Le congrès de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) annoncé du 21 au 23 septembre dans la ville de Moanda au Kongo Central divise le monde médiatique de la République Démocratique du Congo. Au cours d’un point de presse tenu hier jeudi 10 septembre dans la salle Fatima à Kinshasa/Gombe, un groupe se réclamant comme « anciens membres de l’UNPC » a dénoncé l’organisation de ces assises placées sous le haut patronage de la Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi. Pour le professeur Malembe Tamandiak, fondateur de l’actuel Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC), et qui est à la tête de ce groupe, le congrès qui aura lieu à la cité côtière de Muanda est irrégulier, illégal et frauduleux.
Devant les professionnels des médias, ce professeur émérite dénonce haut et fort, une tentative d’achats de consciences des confrères et de musellement de la presse par des tierces personnes. Pour ce qui est du caractère illégal, illégitime, irrégulier et frauduleux de la tenue de ce congrès, Malembe Tamandiak tacle l’actuel président de l’UNPC, Kasongo Tshilunde, déjà destitué et radié de la profession en raison des charges retenues contre lui à la suite de l’audit du service de fiscalité. Il est reproché à Kasonga notamment la malversation financière, abus des pouvoirs, violation des textes… au cours de son mandat à la tête de l’UNPC.
Evoquant en outre les dispositions réglementaires qui régissent la profession, Malembe Tamandiak rappelle que le congrès est convoqué trois mois avant sa tenue, auquel prend part les organes statutaires tels l’OMEC, le Collège de la Commission des comptes, les sections provinciales, les Commissions de disciplines provinciales, le Comité directeur etc. Il a retracé le parcours de l’UNPC, ses différentes crises dues aux violations multiples de textes qui régissent la corporation, de sa gestion chaotique, des conflits tribaux etc.
Il soutient que la convocation du congrès est soumise à un véritable processus au terme duquel le conseil d’administration dans son ensemble se réunit et convoque le congrès sous la signature du président et du secrétaire général.
Malheureusement poursuit-il, le congrès de Kasonga Tshilunde ne représente que lui-même. Il affirme par ailleurs que ledit comité est composé avec les membres exclus et chassés de la corporation.
« Le congrès convoqué par Kasonga Tshilunde est irrégulier, frauduleux et illégal avec les journalistes nouvellement recrutés. Il va se tenir en violation des articles de la loi. Il faut que tous les organes de l’Union soient là, alors que la commission de discipline a été dissoute. Toutes les sections provinciales doivent prendre part au congrès alors que les autres commissions provinciales ne sont pas encore installées. Toutes les sections provinciales doivent prendre part au congrès, or beaucoup de sections provinciales n’ont pas encore été installées. Ce qui prouve à suffisance que le congrès est régulier et frauduleux », a-t-il déclaré.
A lui d’ajouter : « Comment le comité de Kasonga Tshilunde a-t-il accédé à la présidence de la République pour mentir au nom de la corporation qu’il est président de l’Union, alors qu’il est déchu et radié de la profession ? » s’interroge-t-il, tout en exprimant la déception de toute la Corporation.
« Le combat est celui d’argent, alors que le Président de la République doit redonner le pouvoir du quatrième pouvoir à la presse », lance le professeur Malembe qui pense que l’on ne peut pas confier pareille charge à quelqu’un dont la gestion de l’Union est chaotique, et qui est en réalité une négation de l’excellence.
« Nous devons dire à la Première Dame que son rôle est d’accompagner le chef de l’Etat dans son combat de promouvoir un État de droit, plutôt cautionner l’illégalité, l’illégitimité. La profession est en danger », a-t-il prévenu.
Les journalistes sont par ailleurs invités à soutenir les institutions plutôt que les individus. Car les hommes passent et les institutions restent.
Pour mettre fin à cette anarchie au sein de la corporation, le professeur Malembe promet de mettre en place l’ordre national des professionnels des médias et les Etats généraux de la presse pour réfléchir sur le problème du congrès auquel s’impliquera le ministre de la communication et médias.
De l’autre côté, les congressistes pro-Tshilunde, tiennent mordicus à la tenue de ce congrès afin de doter l’Union d’une nouvelle équipe dirigeante à l’issue des élections.