Face à la pandémie de la Covid-19, le ministre national de la Santé publique, Dr Didas Eteni Longondo, rassure la population congolaise que tôt ou tard, le vaccin contre le Coronavirus va arriver en République démocratique du Congo, « parce que c’est un passage obligé ». Cependant, a-t-il souligné, le Gouvernement de la République devra d’abord étudier et s’assurer sur le vaccin qu’il va utiliser pour les Congolais, au regard des rumeurs qui courent autour de certains vaccins. « Je sais que je peux être critiqué. Mais plus tard, le peuple congolais va comprendre pourquoi nous agissons de la manière », a déclaré le ministre.
C’était au cours de l’émission « Forum Avenir », magazine au top du Groupe de presse L’Avenir, animée par le journaliste Emmanuel Badibanga de la RTGA, assisté de ses confrères Lepetit Baende du quotidien L’Avenir et Dorcas Ntumba de la radio RTGA. Au cours de cette émission diffusée dimanche dernier à la télévision RTGA, plusieurs questions d’actualité dans le secteur de la santé.
D’abord la question de la gestion de la COVID-19, puis l’aspect prévention et guérison. Ensuite, des questions outre la COVID-19 ont été également évoquées avant de terminer avec les perspectives. A cette occasion, le ministre a martelé également sur la prévention (respect des gestes barrières) qui demeure le premier moyen le plus efficace pour lutter contre la propagation de toute pandémie dont celle de la Covid-19.
Aussi, a-t-il rassuré qu’il n’y aura pas d’année blanche, et que les cours vont bel et bien reprendre tant au niveau scolaire qu’académique. Cependant, il a souligné que les statistiques commencent à faire peur surtout avec cette deuxième vague qui est plus virulente que la première, avec un taux de transmission très élevé.
Et le ministre a déploré le fait que la population ne suit pas les conseils qu’on lui donne par rapport au respect des gestes barrières et des mesures prises par le Gouvernement pour que cette maladie soit efficacement combattue.
Quant à la prise en charge des malades déjà atteints, Eteni Longondo a d’abord évoqué la prévention de cette maladie. « Le moyen le plus efficace pour lutter contre une épidémie, c’est la prévention. C’est pourquoi on martèle, on insiste sur la prévention, avant même d’être malade… Nous insistons auprès de la population pour que des mesures qui sont divulguées par rapport à la prévention de cette maladie soient respectées », a-t-il indiqué.
Que faire pour ne pas attraper ce virus ? De répondre, le ministre a souligné qu’il y a des gestes simples et très efficaces qui peuvent sauver des vies. C’est d’abord se laver les mains, surtout ici dans la ville de Kinshasa qui constitue maintenant l’épicentre de la maladie (parce que sur plus de 20.000 cas positifs, plus de 17.000 sont détectés à Kinshasa).
Aussi, se couvrir le nez et la bouche, parce que ce virus circule dans l’air libre et attaque le système respiratoire. Les masques sont à la portée de tout le monde. Le ministre a affirmé, à cet effet, que le Gouvernement de la République est entrain de fournir des efforts pour trouver des moyens pouvant lui permettre d’acheter des masques en nombre suffisant pour les distribuer à toute la population.
Mais en attendant, il demande à la population de se couvrir le nez et la bouche « parce que la santé n’a pas de prix ». Autre geste qui peut sauver, a-t-il dit, c’est la distanciation physique. « Voilà les gestes simples, qui ne coûtent rien, mais qui peuvent sauver des vies ».
Pour le ministre, c’est dommage que certains Congolais ne puissent pas respecter les gestes barrières. Il a appelé chaque Congolais d’être responsable par rapport à sa santé et par rapport à la santé des autres. « Nous sommes en train, au niveau du Gouvernement, de nous époumoner pour sauver nos compatriotes. Mais il faudrait que la population nous accompagne aussi », a regretté le ministre de la Santé. Il a aussi déploré le fait que même au niveau de la plupart d’autorités congolaises ne respectent pas les gestes barrières.
« Je martèle encore, j’insiste, il ne faut pas qu’il y ait de rassemblement de plus de 20 personnes, que ça soit au niveau du Gouvernement, que ça soit au niveau des députés ou des sénateurs, et à n’importe quel niveau », a déclaré le ministre Eteni Longondo.
Le dépistage des voyageurs n’est pas sponsorisé
Du point de vu dépistage, il a indiqué qu’il y a deux choses. Le premier dépistage, celui qui est gratuit, c’est le dépistage des gens qui sont malades. Mais le dépistage qui n’est pas gratuit, c’est le dépistage des gens qui voyagent. Parce que, tout simplement, cette activité n’est pas sponsorisée, ni par le Gouvernement, ni par les partenaires. Ce sont les institutions elles-mêmes qui les font, par exemple l’INRB.
Il a aussi précisé que l’argent qu’on récolte, ce que les voyageurs paient, on l’utilise pour renouveler le stock des intrants. Et puis on l’utilise pour donner des primes aux gens qui travaillent. Tout simplement parce que cette activité n’est pas sponsorisée. « Si on oblige les gens de payer 30 Usd avant de quitter le pays, et 45 Usd quand vous entrez, c’est tout simplement pour renouveler le stock », a-t-il affirmé.
« Ce que je voudrais dire aussi ici, ce n’est pas une bonne période de voyager. Et je décourage des voyages qui ne sont pas nécessaires pour le moment. Nous sommes dans une période d’une pandémie mondiale. Restez chez vous. D’ailleurs ici en RD Congo nous semblons maîtriser cette maladie. Je déconseille des voyages inutiles, à moins que ça soit pour une cause nécessaire. Il faudrait attendre que le monde se débarrasse de cette maladie pour qu’on puisse reprendre notre vie normale », a dit le ministre Longondo.
Et il a ajouté que « L’objectif principal de ma fonction ici, c’est l’amélioration de la santé du peuple congolais. Et je dois être conséquent par rapport à cet objectif. Je sais que je peux être critiqué, mais plus tard, le peuple congolais va comprendre pourquoi nous agissons de la manière… Donc, nous restons fermes. Nous devons protéger le peuple congolais et nous avons établi des stratégies pour le faire ».
Il y aura vaccin en RDC, mais le Gouvernement joue à la prudence
Vaccin controversé ici comme ailleurs, est-ce qu’il y aura vaccin en RDC oui ou non ? A cette question d’Emmanuel Badibanga, le ministre Eteni Longondo a souligné que la meilleure façon de combattre une épidémie c’est aussi la prévention à travers le vaccin. Et puisqu’il y a une réticence au niveau de l’application des gestes barrières avec la COVID-19, il estime que le seul moyen efficace pour combattre cette maladie ça sera le vaccin, qui est la base scientifique.
Donc, le vaccin arrive en RDC ? Le vaccin va arriver tôt ou tard en RDC, parce que c’est un passage obligé. Dans le cadre de la protection de notre population, nous devons d’abord voir quel vaccin nous allons utiliser. Parce qu’il y a eu beaucoup de rumeurs par rapport à ce vaccin-là. Nous avons une équipe scientifique ici au Congo, qui va étudier le vaccin et voir si c’est vraiment le vrai vaccin pour que nous puissions l’administrer au niveau de la population. Mais nous allons le faire avec prudence. Donnons un, deux mois, pour observer ce qui se passe ailleurs.
Donc nous jouons à la prudence. Que le peu