Languissant dans la nostalgie de la mère patrie, cœur saignant à la suite de l'homicide perpétré par les adeptes de Nzambe Lumumba à Kisangani, la ville de ses ancêtres et tourmenté par l'attaque perpétré contre le convoi du PAM qui a causé la mort de l'ambassadeur italien, Bienvenu Gatho Mangubu dit Gatho Beevans, estime que la RDC est victime de la spoliation de sa souveraineté par la communauté internationale via l’embargo militaire lui imposé depuis des décennies.
Dans un français qui a pris des rides sous le coup de l'anglais durant son séjour au pays de Barack Obama, mais dans un Lingala impeccable ‘eza na makila’ (Entendez, c’est dans le sang) comme il le clame tout haut avec fierté et remords, « Gatho s’est confié au Journal l’Avenir », le dernier week-end du mois de février 2021. Cet artiste de légende, qui s’était révélé au public vers la fin des années 80 par son appel à l’unité et reconstruction nationale de tous dans la chanson ‘Mwana mboka pesa loboko’ (Entendez, compatriotes apporte ta pierre pour bâtir la Nation), déplore la perpétuation de l'insécurité à l'Est de la RDC malgré la très forte présence des ‘soldat de la paix’ de l’ONU et des milliards des dollars engloutis chaque année en terme de budget. D’emblée, le précurseur de la musique urbaine congolaise, genre musicale perpétué actuellement par Innocent Balume ‘Innos B’ et Gaz Mawete, depuis Tennesse aux USA où il vit, Gatho Beevans a épanché son cœur. Se revendiquant proclamateur de la Bonne nouvelle de Jésus Christ par la chanson, l’auteur de la célèbre chanson ‘Azalaki se awa’ (tube sorti en 1991) n'a pas non plus dorloté la nouvelle génération des pasteurs congolais particulièrement certains bergers des églises de réveil ou des animistes qui parlent de l’incursion de Kisangani par les Simba et Nzambe Lumumba, une semaine plus tôt. Ce chantre de gospel accuse certains parmi eux de colporter la parole de Dieu, allant jusqu’à abuser sexuellement les fidèles. « Tout cela parce que la situation sociale est catastrophique et les ouailles croient en toute parole des gourous qu’ils estiment pouvoir leur apporter le salut et les tirer de la misère noire dans laquelle croupissent nombre des compatriotes particulièrement les jeunes désœuvrés », affirme celui ne se reconnait pas dans la peau d’un politique. Citant Jean 3 :16 qui dit : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a envoyé son propre fils afin que quiconque croit en lui ne périssent point mais ait la vie éternelle », Bienvenu Gatho se révolte que des mouvements dits religieux viennent semer la mort comme l’avait fait les adeptes de Nzambe Lumumba à Kisangani. « Il grand temps que l’autorité régule le secteur. L’octroi des permis d’ouvertures doit être soumis à une évaluation de la moralité et de l’éthique outre la connaissance de la Parole. Cela pour éviter les abus, la radicalisation ainsi que le lavage de cerveaux qui conduisent souvent à l’extrémisme tel que connu avec les ‘Nzambe Lumumba’. Ayant en mémoire les atrocités et la cruauté des Simba lors de la rébellion muleliste de 1964, ce natif de Kisangani implore Dieu pour que la ressemblance avec ces rebelles de triste mémoire puisse se limiter à l’homonymie.
Embargo militaire contre la RDC réduit sa capacité d’autodéfense ce qui nuit à sa souveraineté
Parti du pays pour le pays de l'oncle Sam en février 1997, alors que les troupes rebelles de l’Alliance des forces démocratique pour la libération (AFDL) avançaient dangereusement contre la ville de Kisangani, ‘verrous’ contre cette avancée, Bienvenu Gatho Mangubu avait laissé son pays natal sous embargo militaire. Une situation qui perdure jusqu’à ces jours. Comme les juifs au bord du fleuve à Babylone lors de la déportation juive, depuis Tennessee, les yeux tournés vers Kinshasa la capitale, ce congolais de la diaspora, parle avec tout son cœur. Ses sentiments reflètent un peu ce que ressentent la plupart des congolais de l’étranger, loin de la terre de leurs ancêtres. « Même au loin, Congo me manque », déplore l'auteur composition de la très célèbre chanson « Maman », qui sera très bientôt à l’honneur durant ce mois de mars, Gatho Beevans.
Depuis la fin des années 90, au sortir du joug du régime Mobutu quand l'artiste musicien Bienvenu Gatho Mangubu dit 'Gatho Beevans' a quitté l'ex-Zaïre choisissant de vivre aux Etats- unis d'Amérique (USA), la RDC est sous embargo et les grands axes de sa sécurité sous le contrôle de la MONUSCO. « Avec cet embargo militaire, l’on est en processus d’aliénation de l’armée nationale. Une armée aliénée, c’est la souveraineté nationale bradée. Ce qui est nuisible pour le Congo », déplore Beevans. De ce fait, poursuit l’artiste « La Monusco est non seulement inutile mais nuisible pour la souveraineté de la RDC». Tournant la page de la musique dite mondaine, cet ancien de l'institut national des arts (INA), qui vit à Tennesse, a opté pour le gospel music. Quand il parle de la souveraineté de son pays d’origine, il agit en citoyen sans approche politique , qui en a marre des « jobs Security » (Entendez sécurisation des emplois) de la MONUSCO qui ne subsiste que parce qu’il y a perpétuation de l’insécurité dans le bassin du Congo et la région des grands lacs, affirme-t-il en substance. « Vous imaginez vingt milles casques bleus, de la mission onusienne en RDC, qui jouissent d’un budget conséquent, se retrouver du jour au lendemain sans emplois ? », s’interroge l’artiste avant de suggérer que la RDC doit de sevrer du lait de l’ONU. Pour se faire, il propose donc « que l’armée nationale subisse une cure de jouvence car bon nombre de nos militaires ont dépassé l’âge de la retraite. Il faut qu’elle soit modernisée, les militaires motivés et sur entrainés, pour être prêt pour la défense de toute velléité des agressions extérieures. Par-dessus tout, il faut une armée régulièrement entretenue dans le civisme. Ceci est vital pour toute armée qui veut se faire respecter et qui veut la paix dans son pays. C’est aussi vital que l’amélioration du social de nos militaires, pour enfin commencer à compter sur nous même et commencer à avoir des stratégies pour contourner l’embargo nous imposer depuis plusieurs années maintenant». Bientôt, la mission onusienne totalise un quart de siècle dans notre pays mais, « Quel est l’apport de la MONUSCO à la souveraineté de la RDC ?» ne cesse de s’interroger Bienvenu Gatho Mangubu.