C’est sous le thème : «L’information comme bien public » que la Journée Internationale de la Liberté de la Presse a été célébrée en Rdc, en présence du nouveau ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya. A cette occasion, le ministre a rappelé qu’il il y a exactement trente ans, que les professionnels des médias, réunis à Windhoek à l’initiative de l’UNESCO, signaient la déclaration pour une presse africaine indépendante et pluraliste. C’est donc des terres africaines qu’est partie l’initiative de célébrer, chaque 3 mai la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, consacrée par la résolution de l’Assemblée Générale des Nations-Unies depuis décembre 1993.
A travers le thème de cette célébration, le ministre entend une propriété commune que nous devons tous respecter et protéger, tout en se fondant sur l’article 24 de notre Constitution. C’est à ce sujet que le Gouvernement s’est engagé de manière ferme à promouvoir et à protéger ce droit, prévoit, entre autres : la poursuite et le parachèvement des réformes législatives et structurelles du secteur de la presse et de la communication. Cela passe notamment par l’adoption et la promulgation de la loi révisée portant sur l’exercice de la liberté de la presse en RDC et la loi sur l’accès à l’information ; la consolidation du cadre de collaboration et de concertation entre le Gouvernement et les structures professionnelles des médias ainsi que les organes de régulation ; l’instauration d’un cadre de médiation de différends pour prévenir et, éventuellement, régler les conflits pouvant opposer les professionnels des médias aux pouvoirs publics ; le renforcement des capacités des professionnels des médias par des séminaires et formations ainsi que la viabilisation des organes de presse.
« La dépénalisation des délits de presse demeure un objectif commun. Nous devons faire ce chemin ensemble dans la sincérité et dans la responsabilité. Vous savez tous, aussi bien que moi, que notre métier est infiltré par ceux qu’on appelle des moutons noirs qui, régulièrement, font du dérapage et ternissent l’image de notre profession », dit-il, avant d’insister sur le fait que si nous voulons parvenir à cette dépénalisation, nous devons renforcer nos structures de régulation et d’autorégulation. En attendant une loi plus moderne et plus protectrice, il s’est engagé à soumettre au Gouvernement la proposition d’un moratoire sur les arrestations de journalistes pour des faits de presse.
Muyaya sollicite l’accompagnement des journalistes
Et d’insister qu’aucune de ces réformes ne pourra se faire sans un travail collectif efficace, en amont, et sans une remise en question du modèle des médias que nous avons développés jusqu’ici. La bonne nouvelle est que, dans un avenir proche, se tiendront à Kinshasa les états généraux de la presse qui réuniront les acteurs concernés par la problématique des médias. Du reste, je salue votre implication dans la préparation de ces assises que mon Ministère compte organiser.
« Ce cadre nous offrira l’occasion de parler, à la fois, de la nature de nos médias, de leur évolution et de leur devenir en cette période où l’information court à la vitesse de l’éclair et où la pratique du métier peut se faire en partant simplement d’un smartphone », pense-t-il, tout en estimant que nous devons mettre en oeuvre des textes qui nous permettent de nous projeter et nous assurer que ce secteur demeure le poumon principal de la respiration de notre démocratie, de l’attractivité économique et de l’amélioration de l’image de marque de notre pays.
Pour le porte-parole du Gouvernement, « la gouvernance à l’ère des réseaux sociaux » nous impose d’adapter totalement l’organisation de la communication gouvernementale. A ce propos, le Premier ministre a tracé la boussole devant l’Assemblée nationale, je le cite : « la communication sera donc utilisée comme le vecteur de la redevabilité, de la citoyenneté et de la construction de l’unité nationale. » L’avènement des réseaux sociaux, la vitesse de la circulation des informations, avec notamment les fakes news, prennent de court tous les Gouvernements du monde. La seule parade face à cela, c’est l’obligation de la transparence. Les structures étatiques actuelles ne permettent pas de répondre pleinement à cette exigence tant sur le plan légal qu’organisationnel.
« Ma mission, c’est aussi celle de mettre en place, d’adapter et de moderniser le circuit d’informations du Gouvernement. L’obligation de redevabilité nous impose d’être proactifs pour répondre aux exigences de plus en plus grandissantes de nos populations. C’est un immense chantier », martèle Patrick Muyaya Katembwe.