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Insécurité à Lubumbashi: Sylvestre Ilunga tape du poing sur la table

Qu’est-ce qui s’est passé dans la ville de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut Katanga, dans la nuit du 25 septembre 2020 au samedi 26 septembre 2020 ? Cette situation ne risque-t-elle pas de porter un coup dur à la province et semer le doute dans la tête des investisseurs et autres opérateurs économiques venus profiter du boom minier ? Pourquoi le Gouvernement provincial n’a pas anticipé, en prenant des dispositions qui s’imposaient ? Que cachent réellement ces incursions et quel est le véritable message ? Telles sont les questions qui taraudent les esprits et tout le monde voudrait que ceci s’arrête, au risque de décourager l’élan de la reconstruction de la province.

La situation telle qu’indiquée par M.  Fulbert Nkunda Milunda, ministre provincial de l’Intérieur de la province du Haut Katanga, renseigne que ce sont des éléments Mai-Mai/Mira (Mouvement des indépendantistes et révolutionnaires africains » qui sont à la base.

Il raconte que le 25 septembre 2020, vers 16 heures, il y a eu tentative d’évasion à la prison de Kasapa, avec dégâts matériels importants : incendie de blocs, cellules et bâtiments administratifs par des prisonniers, suivi de mort d’hommes. A l’en croire, cette tentative a été déjouée par les forces de l’ordre. Vers 23 heures, les Mai-Mai Bakata Katanga, déjà infiltrés dans la ville de Lubumbashi, se sont regroupés dans la périphérie de la commune-annexe, à partir du Golfe Faustin, ont progressé vers la ville avec  comme intention de prendre la place Moïse Tshombe, la Poste et la station de la Rtnc/Lubumbashi. Estimé  à plus ou moins 200 personnes, avec des armes AK-47, calibre douze, machettes, flèches et autres armes blanches. Ils ont été empêchés par les forces de l’ordre d’accéder au gouvernorat de province. Ces hors-la-loi se dirigeront vers la place Moïse Tshombe qu’ils vont investir vers 1 heure du matin. Cette milice était accompagnée de femmes et enfants, scandant des slogans sur l’autonomie et indépendance du Katanga.

Un autre groupe, ajoute le ministre de l’Intérieur, vers 4 heures du matin, en provenance de Kamatete, estimé à plus ou moins 100 personnes, a emprunté l’Avenue Biayi prolongée, avec comme intention de prendre la prison de la Kasapa et la Rtnc/Lubumbashi. Ce dernier a été déjoué par les éléments du Bataillon police militaire basé à la prison de Kasapa. Ces assaillants  vont progresser pour rejoindre le gros du groupe et progresser vers la place Moïse Tshombe. Parmi les combattants armés, l’on signale des femmes et des mineurs. La Police nationale congolaise va tenter de les disperser avec le gaz lacrymogène pour les séparer. C’est à ce moment-là qu’ils ont répliqué, fait usage d’armes à feu en tirant sur nos hommes. Deux policiers ont été décapités. Ils ont aussi réussi  à tuer un élément des FARDC. Les forces loyalistes se sont vues dans l’obligation de riposter fermement.

En ce moment, explique le ministre de l’Intérieur, la situation est sous contrôle et est devenue calme sur toute l’étendue de la ville de Lubumbashi. L’objectif était de prendre et de contrôler la prison de Kasapa, le gouvernorat de province, la Rtnc et la place mythique Moïse Tshombe, symbole sacré du mouvement des indépendantistes révolutionnaires africains (MIRA). A l’heure actuelle, le bilan provisoire se présente comme suit : du côté des assaillants, 16 ont été neutralisés, plusieurs blessés, 13 capturés, 7 armes récupérées, plusieurs  flèches et machettes, des effigies de Gédéon Kyungu Mutanga et un drapeau de MIRA.

Du côté loyaliste, l’on note trois morts dont deux policiers décapités et un élément FARDC tué par balle ; 7 blessés, 2 jeeps touchées par balle, une autre Jeep saccagée et trois armes ont été emportées. Il n’y a pas eu de dégâts collatéraux signalés au niveau de la population civile. Ceux qui sont  en débandade sont poursuivis  par les forces gouvernementales vers la route Kafubu, Golfe le battant. Les autres se sont dirigés vers la route de Likasi, route Kasenga. Voilà pourquoi le gouverneur de province rassure toute la population et lui demande de rester sereine. La population doit dénoncer toute personne suspecte auprès des forces de l’ordre.

Le Gouvernement central veut y voir clair

La situation qui a prévalu ce samedi à Lubumbashi dans la Province du Haut-Katanga était cœur de la réunion sécuritaire que le Premier ministre, Ilunga Ilunkamba, a présidé ce samedi 26 septembre 2020 à la Primature. Cette séance de travail a connu la participation des responsables des Services de sécurité ainsi que de quelques membres du Gouvernement Central concernés, notamment du Vice-Premier ministre, ministre de l’intérieur et Sécurité, du ministre d’État de la Communication et des Médias, Porte-Parole du Gouvernement, du ministre Près le Président de la République, de la ministre Près le Premier ministre, du ministre Délégué à la Défense Nationale et du Vice-ministre de la Justice et Garde des Sceaux.

Selon le compte rendu de la réunion publié par le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières, Gilbert Kankonde, le bilan de ces événements de Lubumbashi perpétrés par des hommes armés à la place Moïse Tshombe et à la RTNC Haut-Katanga, fait état de 16 morts, 13 capturés et 7 armes de guerre récupérées du côté des Insurgés. Et du côté des Forces de l’ordre, l’on dénombre 3 morts et 7 blessés.

Le Premier ministre, Ilunga Ilunkamba, insiste pour que toutes les responsabilités soient établies, et que la Justice soit appliquée sans faille à l’égard des auteurs, co-auteurs et complices de ces actes. Il a également saisi l’occasion pour présenter, au nom du Chef de l’État et du Gouvernement, les condoléances les plus attristées aux familles éprouvées.



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