Recherché depuis plusieurs mois par le justice, le Directeur général de l’Office de Gestion du Fret Maritime et Multimodal (Ogefrem), Patient Sayiba a été finalement arrêté lundi 14 septembre 2020. Ce dernier a répondu en citoyen libre à l’invitation du Parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa Gombe, et après l’interrogatoire, il a été placé sous mandat d’arrêt provisoire (MAP).
D’après une source judiciaire, Patient Sayiba est poursuivi pour le détournement d’une somme de 21 millions de dollars américains dont 7 millions USD affectés aux travaux de construction du port sec de Kasumbalesa et 14 millions USD à la Feri. D’après la même source, les enquêtes n’auraient pas retrouvé les traces de 14 millions USD de la fiche électronique de renseignement à l’importation.
Et faute d’avoir convaincu dans ses explications, le DG de l’Ogefrem a été détenu. L’on nous renseigne par ailleurs qu’il serait déjà à la Pirson Centrale de Makala, en attendant la suite du dossier en justice.
L’intersyndicale monte au créneau
Très optimiste, l’intersyndicale de l’Ogefrem croit en l’innocence de son Directeur général, le technocrate Patient Sayiba qui a su redorer l’image de cette entreprise de l’Etat.
« Cet alibi pour sa détention est l’œuvre de deux anciens agents de sécurité du RCD-Goma, dans le cercle rapproché du chef de l’Etat, qui ne cessent de déstabiliser et terroriser les mandataires publics. Le DG Patient Sayiba de l’Ogefrem est leur victime, actuellement retenu au Parquet général de la Gombe. Pour n’avoir pas accepté leur client moins rassurant, ces deux sbires ont juré à Patient Sayiba de lui faire voir toutes les couleurs du pouvoir ».
Poursuivant, l’intersyndicale fait savoir que les détracteurs de Sayiba ne sont pas dans leur premier coup, car pendant la rébellion du RCD, l’un d’eux, coordonnant la sécurité extérieure, a été révoqué pour détournement d’un diamant de grande valeur venant de Lodja. Le duo « Biselele Fortunat dit Bifort et Eddy Ngarambe » rament à contre-courant de l’État de droit.
« Alors que l’Ogefrem a retrouvé ses lettres de noblesse et prend l’envol vers le multimodal dépassant sa première mission de fret maritime, des pesanteurs anti-développantes sont à la manœuvre! La Justice devrait se libérer des pressions de ces trafiquants de mauvais goût contre la République, qui a besoin des entreprises viables, contribuant à l’accroissement des recettes du trésor public. La résistance de ce jeune cadre d’une éducation chrétienne éprouvée, dérange les prédateurs de l’Etat », ajoutent les cadres et agents de cette entreprise.
En effet, Patient Sayiba a été découvert dans des débats sur les questions transnationales des transports et communication. Ce qui lui a valu un rappel au pays pour redresser l’Ogefrem au bord de la faillite, alors qu’il était numéro deux et dirigeant le corridor Central (RDC, Tanzanie, Rwanda, Burundi, Ouganda) à partir de Dar-es-Salam, en République Unie de la Tanzanie.
« Qui oubliera les prouesses de ce technocrate rompu qui ne cesse de forcer l’administration de toute personne qui fait sa connaissance ? N’est-ce pas pour cette raison que ses paires, DG des conseils des chargeurs africains, venaient de lui confier la présidence de cette organisation continentale pour deux ans, alors que la RDC n’était pas du tout dans le critère pour prendre le flambeau ? Il est une bibliothèque rare de sa génération sur les questions de la région des grands lacs ! Pourquoi essayer de détruire cette perle, parmi les rares que ce pays peut encore compter ? », fait savoir l’intersyndicale de l’Ogefrem.
Les agents et cadres de l’Ogefrem réunis au sein de l’intersyndicale promettent des actions de grande envergure jusqu’à ce que leur Directeur général soit relâché et enfin lavé de tous soupçons.
Soulignons que dans sa communication, le 11 septembre dernier, le Président de la République avait révélé qu’il se remarque, depuis un certain temps, des mises en place au sein de certains établissements et services publics, notamment l’OGEFREM et ce, en violation des instructions encore en vigueur à ce sujet.
Qui pis est, lesdites mises en place qui sont intervenues sans une dérogation expressément accordée à la suite d’une demande motivée et justifiée par les besoins de fonctionnement de service surtout en cette période de lutte contre la Covid-19, créent des tensions sociales dans la mesure où elles portent en elles les germes de dissension et de subversion car, dans la plupart des cas, elles sont mal pensées.
Ainsi, prenant en compte la gravité de la situation de tension qui prévaut dans les établissements et services publics où lesdites mises en place ont été effectuées et en attendant la mise en place de nouveaux animateurs de ces établissements issus des discussions actuellement en cours au sein de la coalition, à l’initiative du Président de la République, le Conseil a chargé les ministres sectoriels concernés par le dossier de faire rapporter toutes affaires cessantes les décisions y relatives et de faire rapport au Président de la République dans un bref délai.