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Hommage à Sindika Dokolo: Gentiny Ngobila parle d’une perte incommensurable

Le Gouverneur de la ville de Kinshasa Gentiny Ngobila Mbaka s'est incliné devant la mémoire de Sindika Dokolo, mort survenue  le 29 octobre 2020 à Dubaï lors d'une plongée sous-marine.

Pour la famille biologique, indique une dépêche du service de presse de l’Hôtel de ville, il était question d'organiser des obsèques à travers plusieurs villes du monde. Obsèques dignes de cet homme d'affaires congolais spécialisé dans la collection des œuvres d'arts et époux de la fille aînée de l'ancien président Angolais Dos Santos.

A Kinshasa, la cérémonie funèbre a eu lieu au Musée national où plusieurs personnalités du monde  politique et d'affaires ont tenu à rendre un dernier hommage à l'illustre disparu.

En présence du Gouverneur de la ville de Kinshasa Gentiny Ngobila Mbaka, il a était retransmis en direct depuis Londres la messe organisée à  cet effet où la famille biologique, amis et connaissances sont allés se recueillir devant la dépouille mortelle de Sindika Dokolo.

Le premier citoyen de la ville de Kinshasa a, après le dépôt de sa gerbe de fleur écrit un message dans le registre funèbre.  Pour Gentiny Ngobila Mbaka, le décès de l'initiateur de « Congolais debout » est une perte incommensurable. Pour l'avoir connu depuis son jeune âge  dans la maison de ses parents, le Gouverneur dit garder de très bons souvenirs d'un grand homme.

Qui est Sindika Dokolo ?

Né le 16 mars 1972 à Kinshasa, au Zaïre (actuelle République démocratique du Congo), Sindika Dokolo est un métis né d’une mère danoise et d’un père congolais, le banquier Augustin Dokolo, qui avait fait fortune sous le régime du président zaïrois Mobutu Sese Seko avant de se faire déposséder de ses biens. Élevé en Belgique, il passe son baccalauréat dans le très huppé lycée Saint-Louis-de-Gonzague, puis étudie l’économie et le commerce à l'université Paris-VII. De retour à Kinshasa, où il ne brille pas dans les affaires, il fuit la guerre direction Luanda, la capitale de l’Angola.

Installé à Luanda depuis 1999, il cumule les fonctions d’homme d'affaires, d’opérateur culturel et de président de la fondation Sindika-Dokolo. Il possède plusieurs entreprises en Angola. Il siège au conseil d'administration de l'entreprise de ciment Nova Cimangola et il est un membre du conseil d'administration d'Amorim Energia, entreprise qui possède un tiers de la compagnie pétrolière Galp Energia via la Esperanza Holding.

Sindika Dokolo est le gendre de l'ancien président de la République d'Angola, José Eduardo dos Santos. Il détient l'une des plus importantes collections d'arts africains contemporains, comprenant en 2016 environ 3.000 œuvres d'art 6,7. Il tire sa fortune de son père, Augustin Dokolo Sanu, qui crée dans les années 1970 la première banque privée du Zaïre.

Il grandit en suivant ses parents en Belgique et en France. Son père, Augustin Dokolo, est propriétaire de banques, millionnaire et amateur d'art africain traditionnel. Sa mère, Hanne Kruse, est d'origine danoise. Après son bac, il étudie l'économie, le commerce et les langues étrangères à l'Université Pierre-et-Marie-Curie, Paris-VI.

En 2002, il se marie avec Isabel dos Santos, la fille aînée de José Eduardo dos Santos (président de l'Angola de 1979 à 2017) qui avait mis en place un vaste système népotique. Il investit dans beaucoup de secteurs : le diamant, le pétrole, l’immobilier et la téléphonie en Angola, au Portugal, en Suisse, au Royaume-Uni et au Mozambique. Dans une interview au magazine Jeune Afrique, il a déclaré que son objectif n’est pas de « bâtir un grand groupe intégré », mais plutôt d'avoir la chance de « voir l’Angola et la RDC comme un seul ensemble complémentaire (...) un axe Luanda-Kinshasa pourrait créer un contrepoids à la suprématie sud-africaine ».

En 2017, il lance le mouvement politique Congolais debout ! pour mobiliser la société civile congolaise contre le président Joseph Kabila et soutenir l’opposition. Il s'affiche par la suite aux côtés de son successeur Félix Tshisekedi.

Successeur de José Eduardo dos Santos, le nouveau président angolais João Lourenço se mobilise contre la corruption, notamment de la belle-famille de Sindika Dokolo. S'il y garde des activités économiques, surveillées par sa mère qui dispose de la qualité de consule honoraire de Norvège, il ne se rend plus en Angola.

Il meurt à Dubaï après une plongée en mer à l'âge de 48 ans le 29 octobre 2020 à Dubaï, ville où il s’était replié avec son épouse après les accusations de détournements de fonds massifs dont il a fait l’objet début 2020 à la suite de la publication des « Luanda Leaks », enquête journalistique coordonnée par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ).



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