La Conférence épiscopale de la République démocratique du Congo (CENCO), a organisé des travaux de renforcement des capacités des évêques sur l’environnement et les ressources naturelles dans le contexte de la covid-19, au centre Caritas, à Kinshasa. Une session de 4 jours sous le thème : « l’Eglise de la RDC face aux enjeux de l’environnement et des ressources naturelles pour la protection du bassin du Congo et la sauvegarde de notre maison commune ». C’est ainsi qu’a été invitée la VPM-MEDD, Eve Bazaïba Masudi qui a ensuite reçue dans son cabinet de travail, le Cardinal Peter Texon de nationalité ghanéenne. Celui-ci a salué la sagesse de Bazaïba d’impliquer tout le monde dans la recherche des moyens de la sauvegarde de la biodiversité.
La protection de la biodiversité et le défi du réchauffement climatique concernent tout homme et doit impliquer tout l’homme, quel que soit son statut. L’Organisation des Nations-Unies (ONU), estimant que la sècheresse est sur le point de devenir la prochaine pandémie, a lancé la décennie de l’environnement à partir de 2021. Dans ce cadre, le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi a mis sur pied le programme de plantage d’un milliard d’arbres d’ici 2023. Exécutant la vision du Chef de l’Etat, le gouvernement Sama Lukonde, par la Vice Premier –Ministre en charge de l’Environnement et Développement durable (VPM-EDD), Eve Bazaïba Masudi, mobilise et fédère toutes les couches nationales, pour que chacun s’implique pour qu’ensemble, on relève le défi du réchauffement climatique et de la conservation de la biodiversité. En plantant personnellement des arbres dans différents sites du territoire, depuis le 05 juin 2021, Bazaïba a donné le go. Les princes de l’Eglise ne sont pas en reste, ils ont organisé la session de renforcement des capacités des évêques de la CENCO, sur l’environnement et les ressources naturelles dans le contexte de la covid-19. Invitée aux travaux, Eve Bazaïba y a relevé plusieurs actions prévues « depuis le 5 juin 2021, la RDC est entrée dans la décennie mondiale pour la restauration des écosystèmes ». Des actions qui ne se circonscrivent pas seulement à Kinshasa mais prévues sur toute l’étendue de la RDC et doivent se perpétuer dans la durée « Parce qu’il ne suffit pas de planter un arbre. Il faut aussi l’entretenir. L’arbre est un être vivant, il a besoin d’être entretenu pour sa croissance. Il y a un programme prévu pour le Nord et le Sud Kivu notamment pour la ville de Goma, le territoire de Nyiragongo, Masisi et Walikale. Et aussi dans le Sud Kivu, dans toute la partie de la plaine de la Ruzizi », a souligné Bazaïba.
L’apport de l’Eglise dans le domaine de l’environnement
S’appuyant sur le thème de la session des évêques, la VPM-EDD a souligné l’implication de l’Eglise dans la protection de l’environnement en stipulant que « l’Eglise a non seulement le devoir d’encadre et de soutenir la population mais aussi le devoir de protéger la population pour que celle-ci bénéficie des ressources naturelles rendues disponibles par le créateur » et leur salut éternel. Le créateur a créé la Terre y a placé l’homme afin ‘d’en prendre soin’ (Genèse 2 :15) et prévient qu’il va ‘détruire ceux qui détruisent la terre ‘ (Apocalypse 11 :18). Cette activité doit rentrer dans le cadre de l’engagement de l’Eglise, spécialement de la CENCO, dans le domaine de l’environnement et des ressources naturelles d’où elle tire son fondement dans la doctrine sociale de l’Eglise et dans le Magistère, dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, dans les accords internationaux ainsi que dans la constitution et les lois de la République. L’objectif général de ces travaux de quatre jours, est de promouvoir un engagement effectif des églises locales en vue de la sauvegarde du bassin du Congo. Alors que les objectifs spécifiques poursuivis sont notamment le renforcement des capacités des évêques membres de la Cénco sur les questions relatives à la gestion des ressources naturelles, à, l’environnement, au changement climatique et au plaidoyer. Le but est de permettre aux évêques de définir les grandes lignes de leur pastorale diocésaine et d’ensemble sur les questions environnementales et des ressources naturelles. Invité par la Cénco pour participer à la réunion des évêques organisée à Kinshasa sur le thème lié à l’environnement la biodiversité et l’écosystème, le Cardinal ghanéen Peter Texon a été reçu, le 21 juin par la VPM-MEDD. Le Cardinal Peter est le chargé des questions environnementales, de développement et de santé du Vatican. « Je suis venu pour donner un coup de pouce à cette discussion en y présentant l’Encyclique du Saint Père, le pape François, sur l’environnement et la nécessité de sauvegarder l’environnement », a expliqué le Cardinal Peter Texon. Et la dimension environnementaliste de l’humain n’étant pas que chrétienne, la VPM a rappelé, dernièrement, la présence dans son cabinet d’une forte délégation d’autorités traditionnelles. Elle a rassuré de l’importance que le gouvernement place en ces gardiennes de la terre. Le Cardinal Peter Texon a salué l’intérêt de la VPM-MEDD dans la manière traditionnelle de conservation « C’est à cette sagesse traditionnelle que le Saint Père nous invite. Nous ne devons pas toujours aller vers la modernité mais, nous devons également user de la sagesse traditionnelle. Nous devons l’apprendre et la respecter », a souligné ce cardinal. Pour ce prélat, cela serait une grande irresponsabilité par rapport au mandat confié à l’homme que de détruire la nature. « L’Église ne peut pas demander de vénérer Dieu sans recommander de préserver ce que ce Dieu a créé. Le respect à Dieu implique aussi le respect pour l’œuvre des mains de Dieu », a-t-il fait savoir.
Le respect à Dieu implique aussi le respect pour l’œuvre des mains de Dieu, dont… la Faune
« La chasse illégale, les installations croissantes des fils électriques, la pollution constituent la cause majeure des aigles à têtes blanches », affirme une vidéo de sensibilisation sur la protection de la faune. Il y a également des primates comme les bonobos, gorilles de montagnes ou de l’orang-outan, tués à cause de leurs viandes tendres ou à la suite du conflit homme-faune. Sans vrai projet de protection, ces grands singes disparaîtront. « Chaque année, plus de 600 lions sont tués par des chasseurs de trophées. Avec le temps, les fauves ont perdu 85% de leur espace vitale au profit de l’avidité de l’homme si nous ne faisons rien, nous mettons en danger la survie des félins. C’est ensemble que nous devons agir, l’avenir de notre planète est entre nos mains. Il est temps d’en prendre conscience, quelles que soit notre culture et conviction », tire-t-elle la sonnette d’alarme. « Protéger la nature, c’est se protéger soit soi-même », ne cesse de marteler la Vice-Primature en charge de l’Environnement et Développement Durable. Ce n’est pas un simple slogan ; mais une réalité durable et un leitmotiv.