La crise à la Régie des Voies Aériennes (RVA) s’intensifie. Les agents accusent plusieurs mois d’arriérés de salaire. Les agents ne savent plus à quel saint se vouer. La Direction générale assurée par un intérimaire ne sait pas comment s’en sortir. En lieu et place de dialoguer, elle cède la place au gangstérisme. Après plusieurs tentatives de prendre langue avec l’actuel DG intraitable, le ban syndical passe à la vitesse de croisière. Ils ont adressé un mémorandum, en date du 1ert juin 2021, à la ministre d’Etat en charge du Portefeuille ; celle de Travail et Prévoyance Sociale ainsi que le ministre des Transports, dénonçant ainsi la tension sociale qui est à son comble, et la situation critique au sein de la RVA.
D’abord, les syndicalistes rappellent leur premier mémorandum envoyé au DG a.i Pambu Pambu : « le 17 février dernier, nous adressions un mémorandum pour solliciter un dialogue franc et sérieux aux fins de statuer sur la situation technique de la société qui se révélait incertaine ainsi que le social des travailleurs toujours précaire et empirant à ce jour à cause de plusieurs mois d’arriérés de salaires ».
Poursuivant, le banc syndical de la RVA a malheureusement constaté que sa démarche avait provoqué le courroux de la direction générale « au point où qu’elle avait fini par bannir les organisations syndicales à la RVA, supprimer les délégations syndicales auxquelles elle s’était substituée ». Ce, en instruisant aux directeurs et commandants d’aéroports de lui transmettre personnellement et directement les doléances des travailleurs pour compétence.
Non aux trafics d’influence au nom du Chef de l’Etat
Ainsi, les syndicalistes dénoncent : « ses méthodes basées sur la dictature, la violation systématique des lois de la République en matière du travail ainsi que les traités internationaux en la matière, la terreur, le mépris, les trafics d’influence au nom du Chef de l’Etat, l’insubordination envers tout et tous, l’irrespect, l’arrogance et les écarts de langages ». Hélas, malgré les nombreux cris d’alarmes lancés aux autorités de la République, dont plusieurs seraient derrière le DG a.i de la RVA, les syndicalistes regrettent qu’aucun n’a reçu une suite satisfaisante.
Voilà qu’aujourd’hui, la situation est plus que critique et socialement intenable. « Les employés accusent près de six mois d’arriérés de salaires payés partiellement à Kinshasa, et plusieurs dizaines de mois dans la plupart des entités de l’intérieur », alerte le banc syndical de la RVA.
Après avoir suivi de près le crash évité de justesse sur Luano à Lubumbashi, le ban syndical affirme que la « RDC, à travers la RVA, devient un trou noir que plusieurs compagnies aériennes nationales comme internationales feraient vite d’éviter à cause d’une assistance à la navigation aérienne précaire, aléatoire et déficitaire due notamment à l’obsolescence et au non entretien régulier des matériels y consacrés ».
Avant de finir, le ban syndical de la RVA estime qu’il est temps de s’assumer et d’agir en rentrant de façon concrète et effective dans la vision du Chef de l’Etat en mettant fin au militantisme stérile et endormant qui ne profitent en rien à la société, ni à la République. Ils appellent à la prise des décisions courageuses pour sauver la RVA ; une des rares sociétés viables du portefeuille hautement technique et stratégique. Des recommandations sont aussi formulées, entre autres : « mettre fin à la situation d’intérimaire qui s’éternise à la RVA par la désignation d’un DG fils maison, ayant les compétences nécessaires voulues ; payer l’intégralité des salaires des agents à Kinshasa et dans les provinces ; réhabiliter les activités et bureaux des délégations syndicales supprimés par le DG a.i Pambu Pambu, à travers tout le pays ; restaurer le dialogue social responsable, ; un échange franc et profond, en tripartite gouvernement-RVA-Ban syndical ; faire l’état des lieux complet sur la RVA… »
L’actuel ministre des Transports et voies de communication, étant un fruit de l’intersyndical, est donc appelé à sauver la RVA, et garantir le bien-être social des agents.