Le 30 juillet 2020, dans son édition n°7384 à la page 5, l'article "Bois rouge des réserves naturelles pillés dans l'Est!", le journal « L'Avenir » avait fait large échosdu cri d'alarme de la société civile environnementale du Sud-Kivu et de la grande coalition de la Société civile, dénonçant le pillage des bois rouges en provenance du paysage des réserves de Lwama-Kivu, Ngandja et de la réserve naturelle d'Itombwedans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). À la suite de cet alarme, le ministre de l’Environnement et Développement durable, Me Claude Nyamugabo, a promptementécrit au gouverneur de la Province du Sud-Kivu pour que soit mis fin à cette exploitation illicite .Cet acte a suscité un élan de gratitude de la société civile pour la personne du ministre, voyant en lui le 'gardien du temple' de la protection de l'environnement en RDC.
Dans sa correspondance du 31 juillet 2020, le ministre national Claude NyamugaboBazibuhe a demandé au Gouverneur de la province du Sud-Kivu,de mettre en place sous sa supervision personnelle, une équipe multipartite composée des services techniques appropriés des frontières, de sécurité routière et des forêts 'afin de mettre un terme à cette situation de pillage des bois rouges dans les réserves naturelles et mener une enquête approfondie sur les faits ainsi dénoncés’, précise la correspondance. Dans cette équipe multipartite sera associé la société civile, les communautés locales et les peuples autochtones afin de proposer des solutions idoines et sauver cet écosystème rare et riche en retombées financières que l’on doit léguer à la postérité.
L’équipe aura donc mission de trouver les voies et moyens de mettre fin au saccage des bois rouges qui se fait sous la barbe des agents de la Direction Générale de Migration (DGM), de la police des frontières ainsi que des autorités politico administratives locales, au profit des pays voisins dont la Tanzanie, le Burundi et même la Zambie . Il est vrai que ce membre de l’exécutif national n’a fait que remplir son devoir de 'gardien du temple' pour l’Environnement national et sa promptitude dans la réaction a forcé le respect de la société civile environnementale qui ne tarit d'éloges et de gratitudes à l’endroit du ministre. Pourtant, les faits montrent qu'en général, les politiques congolais passent pour être des champions en projets inachevés. Pour preuve, l'on peut citer l'échangeur de Limete, la sidérurgie de Maluku ou même les passerelles de la ville de Kinshasa, des œuvres annoncées et inaugurées avec pompes mais qui restent inachevées jusqu’à ce jour.Il en est de même avec certaines décisions qui ont été prises et dont on a péché par l’inachèvement. Des décisions grandioses ont été prises dans le passé sans souvent connaitre d’application nid’exécution. Ainsi donc, que la décision actuelle n’aille pas rejoindre dans les oubliettes des ouvertures d’enquêtes qui ne mènent à rien. C'est excellent d’initier des groupes et diligenter des enquêtes, mais pour quelle finalité si les sanctions ne suivent pas ?
Aller jusqu’au bout en ayant aussi un regard responsable dans d’autres provinces
Le commerce illicite des bois rouges, comme toute contre bande, fonctionne en véritable réseau maffieux ayant des complicitésà tous les niveaux.Bien que l’initiative du ministre soit saluée par la société civile, mais des voix se lèvent pour rappeler que des actions similaires étaient déjà initié dans le passé, mais n’ont pas abouties. Le fait est que dans la chaine des spoliations, certains responsables politico-administratifs font aussi partie de la contrebande. Le gouvernement doit donc prendre le taureau par ses cornes en trouvant des mesures dissuasives et des dispositions efficaces en vue de démanteler les réseaux maffieux autour de ces exploitations illégales des bois rouges et de tout autre essence menacée d’extinction. Le cas des réservés protégés du Sud-Kivu n’est juste que la partie visible de l’iceberg. Avant l’alerte sur le pillage des bois rouges au Sud-Kivu, d’autres cris d’alarmes ont été lancé. Toujours dans ses colonnes, le journal « L’Avenir » dans ses éditions du 14 juillet 2020 en page 7 et du 27 juillet 2020 en page 5, respectivement dans l’article ‘FODECO vandalise la forêt de Basoko’ et l’article ‘Impact dramatique de l’exploitation minière sur le lit d’Aruwimi’, avait plaidé pour l’écosystème de la forêt tropicale humide. Tirant la sonnette d’alarme sur l’impact négative de certaines activités économiques sur l’écologie. Dénonçant la complicité de certains natifs des terroirs contre l’environnement leur légué par leurs adieux sans qu’il y ait actions d’éclats de l’autorité locale, bien que le ministre de l’Environnementet Développement durable,ait instruit personnellement en faveur de l’environnement. Cette fois-ci, semble-t-il, le ministre a pris soins d’écrire directement au président de la société civile environnemental du Sud-Kivu et réservé des copies pour informations à plusieurs responsables politiques et civiles tant nationales que locale pour que tout le monde se soit impliqué dans la recherche des solutions.
Et après ?
La justice élève la nation dit-on. « Dénoncer et diligenter des enquêtes c’est bien mais, ce serait mieux si la justice est faite. Que les ‘kuluna’ (entendez, bande des criminels) de l’environnement soient démasqués et trainer devant la justice comme ayant commis des crimes contre l’environnement à l’instar de ceux qui sont à la CPI pour crime contre l’humanité », suggère un notable écœuré. Avocat de surcroit, Me Nyamugabo Bazibuhe est bien outillé pour faire actionner l’appareil judiciaire, soubassement de l’Etat de droit, afin de mettre hors d’état de nuire ceux qui saccagent l’environnement. Mais en attendant, «tout en jouant pleinement son rôle de gardien de temple pour l’environnement national, le ministre de l’Environnementet développement durable,Me Claude Nyamugabo Bazibuhe, doit tenir compte du fait que dans toute contrebande comme dans les réseaux maffieux, la complicité est à tous les niveaux et la sainteté n’est pas une généralité. Au contraire ! », avertit un mwami (Chef coutumier) du Sud-Kivu.