Trois jours après la clôture du mois de la femme, samedi 3 mars 2021, les femmes de l’Association sans but lucratif « EKOKI-INATOCHA » de la ville-Province de Kinshasa ont battues le pavé dans la commune de N’Djili jusqu’à faire jonction sur le terrain Sainte –Thérèse pour fustiger le ‘silence coupable’ et ‘l’indifférence’ des nationaux. C’était une grande première ; les femmes ont clôturé le mois leur dédié en attirant l’attention de l’humanité sur les massacres dans l’Est du pays. Révoltées par l’inaction complice du Congolais, les ‘mamans’ ont décidées de se lever et de clamer haut : « Plus dix millions des morts Ekoki, ça suffit !».
Bannière étoilée déployée, portée par la Présidente du mouvement de pression EKOKI-INATOSHA ASBL, Marie-Josée Ifoku qu’entouraient le président des églises de réveil du Congo Dodo Kamba et l'évêque Alpha Lushima, regards tournés vers l'Est, avec elles, les mamans Congolaises ont consacré Kinshasa à Dieu et partant, toute la République démocratique du Congo (RDC). Considérer comme premier-né de la République, en consacrant Kinshasa, comme les juifs avec l'agneau pascal en Égypte pour épargner les premier nés et par là la Nation toute entière. Par cette cérémonie, les 'mamans' de Kinshasa ont consacré la RDC.
C'était trois jours après la clôture du mois de la femme, le week-end pascal et la veille du dimanche de pâques (que la chrétienté commémore la résurrection du Christ trois jours après. Tout un symbole ! C'était samedi, le 3 avril 2021, au terrain Sainte Thérèse à N'Djili (Est de Kinshasa). Contrairement aux autres femmes qui ont organisé des manifestations festives pour clôturer le mois de la femme, les femmes du mouvement de pression EKOKI-INATOSHA ont battu le pavé pour exiger que cessent les atrocités à l'Est ainsi que le viol institué comme arme de guerre. Pour exprimer leur ras -le-bol, chrétiennes, musulmanes et même animistes, toutes tendances confondues, ont investies le célèbre ' couloir Kimbuta' pour finir leur marche à la place Sainte-Thérèse dans la commune de N'Djili. Un cadre connu pour des grandes manifestations politiques et religieuses, champs emblématique de démonstration de la capacité à mobiliser des politiciens et autres artistes. Déplorant le faible engouement pour la cause de la femme martyrisé à l'Est, Mme Ifoku a plaint le congolais. «Comment continuons-nous à nous battre pour la parité pendant que la femme, donneuse de vie, est en train d'être massacrée à Fizi, Uvira, Masisi ou Rutshuru et son sexe réduit en champ de bataille ?", interroge-t-elle indignée.
Bien qu'étant politique, dans son mot, la Gouverneure honoraire de la Tshuapa a préféré s'identifier à une 'maman', comme celle qu'elle montre en photo, devenu virale sur la toile, d'un enfant tétant le sein de sa maman pourtant déjà morte. L'assistance était en deux doigts de se laisser aller aux larmes, tellement l'émotion était grande ! « J’ai la chaire de poules en voyant les images que brandissent ces femmes. Pendant qu’ils s’enrichissent derrière nos dos, ces affairistes politiques arrosent leurs fortunes avec notre sang. Même en mains nues nous sommes prêts à nous battre contre eux, il suffit que nous aillions un chef de troupe et les faveurs de Dieu. Félicitation à vous mamans. Quand la femme se lève, tout bouge », dit un motard de passage tout émotionné. Violées à cœur joie par des humains sans cœur, pourtant nés des femmes, « ils consomment ainsi leurs malédictions », affirme l’oratrice courroucée.
Le silence et l'inaction complices des fils du Congo
Il n'y a pas pire humiliation pour un fils que d'assister impuissant à une scène d'insultes à sa mère. Or, « Violer une femme c'est violer toute une nation. Si la guerre à l'Est perdure, c'est parce qu’il y a inaction et complicité des Congolais », répètent en boucle les intervenant du terrain Sainte-Thérèse. Après toutes les dénonciations et autres jérémiades 25 ans durant, les femmes se sont levé pour augurer un nouvel âge dans la lutte contre l'holocauste du Kivu et de l'Ituri. L'âge d'actions contre la banalisation du meurtre et du viol des congolais. C’est cela le dynamisme « EKOKI », tel qu’il transparait dans la marche du week-end pascal. Après que le conseil de sécurité, par le rapport Mapping, ait dénoncé la responsabilité des pays voisins dans les massacres à l'est, après que le Président de la chambre basse, Mboso Nkodia Mpuanga ait demandé aux « élus du peuple de l'Est qui soutiennent les groupes armés de quitter ces forces négatives », les femmes du mouvement de pression EKOKI-INATOSHA, par leur Présidente ont mis la population devant leur responsabilité. Une sagesse Congolaise ne dit-elle pas que :"Matiti etondi na lopango negligeance ya kolo ndaku ?" (Entendez, la parcelle se broussailles par négligence du propriétaire). « Prenez-vous en charge », dira Mme Ifoku avant que n'intervienne le Président des Eglises de réveil du Congo Dodo Kamba et l'évêque Alpha Lushima.
Ensemble, regards tournés vers l'est, les marcheurs ont imploré le secours du Très-haut
Non seulement qu'il ne s'agissait pas d’une manifestation politique, la manifestation de ce 3 avril 2021 n'était pas non plus un culte œcuménique. C’était une action citoyenne dans le but de mobiliser l’opinion nationale et internationale afin que chacun, en ce qui le concerne, agisse pour que l’hécatombe de l’Est s’arrête. Toutefois, « sans Dieu, aucune entreprise ne peut réussir », a affirmé l'évêque Alpha Lushima relayant la représentante des femmes musulmanes qui s'était adressé à l'assistance bien avant lui, cela après qu'il ait invité chacun à se tourner vers l'est et implorer Dieu. Après tout "musulmans et chrétiens, nous adorons tous le Dieu d'Abraham", avait martelé la présidente du mouvement de pression. Le Président Dodo Kamba, en clôture, en interactivité avec la foule autour du drapeau de la RDC, ont prononcé la Parole prophétique sur le Congo, comme l'avait fait le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo à son temps, pour décréter « la fin des affairistes politico-militaire, des traitres et des complices dans les malheurs du pays. La fin des pillages des richesses du Congo au détriment de ses fils. Et enfin, la fin des larmes des fils des ‘mamans congolaises’ ». C'est finalement sous une pluie fine que l'assistance a entonné l'hymne national 'sans fausse note, les couplets clairement prononcés et sans accompagnement d'instruments électronique’ observe un passant curieux, que s'est clôturé la manifestation. Les maman EKOKI-INATOSHA fixent désormais le cap vers le Palais du Peuple qu’elle projette d'investir pour un sit-in pour dénoncer l'hypocrisie de certains parlementaires.