L’indicateur « paiement taxes et impôts » a été retenu comme thématique de l’atelier de vulgarisation et de sensibilisation des femmes entrepreneures, qui s’ouvre aujourd’hui à Kinshasa. Ce choix se justifie notamment par le fait qu’il a été constaté qu’en cette période où le taux de chômage est croissant et ce, suite aux causes endogènes et exogènes liées à la pandémie de la Covid-19, l’entrepreneuriat féminin constitue un refuse pour nombre des familles, encouragé par les nombreux dispositifs publics ou privés, et apparait comme une solution collective, dans une période d’effritement des investissements solides et directs étrangers. Et il est à ce jour, un vecteur essentiel de la croissance et le relais indispensable de la grande unité de production.
La femme entrepreneure congolaise est aujourd’hui à l’honneur, grâce à un atelier de vulgarisation et de sensibilisation sur les réformes opérées sur l’indicateur « paiement taxes et impôts » qu’organise l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI), dans le cadre de la mise en œuvre de son Plan de travail budgétisé annuel de l’exercice 2020. Cet atelier bénéficie de l’appui de la Cellule d’exécution des financements en faveur des Etats fragiles (CFEF), dans le cadre du projet de développement du pôle de croissance Ouest de la Banque mondiale.
Selon le dossier de presse remis par l’ANAPI, des différents rapports de missions de suivi-évaluation des investisseurs établis en Rdc et la mission diligentée jadis par le Gouvernement de la République dans quelques provinces de l’Est du pays, font état de la situation économique difficile observée dans les différentes provinces et des plaintes enregistrées auprès des milieux d’affaires. Ces derniers se plaignent non seulement de la dégradation avancée des conditions dans lesquelles ils travaillent (délabrement des infrastructures publiques, déficit énergétique, …), mais aussi et surtout du système fiscal auquel ils sont assujettis. Le système fiscal a été jugé asphyxiant, tracassier, non attractif, non compétitif et contreproductif, entrainant la fuite des investisseurs locaux vers les pays voisins et l’incapacité de l’industrie locale à faire face aux produits importés.
Il a aussi été constaté qu’en Rdc, la plus grande proportion d’entrepreneurs est constituée des femmes qui, pour la plupart, évoluent encore dans l’informel et souvent sans aucune notion sur l’entreprenariat, voire une formation conséquente pouvant leur permettre de faire face aux péripéties liées à l’exercice de leurs affaires. C’est particulièrement le cas de la question de la fiscalité qui constitue aussi un véritable casse-tête pour les femmes entrepreneures congolaises.
Ainsi, dans le cadre du processus d’amélioration du climat des affaires initié par le Gouvernement de la République depuis plusieurs années, des efforts ont été entrepris dans le sens de la simplification de la procédure de déclaration et de paiement ainsi que de la réduction du nombre des perceptions et des taux. Le cadre juridique et administratif définissant les modalités de fonctionnement des provinces a ensuite été précisé, par l’adoption d’une série de lois et mesures qui, notamment, détermine de nouvelles ressources financières pour les provinces et procède à une répartition de certains impôts et taxes entre l’Etat et les provinces. Ainsi, la Rdc s’est lancée résolument dans un processus de décentralisation, visant la mise en place d’un système d’organisation de l’administration du territoire qui confère aux 26 provinces le pouvoir de s’administrer librement.
La nécessité de se formaliser
Soulignons que cet atelier s’est assigné plusieurs objectifs, notamment d’informer les femmes entrepreneures congolaises sur les différentes réformes mises en œuvre pour assainir le climat des affaires, plus particulièrement sur le paiement des taxes et impôts ; sensibiliser les femmes entrepreneures sur les mesures fiscales incitatives prises en faveur des petites et moyennes entreprises congolaises ; outiller les femmes entrepreneures par une meilleure connaissance des impôts, droits, taxes et redevances à payer à l’Etat dans l’exercice de leurs activités économiques ; sensibiliser les femmes entrepreneures évoluant encore dans l’informel à se formaliser afin de bénéficier des différentes mesures mises en place par l’Etat pour promouvoir les PMEs et éviter d’être la proie de certains représentants des services étatiques véreux, etc.
Pour atteindre ces objectifs, un accent particulier sera aussi mis sur les avantages de se formaliser en payant ses droits, taxes et redevances et les désavantages ou inconvénients de se soustraire de cette obligation ; les facilités qu’offrent les services publics et régies financières aux opérateurs économiques en général et aux entrepreneures congolaises en particulier.
Rappelons qu’à l’issue des différents exposés, des propositions idoines seront adressées aux participants. La mise en œuvre de cette stratégie de communication axée sur les indicateurs déjà cités, offre l’opportunité de nourrir la réflexion et le débat sur la fiscalité en Rdc, gérée par les régies financières et les services étatiques (CNSS, INPP et ONEM).