Les carottes sont cuites pour le Premier ministre Ilunga Ilunkamba et son Gouvernement. Au cours d’une plénière convoquée par le bureau d’âge, 367 députés nationaux ont voté pour la destitution du chef de l’exécutif et de son Gouvernement. En conséquence, le Gouvernement est réputé démissionnaire. Et dans ce cas, le Premier ministre remet la démission du Gouvernement au Président de la République dans les vingt-quatre heures. Cette plénière s’est déroulée en l’absence du Premier ministre qui a écrit au bureau provisoire pour lui dénier la compétence d’examiner et d’adopter cette motion de censure. De même, selon le Premier ministre, quel Gouvernement se targuerait d’avoir aligné des performances économiques au cours de l’année 2020 ? Toutefois, quelques membres de son Gouvernement étaient là. Au niveau de l’Assemblée nationale, le temps est maintenant à l’élection du bureau définitif dont le dépôt des candidatures débute ce jeudi 28 janvier 2021.
Sur les 382 députés nationaux présents dans la salle des Congrès hier mercredi 27 janvier 2021, 377 ont participé au vote, 367 ont voté pour la motion contre le Premier ministre, 7 ont dit non, 2 se sont abstenus, et un bulletin nul. Ainsi devant une majorité écrasante des élus de l’Union sacrée de la Nation, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba et tout son Gouvernement sont déchus.
Prévu pour ce mercredi 27 janvier 2021, le vote de la motion de censure contre le Chef du Gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba et son gouvernement a eu lieu hier mercredi 27 janvier 2021 à l'Assemblée nationale. Tout a commencé par la lecture des points inscrits à l’ordre du jour, mais aussi celle du calendrier électoral pour le vote du bureau définitif de l’Assemblée nationale par l’honorable Rapporteur Gaël Bussa. Ensuite, le président du bureau d’âge de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso Nkodia Puanga a repris la parole pour fixer l’opinion sur la légalité de l’invitation envoyée au Premier ministre par son bureau, afin de présenter ses moyens de défense devant la plénière. L’opinion ainsi fixée, le Rapporteur du bureau d’âge a communiqué la faisabilité, avant de passer au vote proprement dit. Ce, après avoir suivi avec attention, la lecture de la pétition faite par deux honorables députés nationaux, parmi lesquels Cherubin Okende, auteur de ladite pétition.
Dans son allocution, le président du bureau d’âge de la chambre basse du Parlement, Christophe Mboso N'kodia s’est prononcé sur l’absence du Premier ministre jugée, cette fois-ci, non justifiée. Ainsi, la plénière devrait en tirer les conséquences, d’après Mboso.
« Encore une fois, comme vous pouvez le constater, le Premier ministre n'est pas à cette séance (...). Il revient à l'assemblée plénière de tirer les conséquences de cette absence non justifiée. Dans cet entendement, je demande à l'assemblée plénière de se prononcer sur l'examen de cette motion de censure », a-t-il dit.
En ce qui concerne les accusations faites par les députés membres du Front Commun pour le Congo (FCC) fidèles à Joseph Kabila, s’interrogeant sur les compétences du bureau d’âge, Christophe Mboso a affirmé que son bureau agit conformément aux textes notamment : « la Constitution, le règlement intérieur et les Arrêts de la Cour Constitutionnelle ».
« On ne doit plus continuer à tromper l'opinion avec des mensonges. Oui, la constitution est claire, oui le Règlement intérieur est clair, oui, les Arrêts de la Cour Constitutionnelle sont clairs. Le bureau d'âge ne s'est pas attribué des compétences. Face à une situation exceptionnelle, nous avons recouru à l'institution compétente qu'est la Cour Constitutionnelle qui a la compétence de régler la vie politique nationale. Qui peut contester cette compétence à la Cour Constitutionnelle ? Alors, je pense que nous devons arrêter de tromper l'opinion nationale et internationale », a-t-il déclaré.
Au sujet de la controverse sur les compétences du bureau d'âge à statuer sur la motion de censure, Mboso Nkodia répond : « La haute Cour avait habilité le bureau à exercer le contrôle parlementaire. Lors de l'ouverture de notre session extraordinaire, l'ordre du jour avait été adopté avec ce point. La plénière est compétente, les membres du gouvernement sont invités à se présenter devant l'Assemblée, même son excellence Monsieur le Premier ministre ne vient pas répondre au bureau d'âge, il vient répondre à l'Assemblée nationale, à la plénière qui l'a investi ».
Cherubin Okende motive sa pétition
Rappelons qu’avec un soutien massif de ses collègues députés, l’initiateur de la motion de censure contre le Premier ministre, le député Chérubin Okende, a pris parole du haut de la tribune de la Chambre basse pour étaler la série des griefs à charge du premier ministre.
Pour l’honorable Okende, le gouvernement Ilunga a failli sur toutes les lignes sans exception et il est temps, pour ce gouvernement, de laisser la place à un autre.
« La création d’emploi demeure une illusion et ceux qui travaillent ne bénéficient de rien, les emplois sont monnayés et les cabinets du Premier ministre et de son gouvernement sont composés des membres de leurs familles et partis politiques… Toutes les promesses tenues par ce gouvernement demeurent chimériques », a-t-il dévoilé.
Il a souligné par la suite que ce secteur de création d’emploi est géré et dominé par les étrangers. Chérubin Okende a précisé qu’il revient aux députés de s’assumer en mettant en cause la responsabilité de ce gouvernement défaillant par le vote de cette motion de censure.
Le FCC/JKK a boycotté la plénière
A deux reprises déjà, les députés nationaux membres du FCC de Joseph Kabila Kabange ont quitté les plénières, accusant le bureau d'âge de violer la Constitution en s'attribuant des compétences du bureau définitif de l'Assemblée nationale. Ainsi, ces députés ont décidé de sécher la plénière de ce mercredi 27 janvier consacrée à l’examen de la motion de censure contre le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.
« Est-ce que vous pouvez comprendre qu'on invite le Premier ministre qui était en mission, on l'invite aujourd'hui, c'est contre la loi, aucune personne ne peut être invitée à moins de 24 heures pour venir répondre d'une quelconque responsabilité. On se serait organisé pour participer si et seulement si, on accordait au Premier ministre le temps lui reconnut par notre règlement intérieur. Même sur tous les textes légaux de ce pays, c'est au moins 48H avant pour que la personne soit invitée », a dit le député André Katambwe.
Pour ce qui est de la réception ou non de l’invitation du bureau d’âge par le Premier ministre, cet élu ajoute : « Je ne sais même pas si le Premier ministre a reçu l'invitation quand, parce qu'il n'était pas à Kinshasa quand la plénière a été reportée pour aujourd'hui. Étant arrivé tard dans la nuit, il ne peut pas être au parfum par les ondes, on doit lui adresser une nouvelle invitation, et cette invitation n'est pas partie, si elle est partie c'est aujourd'hui, comment partie aujourd'hui et