Le Front Commun pour le Congo (FCC), à travers la conférence des présidents des regroupements et partis politiques élargis aux présidents des groupes parlementaires et groupes politiques s’est réuni à Kinshasa, en retraite du 06 au 08 novembre 2020, dans la commune de la N’Sele, sur le site Safari Beach.
Dans un communiqué final publié à cet effet, le FCC reste ouvert au dialogue avec le chef de l’Etat, mais plutôt dans le cadre des structures et mécanismes prévus par l’Accord de coalition. De même, après la prestation de serment des trois nouveaux juges constitutionnels, le FCC réitère en conséquence sa position de ne pas reconnaitre lesdits nouveaux juges, encore moins les effets des actes qu’ils poseront.
Dans le même document, le FCC, détenteur de la majorité parlementaire qui est en coalition avec CACH, famille politique du chef de l’Etat dit que ce dernier n’a pas formellement fait part à son partenaire de ses intentions sur l’initiative des consultations en cours, encore moins sur le sort réservé à l’accord de coalition qui les lie. De ce point de vue, le FCC pense que le cadre de concertation prévu par ledit accord reste le seul mécanisme de discussion des divergences qui opposeraient les deux parties.
Le FCC qui a conclu l’accord de coalition en âme et conscience, fort de sa conviction que cela contribuerait à consolider la paix, la stabilité et le développement du pays, face à l’incertitude liée à la cohabitation, réitère sa disponibilité à poursuivre la mise en œuvre de ses efforts de gouvernance du pays dans le cadre de cet accord, au regard de son accueil au sein de l’opinion nationale et internationale en raison de sa pertinence.
Quid du blocage supposé
« Le FCC ne peut cautionner de ce fait aucune démarche tendant à la recomposition de la majorité parlementaire en pleine législature», indique le communiqué final, qui ajoute que bien plus, aux termes de la constitution et du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, toute majorité est issue des élections, portée par des groupes parlementaires et groupes politiques qui soutiennent l’action gouvernementale pour toute la législature et ne peut être renouvelée qu’au cours d’une nouvelle élection générale et non du fait d’une création artificielle des acteurs politiques.
Pour le FCC, l’alternative à cette option reste celle, pour toutes les parties prenantes, de se soumettre à la sanction du souverain primaire, à travers des élections générales anticipées à tous les niveaux. Dans le même ordre d’idées, s’agissant de la menace de dissolution de l’Assemblée nationale, souvent évoquée, le FCC tient à souligner que les prérogatives de cette option sont reconnues au Président de la République. Mais elles sont néanmoins fortement encadrées et bien déterminées par la constitution, le constituant ayant tiré les leçons des expériences malheureuses et douloureuses du passé.
De même, la dissolution ne peut donc être décidée à la seule initiative du Président de la République, en l’absence d’une crise persistante qui n’existe pas fort heureusement entre le Gouvernement et l’Assemblée nationale et du concours du premier ministre à travers son contreseing. Par ailleurs, le FCC qui salue la bonne collaboration existante entre le Gouvernement et les chambres parlementaires, rejette en bloc les allégations tendant à lui faire porter la responsabilité d’un blocage supposé du pays car, à sa connaissance, sa collaboration dans la mise en œuvre des initiatives législatives portées par le Gouvernement et du programme commun de ce dernier a été sans faille.
Pour preuve, il n’a de cesse d’exhorter le Gouvernement à focaliser son attention sur les vraies préoccupations de la population et de la nation toute entière, à savoir l’amélioration des conditions socioéconomiques de la population devenues préoccupantes, la sécurité du territoire national et la stabilité des institutions au niveau tant national que provincial, gages de tout développement du pays.