sont matriculés, mais qui ne sont pas payés », avait déclaré à l'issue de la réunion, le Dr Juvénal Muanda Nlenda, secrétaire général du syndicat des médecins du Congo (Symeco).

Avec cette grève lancée, le gouvernement de la République est donc appelé à accélérer la concrétisation des promesses faites aux médecins pour un retour au calme.



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