Le Coordonnateur humanitaire, David McLachlan-Karr, a conduit une délégation composée d’agences des Nations Unies, du Forum des ONG internationales et de la Commission nationale pour les réfugiés dans le territoire de Yakoma et à Gbadolite, dans la province du Nord Ubangi, indique un communiqué parvenu à L’Avenir.
Cette visite de 72 heures, organisée par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), du 1er au 3 février 2021, visait essentiellement à évaluer les besoins des réfugiés centrafricains arrivés en nombre dans le Nord du pays, en raison des violences et de l’insécurité survenues dans le contexte des élections présidentielles et législatives du 27 décembre en République centrafricaine (RCA).
« Nous avons tenu à nous rendre personnellement sur le terrain afin de toucher du doigt la réalité aussi bien pour les réfugiés venus de la Centrafrique, que pour les communautés qui les ont accueillis. Nous sommes venus en équipe parce que nous envisageons une réponse multisectorielle d’urgence ; il était donc important que chacun des potentiels intervenants participe à cette visite pour évaluer la situation et bien orienter les interventions », a souligné le Coordonnateur humanitaire, David McLachlan-Karr.
Cette visite de terrain a permis à la mission de se rendre compte des actions déjà entreprises par les acteurs opérationnels, mais aussi de rencontrer les autorités au niveau local et provincial afin de travailler en étroite collaboration avec eux et coordonner la réponse humanitaire, voulue de toute urgence. Le HCR procède à l’enregistrement biométrique quotidien de près de 1 000 nouveaux arrivants, ce qui permet d’identifier les personnes vulnérables et déterminer les chiffres exacts des personnes ayant traversé la frontière et ayant besoin d’assistance.
« Nous sommes vivement préoccupés par cette situation humanitaire. La plupart des réfugiés centrafricains vivent dans des zones reculées et difficiles d’accès et ont d’urgence besoin d’eau, d’abri, d’accès aux services de santé et d’installations sanitaires. Les communautés hôtes dans ces régions accueillent généreusement ces personnes mais leurs ressources sont extrêmement limitées. Le HCR et ses partenaires distribuent déjà des articles de secours aux familles les plus vulnérables et travaille avec le gouvernement et les autres acteurs humanitaires sur place pour venir en aide au plus vite à ces personnes dans le besoin », a alerté Liz Kpam Ahua, Représentante du HCR en RDC. Le nombre de réfugiés arrivés dans 40 différentes localités au sein des provinces du Bas-Uele, Nord Ubangi et Sud Ubangi atteindrait désormais 92 000, selon les autorités locales.
Les humanitaires se sont accordés sur la nécessité de déployer des activités d’urgence dans les domaines de l’éducation, abris, santé, sécurité alimentaire ainsi que l’eau, hygiène et assainissement. D’autres besoins sont également pris en compte notamment pour ce qui est de l’appui à apporter aux communautés d’accueil pour atténuer l’impact causé par les réfugiés.
« Nous sommes conscients des défis de mobilisation des ressources en cette période de sous-financement de l’action humanitaire mais nous allons élaborer un plan de réponse d’urgence sous le leadership du HCR pour des opérations conjointes, avec l’appui des bailleurs. Nous avons aussi noté des défis d’accès et les contraintes logistiques d’acheminement de l’aide, qui seront aggravées par la prochaine saison des pluies. Nous en tiendrons compte dans notre planification », a assuré David McLachlan-Karr.