Ministre d’Etat, ministre de la Décentralisation et réformes institutionnelles, Me Azarias Ruberwa était hier matin au Palais de la Justice, dans l’office du Procureur général près la Cour d’Appel de la Gombe, en particulier dans le bureau de l’Avocat général qui détient son dossier, pour confirmer sa plainte qui a été déposée par son avocat.
En effet, la manifestation de la cybercriminalité depuis quelques mois fait que le ministre a fait l’objet des attaques par des personnes malintentionnées qui l’imputent des faits faux. « Il a été dit dans les réseaux sociaux que je détiens un cachot où des Congolais sont emprisonnés et qui sont devenus des squelettes vivants. Il a été dit que j’avais chez mois à la maison deux mille militaires étrangers et qui étaient là pour déstabiliser les institutions. Il a été dit que le confinement de la Gombe n’était pas à cause de la maladie, il a même été dit que je suis malade moi-même de coronavirus, mais que c’était pour que l’Armée fasse le travail au sein de ma parcelle », dit-il à la presse, au sortir de l’office de l’Avocat général.
Et de renchérir qu’il a été montré des images des personnes ensanglantées. Il a été dit que j’étais à terre, dépêché en Afrique du Sud ... Et vous suivez tout ce qu’il y a dans cette ville et puis, on m’impute, moi, des décès en cascade à la Présidence. C’est choquant, s’exprime-t-il, tout en soulignant qu’il est un personnage public, père de famille. Il vit de l’éthique et de sa foi. Et son travail lui suffit par la grâce de Dieu.
Mais qui en est l’auteur ?
A cette question, le ministre de la Décentralisation et réformes institutionnelles affirme que parmi les auteurs de cette cybercriminalité, quelqu’un qui s’est affiché publiquement qui a ouvert deux comptes Facebook, qui a divulgué ces informations qui étaient relayées par des milliers de personnes dans le monde dans tous les continents, parce que cela a un effet multiplicateur, allant jusqu’à soulever des passions pour de faibles personnes qui n’analysent pas, qui croient que tout est vrai, jusqu’à dire il faut l’arrêter immédiatement.
Il a même fait recours au conseiller spécial du chef de l’Etat, disant : il prépare des troubles, il faut l’arrêter immédiatement. « Vous avez donc là, si vous voulez, un décor planté pour la vindicte populaire. Quelqu’un me tuerait sur la route, se croyant être un héros, parce qu’il a tué le criminel en question. Non, je ne suis pas criminel. Dieu est juste, voilà que depuis quelques jours, l’auteur principal de ce réseau est arrêté, il est à Makala », précise-t-il.
A l’en croire, ce qui reste maintenant, c’est un grand procès, le premier procès en RDC sur la cybercriminalité. Il faudra à la presse de bien le couvrir. « Je suis peut-être le plus connu à cause de mes fonctions passées et actuelles. Il y a des milliers de victimes dans les réseaux sociaux qui ne savent pas quoi faire, parce que leur image est souillée, leur dignité est ébranlée leur considération est bafouée, leur honneur et leur réputation », martèle-t-il, mort dans l’âme. Voici donc un premier procès où nous attendons voir comment la justice, grâce à l’effet intimidateur de la peine, asseoir la garantie pour tout citoyen, que personne ne peut se lever chaque matin, manipuler son Twitter ou son compte Facebook et répandre dans le monde entier de faux bruits et des mensonges.
Me Tunda a demandé au Parquet d’ouvrir des poursuites pénales contre les auteurs de la cybercriminalité
Intervenant hier à l’Assemblée nationale, le Vice-Premier ministre, ministre de la Justice et Garde des Sceaux a indiqué qu’actuellement dans le monde, se développent des phénomènes complexes de commission d’infractions favorisées par le développement de la haute technologie informatique qui se résument essentiellement par le cyber crime et la pédopomographie.
Ces pratiques difficiles à déceler par nature sont d’une nuisance indescriptible à tous les niveaux et particulièrement dans l’économie des Etats, dans leur sécurité et dans la stabilité des foyers. Elles ne peuvent être combattues qu’à travers des stratégies spécifiques portées de manière efficiente par une bonne justice.
La prolifération de mauvaises habitudes de la part de certains individus et officines pour nuire, à travers des montages grossiers, à l’image des institutions de la République, aux personnalités politiques et même à certains acteurs du secteur privé bien ciblés.
La diffusion abusive et avec intention de nuire sur internet et dans les réseaux sociaux, des fausses ordonnances présidentielles, des Décrets ou arrêtés ministériels en images photographiques, montées et modifiées, avec sceaux officiels.
De même que la dépravation des mœurs ainsi que des outrages publics à la pudeur à longueur des journées par la mise en circulation des photos et vidéos pornographiques. Pareille diffusion à un public indifférencié pose de sérieux problèmes d’éthique administrative, de manipulation de l’opinion, de violation du secret professionnel et d’insécurité juridique et sociale.
Certes, la République Démocratique du Congo est en retard, et manque un arsenal juridique adéquat et la logistique nécessaire pour lutter contre cette forme particulière et récente de criminalité. Avec l’appui des rares spécialistes congolais dans ce domaine, le Ministère de la Justice s’active actuellement pour mettre en place un service plus élaboré, plus équipé et plus adapté au contexte international pour s’attaquer au développement de ce phénomène appelé Cybercriminalité.
« C’est alors que j’ai présenté au Conseil des ministres du 15 mai 2020 une note portant projet de lutte contre la cybercriminalité. Le Gouvernement a adopté à l’unanimité ledit projet. En attendant la réalisation de ce projet, j’ai, par mon communiqué de presse du 15 mai 2020, donné injonction au Parquet, d’ouvrir des poursuites pénales contre les auteurs des actes qui constituent la cybercriminalité », dit-il.
Ce projet de lutte consiste à doter le pays d’un arsenal juridique approprié ainsi que d’un laboratoire sophistiqué qui servira d’appoint à la répression de ces crimes et qui sera financé par un partenaire dans le cadre d’un contrat public privé. L’investissement du partenaire dans la mise en place de ce laboratoire sera remboursé par un pourcentage perçu sur les dividendes réalisés, sans que l’Etat ne sorte un seul rond. Enfin, le projet en gestation devrait aussi comme il se doit, contribuer de manière significative à la mobilisation des recettes de l’Etat.