Alors que la toile ne finit de se perdre en conjecture sur la réflexion dite de la « congolité » proposée par le candidat malheureux à la dernière présidentielle de 2018, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi (Fatshi), a fait une intrusion intelligente et très subtile dans ce débat en le détournant des personnes visées et très citées pour l’orienter sur sa succession à la magistrature suprême. Son souhait serait qu’une dame lui succède à la tête du pays et est disposé à s’investir pour “ sa dauphine”. C’était le week-end lors de sa visite de compassion à l’Est.
L’on se souviendra que depuis l’aube de sa mandature, le Chef de l’Etat n’a cessé de multiplier des actions en faveur de la promotion de la gente féminine. Il s’est illustré particulièrement en ce qui concerne les mandats nominatifs. Le dernier exploit majeur est le rejet de la liste gouvernementale lui proposée par le formateur Sama Lukonde. Elle n’a été publiée qu’après satisfaction de cette exigence. La femme dans le gouvernement Sama Lukonde est représentée à 27% de l’équipe. En faisant allusion particulièrement aux monarchies subsahariennes, l’on observe que la tradition des successions des grandes monarchies est matrilinéaire. Chez les Méroé par exemple, en Ethiopie, les candaces (Pharaons d’Ethiopie) étaient des femmes. Les vestiges de cette culture est présente particulièrement chez le peuple matriarcat Kongo. Le mobile étant d’éviter que la royauté ne tombe entre les mains des imposteurs étant donné que cette paternité est incertaine et la maternité sûre. Il est évident que telle n’est pas l’appréhension du Chef de l’Etat. Toutefois, en lançant ainsi le débat sur les souches du future ‘Premier citoyen Congolais’, Dr Tshiani attirait l’attention des futures élécteurs sur la nationalité en privilégiant le sang pour une nationalité sûre. “Pourquoi ne pas s’y engouffrer et en faire un débat national, afin de nous assurer une direction féminine du pays, qui soit différente de celle des hommes révélée défaillante en RDC ?”, se demande Me Ghislain Bamuangayi. Une voie conforme à la tradition monarchique nègre et aux usages démocratiques, étant donné que la femme est majoritaires au pays (53% de la population).
Jusqu’à ces jours, les femmes ont fait leurs preuves dans tous les secteurs de la vie nationale. Elles sont députés, ministres, mandataires, médecins, Officiers supérieures, etc… Sauf, pour la magistrature suprême, elles n’ont pas encore brisé le plafond de verre. Généralement, elles sont accusées par certains chefs des partis de manquer d’ambitions et d’avoir un accès limité aux médias. Briguer la magistrature suprême ne doit pas être une question de complaisance, mais de compétences et ambitions. Ainsi donc, loin de se jeter la tête la première dans ce débat qui suscite passions à tel point que les discutions deviennent partisanes et certains débateurs préfèrent tourner en dérision le débat en citant de manières fantaisistes les noms de certaines distinguées grandes dames.
Toutefois, Me Bamuangayi en juriste, aborde plutôt son sujet par des faits rationnels. “La seule femme candidate des élections de 2018, Marie-Josée Ifoku est remise en selle par le Président de la République”, estime –t-il. La Gouverneure honoraire a donc le mérite d’être une ex- Candidate Président de la République. « Elle est apte pour succéder à l’actuel Président de la République ayant déjà été gouverneure d’une province aux dimensions d’un Etat. Mais son atout majeur est dans la force de l’originalité de sa pensée et la pertinence de ses propositions. Critiquer et proposer sont les verbes que cette grande dame sait si bien conjugué. Elle a su relever la qualité du débat politique congolais, généralement focalisé sur les individus et les soubresauts politiques des chercheurs du pouvoir pour le pouvoir”, affirme l’avocat.
Cependant, l’accès à la magistrature suprême ne doit pas être le fait du Genre, une timbale aléatoire en faveur des chromosomes XX. La magistrature suprême doit se mériter et les femmes doivent prouver par leurs actions et compétences. « Les références pour convaincre doivent être des idées et réactions novatrices » qui ne doivent souffrir de déficit de communication pour toucher les électeurs. Cette femme qui doit succéder à Tshisekedi doit avoir des propositions pragmatiques face aux problèmes congolais de société. Elle doit avoir un regard en harmonie de la vision du chef de l’Etat du ‘déboulonnage’ de l’ancien système pour prétendre lui succéder dans la continuité de l’Etat.
« Par sa théorie de l’innovation dans la gestion de la cité par nettoyage des vieilles tares de la classe politique qu’elle désigne par ‘Kombolisation’, Marie Josée Ifoku prône le balayage des institutions inutiles et de déplacé les antivaleurs, être gouvernant et vraie chrétien, faire l’examen personnel de soi avant de pointer l’autre du doigt et promouvoir les zones économiques spéciales pour l’est de la RDC ...”, elle affiche ainsi ses ambitions et propose des solutions, affirme le juriste. Ce qui manque généralement aux femmes politiques RD Congolaises, c’est le fait qu’elles sont très peu disposées à oser et à braver le problème de la société. Elles sont très peu visibles sur terrain. Ce qui militera en faveur de l’ex-gouverneure qui avec le mouvement de pression Ekoki – Inatosha mobilise pour faire face aux atrocités subies par la femme à l’Est. L’idée du Premier citoyen, Fatshi fait juste appel au courage de faire autrement les choses et d’essayer avec la femme. A la femme de saisir la balle au bond que leur lance le Chef de l’Etat. Une femme Chef de l’Etat en Rdc n’est pas un tabou, mais celles-ci doivent s’assumer et s’affirmer pour convaincre le souverain primaire.