En marge de la Journée mondiale de la liberté de la presse, ce 3 mai 2021, un groupe des journalistes triés sur le volet a échangé avec Jo Indekeu, ambassadeur du Royaume de Belgique à Kinshasa, autour du thème : ‘’l’information comme bien public’’. Occasion pour le diplomate belge de plaider en faveur des professionnels des médias congolais, au regard des réalités précaires auxquelles ils font face, et leur promettre l’accompagnement de son pays.
La journée mondiale de la liberté de la presse, qui est sa 30ème édition, ce 3 mai 2021, a pour thème :’’l’information comme bien public’’. Un thème très important, car « sans elle (l’information), il n’y a pas l’Etat de droit ni de démocratie fonctionnelle », à en croire Jo Indekeu, ambassadeur de sa Majesté le Roi des Belges près la République démocratique du Congo.
Dans le strict respect de gestes barrières suite à la pandémie du coronavirus qui paralyse le monde, ces journalistes ont mis à profit cette réception du week-end en leur honneur pour échanger, à bâton rompu, avec le diplomate belge, et le personnel d’ambassade, sur divers sujets d’actualité de l’heure.
« Voilà 30 ans déjà depuis la déclaration de Windhoek, depuis que les journalistes africains se sont rassemblés pour définir une vision, une route, un programme afin que chaque pays africain et partout ailleurs dans le monde, ait des lois garantissant, sécurisant et promouvant la presse et le journaliste », a commencé l’ambassadeur dans son allocution.
Cette déclaration, en effet, décrit de manière incisive, la situation des journalistes africains indépendants à la fin des années ’80. Elle définit les conditions nécessaires pour l’établissement et le développement d’une presse indépendante, libre et pluraliste en Afrique.
« Et nous espérons que bientôt la RDC soit, sur le plan de la liberté de la presse, un bel exemple de liberté promue dans cette déclaration… De nombreux défis font face à la société congolaise pour que la presse soit reconnue comme un 4ème pouvoir. Par exemple, ces dernières années ont connu, ici comme ailleurs, la montée des réseaux sociaux comme vecteurs d’information mais aussi, malheureusement, de désinformation », a-t-il ajouté.
Evoquant la loi sur l’exercice de la presse rédigée en 1996, l’ambassadeur Indekeu reconnait que celle-ci a été dépassée par des avancées technologiques et n’encadre ni ne protège plus les médias et le journaliste de façon adéquate en RDC.
« La presse congolaise ne dispose pas, non plus, des ressources suffisantes pour se financer. Pour permettre à la presse de disposer d’une nécessaire liberté d’exercer et ainsi à la démocratie congolaise de se renforcer, il est donc urgent que le gouvernement prenne certaines mesures pour moderniser et professionnaliser à nouveau ce noble métier », a-t-il martelé, espérant voir à l’œuvre le nouveau gouvernement investi qui consacre une large section de son programme d’action à la presse et à ses représentants.
Avant de clore son propos, l’ambassadeur a promis que son pays, la Belgique, soutiendra pleinement le gouvernement congolais dans ses actions tendant à construire une presse indépendante, forte, prête à assumer son rôle de 4ème pouvoir. Et pour cela, l’encourage à accomplir non seulement les objectifs de son programme, mais également à se concerter avec journalistes et acteurs de la presse afin d’apporter à ce secteur des mesures et le financement dont il a urgemment besoin.
Présent sur les lieux, le Secrétaire général de ‘’Journaliste en danger’’, Tshivis Tshivuadi, qui organise une activité le 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse, a salué « l’amitié et la considération » du diplomate belge vis-à-vis des professionnels des médias congolais, dénonçant « les conditions très difficiles dans lesquelles œuvrent ces derniers ».
A ce jour, en matière de liberté de la presse, la RDC est classée par ‘’Reporters sans frontières’’ 149ème sur 180 pays au monde, où le métier de journaliste est un métier à risque.