Représentant personnel du Premier ministre, le Vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, a ouvert hier à Kinshasa l’atelier sur le financement innovant de la gratuité de l'enseignement de base. Organisées à l’initiative du ministre de l’EPST, M. Tony Mwaba, ces assises vont lever les options sur les nouvelles sources de financement à explorer en vue de répondre aux besoins légions et immenses que charrie la gratuité de l'enseignement. Des financements qu'il faudra aussi diversifier et mettre en place de nouvelles méthodes de leur mobilisation.
« Cette cérémonie est consacrée à la réflexion sur le financement innovant de la gratuité dans notre pays. Face à l’angoisse et l’exaspération des parents d’élèves résultant du fardeau des frais scolaires pour la scolarité avec comme conséquence, plus de 7 millions d’enfants hors circuit scolaire, le chef e l’Etat n’a eu d’autre choix que d’offrir aux enfants à l’âge scolaire des conditions idoines pour leur éducation », a indiqué Tony Mwaba.
Et d’ajouter que sous la houlette du Premier ministre, nous avons tous pris la ferme résolution d’accompagner la gratuité de l’éducation de base. Ainsi, le ministère de l’ESPST a pour mot d’ordre la consolidation et la pérennisation de la gratuité. Mais, comment redresser ce sous-système en, améliorant les conditions des enseignants, en construisant des nouvelles classes, en consolidant la gratuité sans moyens adéquats ?
D’où la nécessité d’organiser un atelier ayant pour objectif d’analyser te faire une réflexion profonde sur le financement innovant de la gratuité. Puisque l’éducation a un coût, les besoins sont légion et immense. C’est pourquoi nous allons diversifier les sources de financement, de même que les méthodes et techniques pour les mobiliser et augmenter le volume, en réponse aux besoins pressants du secteur.
Au cours de ces travaux, il s'agira également de réfléchir sur le mécanisme de développement et consolidation des financements existants. Car à l’en croire, aucun processus de développement n’est soutenable sans un investissement massif. Au-delà de la solidarité internationale, il est important de renforcer le mécanisme existant de financement national, ou d’en développer les nouveaux afin de faire face à cette demande de formation d’enseignants, de production de matériels pédagogiques. Accroitre le potentiel de mobilisation des ressources nécessites d’explorer les nouvelles sources de financement. Ces financements innovants peuvent être de nature public ou privé et porter sur les ressources publiques et internes.
Le ministre de l'Epst Tony Mwaba plaide ainsi pour un investissement massif dans son sous secteur en vu de non seulement financer la gratuité de l'enseignement, mais aussi la construction des écoles, la formation des enseignants et la production des nouveaux manuels scolaires. Cheval de bataille du Président de la République, la gratuité de l'enseignement de base pourra coûter au trésor public plus de 2 milliards de dollars américains par an.
« Au cœur de cette réflexion, il y a la question de l’efficacité des dépenses dans le secteur de l’éducation », dit-il, avant d’espérer qu’au cours de ces assises, il sortira les éléments d’une grande valeur ajoutée, étant donné que la question de financement innovant préoccupe le ministère de l’EPST en raison de la modicité des ressources allouées à ce sous-secteur face à l’immensité des besoins. A ce sujet, révèle-t-il, les premières estimations de l’ODD 4 faite à l’observatoire du développement durable établissent qu’il faut 2,9 milliards de dollars Us l’an pour financer l’éducation. Donc, nous dévons combler le gap annuel, 166,7 millions de dollars Us.