Les partis et regroupements politiques membres du Front Commun pour le Congo (FCC) seront aujourd’hui dans la rue, au cours d’une grande marche, pour manifester leur soutien aux institutions de la République, mais aussi à la coalition, porteuse d’espoir et de développement pour le peuple congolais. A en croire les organisateurs, cette marche partira du croisement entre le Boulevard Lumumba et l’Avenue Sendwe, au niveau de la Cohydro et va se clôturer au niveau du Palais du peuple. Ça sera pour la première fois, depuis que le FCC est en coalition avec CACH, qu’il va marcher pour désapprouver les intrusions et certaines habitudes qui se sont imposé depuis un certain temps, d’empêcher les institutions de la République de bien fonctionner, en violation de la constitution et des lois du pays.
Contrairement à CACH, Lamuka et mouvements sociaux qui ont mobilisé dernièrement les gens pour manifester pour contester l’entérinement de Ronsard Malonda à la tête de la CENI, mais aussi les propositions de lois Minaku et Sakata, le FCC qui a attendu que l’Etat d’urgence soit levé, veut démontrer à la face du monde que les institutions, fruits des élections du 30 décembre 2018, doivent être protégées, au lieu de les exposer ou les désacraliser.
« Le FCC a l’honneur d’annoncer l’organisation d’une marche, ce jeudi 23 juillet 2020. Cette marche a pour but de respecter la constitution, l’unité nationale, la cohésion nationale, la solidarité de peuples et la paix sociale », a expliqué mardi dernier Alphonse Ngoyi Kasanji, cadre du FCC et ancien gouverneur du Kasaï-oriental.
Si cette marche est aussi l’occasion pour le FCC de montrer qu’il a encore la capacité de mobiliser et que c’est lui qui a la majorité parlementaire, elle risque de ressembler à une marche de protestation face à ce que cette plateforme proche de Joseph Kabila considère comme étant une dérive. Sinon, dans la dernière déclaration du Front Commun pour le Congo, il est revenu sur la dernière signature du Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières sur les ordonnances présidentielles.
Il en déduit que les projets de ces ordonnances étaient préparés plusieurs mois plus tôt et qu’aucune urgence ne justifiait le contreseing d’un intérimaire non habilité. Comme pour dire que l’intention programmatique de violer les dispositions des articles 79 et 92 de la constitution était manifeste.
De même, le FCC constate que les ordonnances n’ont été ni proposées par le Gouvernement, ni par l’Assemblée générale du Conseil supérieur de la magistrature, encore moins délibérées en conseil des ministres. De même, il constate que le Conseil supérieur de la défense n’a pas été consulté. Il se dit aussi surpris par le remplacement de certains membres de la Cour Constitutionnelle dont le mandat court encore et ce, en violation fragrante de l’article 9 de l’ordonnance du 22 août 2016 portant dispositions relatives au statut particuliers des membres de la Cour Constitutionnelle, qui détermine de manière exhaustive les 4 cas de cessation de leurs fonctions à savoir, l’expiration du mandat, la démission volontaire ou d’office, la révocation et le décès.
A toute fin utile, la démarche du FCC ne vise qu’à soutenir les institutions, tout en pérennisant les acquis, et non à détruire ce qui a fait la force de ce pays dans la région. Elle vise aussi à demander aux plateformes au sein de la coalition, de recourir toujours au dialogue, chaque fois qu’il faut prendre des décisions majeures pour l’avenir du pays. Car, depuis que ce pays existe, on n’a jamais assisté à une passation pacifique et civilisée du pouvoir, entre un président entrant et un autre sortant. Le pays de Patrice-Emery Lumumba n’a pas droit à l’erreur. Les efforts doivent être fournis pour faire face aux défis actuels, plutôt qu’à passer tout le temps à des attaques par médias interposés.
Sinon en 2023, le Gouvernement ne donnera pas le bilan des conflits ou des crises qu’il a eu à résorber en son sein, mais ce qu’il a réellement fait pour que le pouvoir d’achat des Congolais ne s’effrite pas. De même, dans une jeune démocratie comme la nôtre, il est de l’intérêt de tous que les institutions soient respectées, peu importe les animateurs. Et ce, pour éviter un jour que la rue ne puisse parvenir à dicter sa marche dans gestion des institutions du pays.
Soulignons que cette marche du FCC est annoncée au moment où Human Rights Watch accuse le régime Tshisekedi de réprimer et d’étouffer les manifestations publiques. Le travail de la Police sera une fois de plus sollicité, pour non seulement canaliser cette marche, mais aussi empêcher qu’elle ne soit infiltrée au préjudice des organisateurs. Qu’à cela ne tienne, tout le monde sait que les militants des partis et regroupements du FCC ne pourront pas se livrer aux actes de vandalisme, qui risqueraient une fois de plus de les discréditer auprès d’une certaine opinion qui s’illusionne que la plateforme de l’ancien président Joseph Kabila est à la base de tout ce qui arrive au pays.