Au total, 8 prévenus ont comparu devant le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa-Matete siégeant en audience foraine sur le dossier viol sur infirmières et patientes au Centre de santé Révolution dans la commune de Kisenso à Kinshasa. A l’issue de cette audience foraine qui s’est tenue mardi 15 septembre, le TGI Kin-Matete a rendu son verdict, et sur les 8 prévenus qui ont comparu, trois ont été condamnés à 20 ans de servitude pénale chacun et une amande de 800.000 Francs congolais.
Pour absence d'indices de culpabilité, deux prévenus sont acquittés et trois autres sont renvoyés au Tribunal pour enfants, parce qu'ils sont mineurs. Les trois condamnés doivent également payer solidairement l'équivalent en Francs congolais de 50.000 dollars à la partie civile à titre de dommages et intérêts. Pour rappel, l'événement s'est déroulé dans la nuit de jeudi à vendredi 11 septembre. Environs 50 individus identifiés comme des Kuluna ont fait irruption dans le Centre de santé et Maternité « Révolution » de Kisenso munis d’armes blanches. Deux jeunes infirmières ont été victimes des violences sexuelles sous le regard impuissant des autres membres du personnel et des malades. Des biens de valeur de l'hôpital ont également été emportés. Béatrice Lomeya, ministre d'État en charge du Genre, famille et enfant a condamné ces actes et promis de conférer avec ses collègues de l'intérieur, de la sécurité et de la justice pour que des nouvelles dispositions soient prises à l'égard des auteurs de viols en RDC.
L'audience qui s’est poursuivie ce jour avait débuté hier lundi et a dû s'interrompre pour des raisons logistiques. 4 présumés auteurs de ces actes ont comparu devant le Tribunal contre le Ministère public. Débutée à 13 heures, l'audience en flagrance s'est clôturée à 18h34.
Retour sur les faits
Un groupe d'assaillants a investi dans la nuit du 10 au 11 septembre 2020, le centre de santé et maternité Révolution dans la commune de Kisenso, violant ainsi 7 femmes dont 2 infirmières et 5 patientes, emportant ensuite tout sur leur passage, même les équipements médicaux. Une scène d'horreur qui s'est produite au « Centre de santé et maternité Révolution » dans la commune de Kisenso à Kinshasa, et qui a terrifié toute la République. D’après la Police, deux principaux acteurs de cet acte étaient aux arrêts, avant de tomber sur les six autres. L’audience foraine a été ouverte depuis lundi au Tribunal de Grande Instance de Matete.
D’après le Général Sylvano Kasongo, patron de la Police pour la ville de Kinshasa, deux principaux acteurs, en l’occurrence Diazoba et Mbili, dont l'ex-gardien de cet hôpital sont aux arrêts, et les 6 autres ont été appréhendés à la suite des enquêtes diligentées. Sylvano Kasongo explique à cet effet qu'il y a un gardien de l'hôpital qui a été révoqué après 6 mois de travail, parce qu'il s'est mal comporté. Hélas, il est parti chercher des Kulunas qui sont entrés la nuit de vendredi et samedi. Ils ont violé deux infirmières. Ils ont ravi les téléphones et autres biens de valeurs.
Selon le récit du médecin-directeur de ce centre, Docteur Minga, il était 1h 55' lorsqu'une soixantaine d'assaillants identifiés comme des "Kuluna", ces gangs qui sèment la terreur dans certains quartiers de Kinshasa, ont investi ce centre, neutralisant la sentinelle. Munis des armes blanches (machettes, marteau...), ils ont dépouillé les patients et les soignants de tous leurs biens, violant par ricochet sept femmes dont 5 patientes et deux jeunes infirmières. Ils ont ensuite tout emporté, coffre-fort et même les équipements médicaux et des produits pharmaceutiques. Ils ont, en outre, saboté la banque de sang.
Parmi les équipements emportés, figure aussi l'aspirateur de la salle d'accouchement, don de l'Ong internationale Ipas, active dans l'accès aux soins de santé sexuelle et reproductive, particulier les soins complets d'avortement.