Le ministre national de l’Environnement et Développement durable a effectué samedi 23 mai courant, une descente d’inspection improvisée de trois ports situés au long du fleuve Congo au niveau de la cité de Kinkole dans la commune de la N’Sele, à l’Est de la ville-province de Kinshasa, ainsi que des ilots environnants. Et il a personnellement constaté l’imbroglio qui existe dans ces ports en ce qui est du commerce illégal du bois.
A l’issue de cette visite inspection, le ministre de l’Environnement a décidé de la fermeture de tous les ports illégaux et des ilots transformés en paradis pour le trafic illégal des bois. Egalement, Me Claude Nyamugabo a ordonné aux officiers de Police judiciaire de saisir toutes les grumes illégales trouvées sur le lieu, car leurs provenances ne sont pas connues, ni leurs propriétaires.
Le ministre Claude Nyamugabo par la même occasion, s’est rendu compte de quelques usines de transformation de bois sur place à Kinkole. Il a ainsi annoncé que dans les tout prochains jours, sera établi une note circulaire interdisant toute activité de scierie proscrite par les lois congolaises, dans ces ports.
A ces mesures s’ajoutent l’interdiction des activités des usines de transformation de bois. Et sur les champs, le ministre a invité les travailleurs et exploitants de bois trouvés sur l’un de ces ports fluviaux appelé Moleka, à ne plus continuer scier les bois désormais, car les résidus de ces derniers polluent les eaux.
Me Claude Nyalugabo a donc promis d’assainir ce secteur de l’exploitation du bois en RDC, et surtout de mettre un terme à ce qu’il qualifie de « criminalité forestière ». « Ici il y a une véritable criminalité forestière à laquelle il faut mettre fin. Nos officiers de Police judiciaire vont saisir toutes les grumes illégales trouvées ici et dont on connait ni la provenance, ni le propriétaire. Nous constatons également qu’il y a ici des véritables usines de transformation de bois. Alors que cela est interdit. Nous allons également faire une note circulaire interdisant toute activité de scierie dans nos ports. Nous allons assainir ce secteur. Nous sommes décidés de le faire », a-t-il indiqué à la presse à l’issue de cette mission d’inspection.
Et d’ajouter : « Nous avons annoncé que désormais, nous viendrons ici à l’improviste pour renforcer nos officiers de Police judiciaire, renforcer le Fonds forestier national, parce que nous avons constaté malheureusement qu’à Kinkole, c’est presque l’autre Congo et ce Congo nous n’en voulons pas. Il n’y a qu’une seule République démocratique du Congo. Nous sommes résolus à mettre fin à cette criminalité forestière qui nous fait manquer les recettes dont nous avons besoin pour contribuer efficacement au budget de l’Etat. Cette criminalité forestière fait manquer à la République beaucoup de recettes, car le Ministère de l’Environnement fait partie des services d’assiette de l’Etat. Et pour y arriver, nous devons assainir ce secteur. Le Gouvernement ne se plaint pas, il agit. Et nous allons agir pour assainir ce secteur ».
Des motivations de cette visite d’inspection
Signalons en outre que selon le ministre Nyamugabo, cette descente sur les ports fluviaux de Kinkole vient a posteriori des dénonciations faites par les organisations de la Société civile environnementale. Mais également du rapport de la mission réalisée par une équipe des services du Ministère de l’Environnement et Développement durable pilotée par le chargé des missions du Fonds forestier national, M. Alain Kalangiro. Clôturée le mercredi 20 mai dernier, cette mission a rapporté les dérapages observés dans différents ports, notamment les tracasseries de 14 services et 10 autres opérant sur les lieux.
Pour note, le Ministre de l’Environnement et Développement durable Claude Nyamugabo a annoncé des sanctions qui suivront tant au niveau interne du Ministère qu’à l’externe, et ce, grâce au concours de la Police judiciaire. Occasion pour lui d’aborder également la mise en place du processus de traçabilité des bois, qui permettra de localiser le déplacement du bois partant de la coupe d’arbres jusqu’à son transport et commercialisation.
Dans sa dépêche nous parvenue, le service de communication du Ministère de l’Environnement affirme que le commerce illégal des bois dans les ports de Kinshasa figure parmi les problèmes urgents auxquels veut remédier le ministre Claude Nyamugabo. C’est ce qui explique sa descente dans différents ports et îlots à N'Sele, ce samedi 23 mai 2020, accompagné de son adjointe, Dr Jeanne Ilunga Zaina, du secrétaire général à l’Environnement, M. Benjamin Toirambe, et du chargé des missions du Fonds forestier national (FFN), M. Alain Kalangiro, ainsi que d’autres experts du Ministère.
Par ailleurs, des organisations de la Société civile environnementale ont toujours regretté que les ressources naturelles de la RDC souffrent d’une mauvaise gestion. Et elles demandent au Gouvernement de la République de s’impliquer pour mettre un terme à l’exploitation illicite des bois dans le pays.
Pour leur part, certains environnementalistes dénoncent la complaisance des autorités dans la délivrance des permis d’exploitation des bois d’œuvre dans les forêts congolaises. Et plusieurs opérateurs économiques s’intéressent à l’exploitation des bois d’œuvre en RDC sans pour autant respecter le cycle de régénération des essences forestières.