Fort de son poids politique à l’Assemblée nationale, Moïse Katumbi demeure un atout de taille pour Félix Tshisekedi. A ceci, sans oublier l’apport de Modeste Bahati dont l’encrage n’est plus à démontrer. Et si à l’issue des consultations, l’opposition se range en ordre de bataille autour du chef de l’Etat, sans oublier ceux-là qui manifesteront, personnellement leur volonté de constituer l’union sacrée de la nation, les lignes peuvent bouger au Parlement. Unanimement, tous soutiennent la démarche du chef de l’Etat. En attendant, Gabriel Kyungu wa Kumwanza constate que le mariage entre FCC et CACH n’allait plus. Bahati pense qu’il faut chercher quelque chose d’autre, pendant que Ne Mwanda Nsemi demande à la gauche et à la droite de mettre un peu de glaçons dans leur verre de whisky. Le sénateur FCC, Jean-Pierre Lola Kisanga dit avoir pris ses responsabilités politiques assumées de s’associer à cette vision du Chef de l’Etat. Il reste déterminé, parce que sa cause étant juste, il doit mettre sa contribution à cette réflexion.
Il n’avait pas foulé ses pieds à Kinshasa depuis ses démêlés judiciaires avec l’ancien régime. Il s’agit de l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe, qui a été reçu en vedette par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, le samedi 07 novembre 2020. Comme toutes les autres personnalités du pays, le patron du Tout puissant Mazembe est venu donner sa voix aux consultations initiées par le Président de la République, afin de recueillir ses opinions à l’effet de créer une union sacrée de la Nation autour des objectifs communs. Comme pour dire qu’après Jean-Pierre Bemba, Moise Katumbi est venu crédibiliser l’initiative présidentielle, même si certaines personnalités, à l’instar de Martin Fayulu et Adolphe Muzito demeurent encore hésitantes. Très attendu par l’opinion tant nationale qu’internationale, le leader d’Ensemble pour la République a eu un tête-à-tête d’environ 1 heure, même s’il a été peu bavard. « Je suis venu voir le Président de la République pour les consultations. Je suis venu voir un frère. D’ici peu lorsqu’il va finir avec les consultations, vous saurez ce dont on a parlé », a-t-il indiqué en substance, à l’issue de cette séance de travail. Tous membres influents de Lamuka, JP Bemba et Moise Katumbi viennent de montrer la voie et pensent que lorsque le pays est malade, il faut d’abord une union de cœur et d’esprit, pour que la situation ne dégénère pas. Entre-temps, Fayulu continue à bouder la démarche, prétextant s’exprimer lors d’un meeting qu’il compte organiser incessamment à l’esplanade du Boulevard Triomphal.
Bahati et Kyungu, des frustrés chez Tshisekedi
Que ça soit le sénateur Modeste Bahati ou le PCA de la SNCC, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, tous les deux sont les frustrés de la politique pratiquée au Front Commun pour le Congo (FCC). Reçus par Félix Tshisekedi, ils pensent qu’ils peuvent valablement apporter leurs contributions, pour sauver ce qui peut l’être. C’est dans ce sens que Modeste Bahati a conduit la délégation du regroupement politique AFDC-A. Il dit avoir rendu public un plaidoyer dans ce qu’il appelle la refondation de la Rdc. Et c’est ce mémo qui a été développé et déposé.
« Nous avons fait un plaidoyer pour la paix et la bonne gouvernance : politique, économique, climatique, diplomatique et sécuritaire. Nous avons proposé qu’on installe un Barza communautaire au niveau de chaque province pour leur permettre de se parler. Nous AFDC-A qui luttons pour un avènement d’un état de droit, nous ne pouvons que nous inscrire dans la logique de l’union sacrée de la nation pour briser ce paradoxe d’un Etat dont le Créateur a doté de tout, mais qui est parmi les plus pauvres du monde », explique-t-il devant la presse. A la question de savoir s’il faut ou non mettre un terme à la coalition, Bahati rétorque que ceux qui ont créé la coalition, ont marché dessus. « Qui n’a pas vu que les membres qui constituent la coalition étaient tous dans la rue, que ça soit du côté du FCC ou du CACH ? C’est un message clair que ça ne marche pas. Eux-mêmes ont craché sur leur propre alliance. Pour nous, il faut chercher autre chose », insiste-t-il.
Baba wa Katanga, Gabriel Kyungu wa Kumwanza dit être venu transmettre le grand soutien de l’UNAFEC qui a décidé d’accompagner le chef de l’Etat pour qu’il ne puisse pas trahir la cause de la population et qu’il fasse asseoir l’état de droit. « J’ai lancé l’appel à tous pour accompagner le chef de l’Etat. Tous ceux avec qui on a été à Genval, à Genève, … tous se sont ravisé et ils viennent en masse pour rencontrer leur frère qui avait besoin d’eux, pour mettre fin à la gabegie, à la torture et aux violations de droits de l’homme, etc. », indique-t-il, avant de constater que ce mariage-là entre FCC-CACH n’allait plus.
Pour sa part, Ne Mwanda Nsemi demande à la gauche et à la droite de mettre un peu de glaçons dans leur verre de whisky. Parce qu’à l’en croire, certaines personnes disent qu’ils ont la majorité, mais il s’agit d’une majorité fabriquée et on bloque tout. « Le pays nous appartient, c’est un scandale géologique que Dieu nous a donné. Nous pouvons tout faire en faisant que le peuple trouve son compte. Nous dévons nous unir au lieu de nous combattre, pour aller de l’avant et tôt ou tard, nous récolterons les fruits de la bonne volonté », martèle-t-il.
Lola Kisanga s’assume
Sénateur FCC, Lola Kisanga a été reçu entant que personnalité politique pour affirmer au chef de l’Etat sa conviction qu’il a coulée en un acte formel de soutenir l’initiative qu’il a lancée, pour que nous ayons ce débat national, ce moment de réflexion sur des sujets essentiels afin de rencontrer les préoccupations fondamentales de la nation et des citoyens. Kisanga sera-t-il accepté par sa famille politique, ou bien il est déjà sous le coup des sanctions politiques ? Ce qui est vrai, à l’instar de Kisanga, il se cache encore d’autres députés et sénateurs qui voudraient rejoindre l’union sacrée. A la question de savoir s’il ne risque d’être sanctionné par sa famille politique qui a déjà une position là-dessus, Lola Kisanga se présente d’abord comme un citoyen congolais, un républicain qui appartient certes à la famille politique FCC. Toutefois, il a pris ses responsabilités politiques assumées de s’associer à cette vision du chef de l’Etat. Il reste déterminé, parce que sa cause étant juste, il doit mettre sa contribution à cette réflexion.
Soulignons que le Président de la République a aussi reçu les anciens Premiers ministres, avec en tête le professeur Mabi Mulumba. Nsinga Udju et Samy Badibanga étaient aussi de la délégation. Au sortir de cette rencontre, il a dit avoir remercié le chef de l’Etat, qui a songé à les appeler pour qu’ils puissent mettre leur expérience à sa disposition. « Nous partons de l’idée que l’intervention du chef de l’Etat était pour réveiller le peuple congolais, pour qu’il défende ses intérêts. Nous avons remarqué qu’officiellement, on se bat sur le juridisme, alors que les problèmes concrets de la population ne sont pas pris en compte. C’est pourquoi nous avons insisté pour qu’on puisse mettre l’accent là-dessus », dit le professeur Mabi, avant d’ajouter qu’ils ont rappelé au chef de l’Etat que c’est lui le garant