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Après l’adoption de la proposition de loi sur l’organisation et fonctionnement de la CENI à l’AN: L’ECC ne digère pas

L’Assemblée nationale a adopté, vendredi 4 juin dernier, la proposition de loi portant organisation et fonctionnement de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Le texte est envoyé au Sénat pour une seconde lecture avant l’étape de la Cour Constitutionnelle puis sa promulgation par le Chef de l’Etat. Dans la foulée, des réactions tombent, et chacun dit ce qu’il pense. Pour le Révérend Eric Nsenga, porte-parole de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), Félix Tshisekedi a fait ce qu’avait fait Joseph Kabila.

L’Eglise du Christ au Congo (ECC) ne digère pas l’adoption vendredi dernier de la proposition de loi portant fonctionnement et organisation de la Commission nationale électorale indépendante (CENI) à l’Assemblée nationale. Pour son porte-parole, il s’agit d’un coup d’Etat contre la République, et cette proposition de loi n’apporte pas de réformes telles que souhaitées.

« Nous avons suivi avec attention le déroulé du débat tant au niveau de la commission PAJ qu'au niveau de la plénière ce qui a été adopté jusque-là comme proposition à soumettre à la seconde lecture au Sénat. Lorsque les réformes n'apportent aucun changement, elles ne servent à rien. C'est un coup dur, c'est un coup contre la République Démocratique du Congo. Nous devons arriver à transcender nos divergences et à situer les valeurs communes qui constituent notre raison de vivre ensemble, il s'agit ici d'un coup d'État à la République », a dit le Révérend Eric Nsenga.  

Poursuivant, il pense que Félix Tshisekedi fait exactement comme Joseph Kabila : « sous le régime de Joseph Kabila qu'on accusait de tous les maux, nous avons toléré certaines choses, mais on est curieux de voir pareilles choses sous le régime de Félix Tshisekedi qui prône le peuple d'abord… L'auteur même de la proposition, l'actuel ministre des affaires étrangères sait des discussions que nous avons eues à l'époque lorsqu'il élaborait cette proposition ».

Pour Eric Nsenga, les modifications apportées à la proposition de loi ont fait perdre toutes les innovations liées aux réformes. Et malgré le quota élevé accordé à la société civile ; de 3 membres à 5 au sein de la plénière de la CENI, le porte-parole de l’ECC parle d’une distraction.

 

Pour Christophe Mboso, aucune composante n’a été exclue du processus

Lors de ladite plénière, le Président de l'Assemblée nationale Christophe Mboso a tenu à rassurer l'opinion que la proposition de loi portant examen sur la réforme de la CENI n'a exclu personne et que tout le monde était associé.

« L'examen de cette proposition de loi n'a exclu personne, l'Assemblée nationale a pour mission de voter des lois et contrôler l'activité gouvernementale, les services publics et les entreprises publiques. Personne n'a été exclu, votre bureau agissant de concertation avec la majorité et l'opposition, a tout fait pour faire participer tout le monde aux négociations sur le partage des responsabilités. Il n'y a pas de forcing, les députés ne peuvent pas faire le forcing pour examiner et voter une loi. Personnellement, j'ai chargé mon conseiller politique à prendre contact avec une certaine opposition par le biais des princes de l'Eglise et il l'a fait. J'ai chargé mon Directeur de cabinet de prendre contact avec quelques-uns de nos collègues qui sont à l'opposition, nous avons parlé pendant 3 jours pour ceux qui devaient venir à la table de concertation une fois appelés. Tout le monde a été associé, il n'y a pas eu de forcing et il n'y en aura pas », a-t-il dit.

Poursuivant, le speaker de la chambre basse du Parlement a estimé que l'adoption de cette proposition de loi inaugure les réformes institutionnelles et particulièrement dans le domaine de la gouvernance électorale. Il invite par ailleurs les diverses composantes à désigner leurs délégués à la CENI aussitôt que la nouvelle sera promulguée par le Chef de l’Etat.

« Dès cet instant, notre pays est résolument engagé sur le chemin de la consolidation des acquis démocratiques dans la mesure où cette loi marque un coup d’accélérateur pour la tenue des prochains scrutins dans notre pays. Il revient donc à chacune des composantes concernées de jouer son rôle en désignant ses délégués à la CENI dès sa promulgation pour ne pas freiner ce processus », a ajouté Christophe Mboso, estimant que l'adoption de cette proposition de loi va contribuer efficacement à apaiser les esprits et baliser le chemin vers les élections crédibles et apaisées à l'horizon 2023.

Rappelons que la proposition de loi telle que présentée par son auteur a été profondément modifiée par la Commission politique et juridique (PAJ), et Christophe Mboso indique qu’ : « aucune loi n’est parfaite. Il n’en est pas autrement de celle que nous allons adopter. En tant qu’œuvre humaine, pour autant qu’elle reflète l’état du consensus entre les forces en présence, elle peut contribuer efficacement à apaiser les esprits et baliser le chemin vers les élections crédibles et apaisées. La proposition de loi qui va être adoptée est l’œuvre de nous tous. Tout le monde a participé aux débats, et la répartition des responsabilités au sein de la CENI a bénéficié d’un large consensus entre les familles politiques au sein de notre Chambre. Ce qui est une première dans l’histoire récente de notre pays ».



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