L’assassinat, le lundi 22 février 2021, de l'ambassadeur italien accrédité en République démocratique du Congo, Luca Attanasio, a suscité une grande émotion sur la scène nationale et internationale, mais aussi des questionnements. Au sujet de ces questionnements, nombreux ont voulu savoir, pourquoi feu l’ambassadeur n’a-t-il pas informé les autorités provinciales du Nord-Kivu de son déplacement, afin que sa sécurité soit renforcée ? Au regard de la gravité de cette situation, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, va convoquer le même jour, au Palais de la nation, un conseil de sécurité spéciale relative à l'assassinat de l'ambassadeur italien Luca Attanasio.
A l’issue de cette réunion, il a été décidé que les ambassadeurs et autres responsables des représentations ne peuvent plus quitter Kinshasa pour l'intérieur du pays sans en informer le chef de la diplomatie congolaise et les services compétents ; l'engagement ferme a été pris pour renforcer la sécurité dans les zones rouges, c'est-à-dire les parties de la Rdc, considérées comme à haut risque.
En plus, le conseil de sécurité va mettre tout en œuvre pour dénicher les commanditaires de ce crime crapuleux et leurs complices intellectuels. L'équipe mise sur pied par les autorités locales va être renforcée par des experts qui vont venir de Kinshasa.
C’est dans cette optique que Mme Marie Tumba Nzeza, ministre d'État, ministre des Affaires étrangères, a communiqué, ce jeudi 25 février 2021 à son cabinet de travail, les dernières directives du gouvernement aux diplomates basés en RD Congo. Au cœur de sa communication : la réglementation de la circulation de cette catégorie de personnes sur l'ensemble du territoire congolais.
Dans le souci de mieux assurer la sécurité des membres du corps diplomatique, le Gouvernement de la République se voit dans l’obligation de réglementer la circulation des diplomates sur l’ensemble du territoire de la Rdc, tout en œuvrant pour rehausser le niveau de sécurité, particulièrement dans la zone dite jaune à l’Est du pays.
En effet, a déclaré la cheffe de la diplomatie nationale, il est désormais fait une obligation pour les chefs de représentations diplomatiques en RD Congo d'avertir le ministère des Affaires étrangères pour tout déplacement à l'intérieur du pays au moins une semaine avant le voyage.
De même, une fois arrivés à destination, les Chefs de représentations diplomatiques en Rdc, ou leurs membres, s’appliqueront à se manifester auprès des autorités provinciales pour les informer de leur séjour et obtenir, le cas échéant, l’accompagnement sécuritaire nécessaire. « Le Gouvernement de la Rdc compte vivement sur la communauté diplomatique quant au strict respect de ces dispositions », souligne Marie Tumba Nzeza dans son discours.
Au cours de la même réunion, le Gouvernement de la Rdc a annoncé qu’il a dépêché sur le terrain, depuis hier jeudi 25 février 2021, une commission chargée de mener une enquête approfondie, afin de déterminer les circonstances ayant conduit à l’attaque du convoi dont faisaient partie l’ambassadeur Attanasio et ses collaborateurs, ainsi que l’équipe du PAM et les différents protagonistes impliqués dans ce drame.
En plus, le Gouvernement de la Rdc réitère sa volonté de consolider ses relations diplomatiques avec l’ensemble de ses partenaires, les occidentaux comme les autres, contrairement aux annonces rapportées sur certains médias, lesquelles annonces ne reflètent en aucune façon la position du Gouvernement de la République.
Face à un échantillon de 7 ambassadeurs, dont le doyen d'entre eux, en poste à Kinshasa, la ministre a ajouté qu'une fois arrivés à destination, les diplomates doivent signaler leurs présences aux autorités provinciales afin d'obtenir l'accompagnement sécuritaire nécessaire, le cas échéant.
Notons que ces décisions sont prises après l'assassinat de l'ambassadeur italien Luca Attanasio le lundi dernier à Kibumba (Nord-Kivu). Touché par balles à l’abdomen, l’ambassadeur Luca Attanasio a été secouru par les gardes de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), puis transporté à Goma à l’hôpital de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en RD-Congo, où il a succombé à ses blessures quelques heures plus tard.