Les communautés locales et la société civile du Kongo Central rejette en blocs ce projet Inga3 qui prévoit la délocalisation de plus de 37.000 personnes avec toutes les conséquences néfastes en dépit de quelques avantages qu'il va apporter. C'est ce qui ressort du communiqué final qui a sanctionné la clôture à Boma du "Forum provincial de la société civile du Kongo Central sur le projet Inga3". A l'image du projet du port en eaux profondes de Banana par rapport au pont route rail entre Kinshasa et Brazzaville, le projet Inga3 crée également de l'insomnie chez bon nombre de filles et fils du Kongo Central. Si le port en eaux profondes de Banana est réclamé à cor et à cri, le projet Inga3 par contre est boycotté par la société civile locale et les communautés locales d'Inga. Ces derniers recommandent à sa place la remise en service des machines en panne à Inga 1 et Inga 2 et la création des micros barrage. La grande inquiétudes réside plus sur la délocalisation de plus de 37.000 personnes qui auront à perdre tous leurs biens jusqu'à manquer des terres, la perturbations voire la destruction des écosystèmes, mais aussi l'impact négatif sur le bief maritime compliquant la vie économique de cette partie du pays est basée sur les activités portuaires. Surtout que le gros de la production de Inga3 sera consacré à l'extérieur du pays. Les communautés locales d'Inga regrettent de n'être pas approchées par le gouvernement en place. Aussi, elles gardent de mauvais souvenirs avec les réalisations de Inga 1 et Inga 2 dont certains clans ont mal à vivre, car ils sont sans terres. Ce Forum de la société civile organisé par l'ONG Actions pour les Droits, l'environnement et la Vie (ADEV), a regroupé dans la ville de Boma, les acteurs de la société civile venus de différents coins du Kongo Central. Quid de Inga 3 Le gouvernement congolais est à pied d’œuvre pour réaliser cette troisième centrale hydroélectrique au complexe énergétique d’Inga dans la province du Kongo-central. Et dans ce seul complexe d’Inga sont concentrés au-moins 40 % du potentiel énergétique de la Rdc, estimé à 100.000 mégawatts (ou 100 gigawatts), c’est-à-dire, 40.000 Mw ou 40 gigawatts. Deux grandes centrales hydrauliques existent déjà dans ce site : les barrages d’Inga 1 (d’une capacité de 351 Mw avec six tribunes dont deux seulement fonctionnent) et d’Inga 2 (d’une capacité de 1424 Mw avec 8 tribunes dont 5 en fonction), construits pendant la deuxième République. En effet, le projet Inga 3 était au départ Inga 3 basse-chute pour produire 4.800 Mw, dont 2300 Mw destinés à la satisfaction de la demande intérieure. Mais depuis peu, le projet a changé de format. Le Gouvernement congolais et ses partenaires se sont accordés pour aller directement à la tête ou phase haute (de 4800 Basse-chute à 7500 haute-chute) avec une puissance installée de plus de 10.000 mégawatts. Cependant, figure-t-on que le grand bénéficiaire de ce barrage ne sera même pas le peuple congolais. Car, la République sud-africaine (RSA) a exprimé la volonté d’augmenter son engagement du traité d’Inga de 2500 Mw à 5000 Mw. Et il y a aussi la demande régionale supplémentaire, en négociation avec le Nigéria, l’Angola, etc. Pourtant, la Rdc quant à elle, n’aura à utiliser que 2500 à 3000 Mw dans le cadre de ce projet Inga (pendant que pour Inga 3 basse-chute c’était 2800 Mw). Une bonne partie de cette énergie ne bénéficiera même pas aux ménages des Congolais, mais plutôt aux entreprises minières. Alors que c’est la population qui va payer le pot cassé. Comprenez, le financement du projet se fera sous le mode partenariat public privé (PPP : BOT - Build-Operate-Transfer (construction-exploitation-transfert). Ce qui désigne un contrat par lequel l’autorité contractante confie à un opérateur la construction, le financement, l’exploitation et l’entretien d’infrastructures et perçoit en contrepartie, sa rémunération sur les tarifs payés par les usagers afin de recouvrer ses coûts. L’actif est transféré à l’autorité contractante dès l’expiration du contrat. Ainsi, l’investissement matériel du projet s’estime à 10,5 milliards de dollars américains (Usd). Les dépenses en immobilisation sont de l’ordre de 13,9 milliards Usd. Et le prix d’achat de l’électricité est fixé à 2,52 Usd/Kwh.
03/10/2024 à 17h00
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