A la date du 16 mai 2020, le Congo pourrait enclencher le processus de son déconfinement. Pour qu'il en soit ainsi, le pays devrait disposer d'une stratégie non seulement sur le dépistage de masse, mais aussi sur la maîtrise de l’évolution de la maladie à Coronavirus. C’est l’un des défis qu’il faut relever, à entendre Jacqueline Lydia Mikolo, ministre en charge de la Santé, au cours d’un jeu de questions-réponses avec la presse, le vendredi 1er mai 2020, à Brazzaville.
La conférence de presse de la ministre congolaise en charge de la santé faisait suite aux orientations données par le président de la République, dans son message à la Nation du 30 avril dernier sur le Covid-19. Il s’est agi pour Mme Lydia Mikolo de préciser, à la presse, les modalités de mise en œuvre de ces orientations.
Ainsi, selon la ministre de la Santé, le dépistage à grande échelle annoncée par le président de la République, concerne à priori, les personnes qui sont en premières lignes et qui sont directement concernées par la lutte contre le Covid-19. La presse en fait partie, a-t-elle précisé, avant d’ajouter qu’il y a aussi les cas suspects, encore appelés cas personnes contacts. Celles qui étaient positifs au départ, avant d’être déclarées guéries, doivent être également diagnostiquées, a renchéri Lydia Mikolo.
En réalité, la stratégie de dépistage de masse va de pair avec le déconfinement, a-t-elle poursuivi, avant de conclure qu’il va y avoir des personnes qui doivent être dépistées en priorité. Mais, on ne peut pas envisager le déconfinement sans avoir la maîtrise du niveau du dépistage, a ajouté la ministre. La question est à l’étude par les professionnels de la santé, pour qu’au 16 mai prochain, le pays puisse disposer d’une stratégie, non seulement pour le dépistage de masse, mais aussi sur la maîtrise de l’évolution de la maladie.
Le pays doit se donner les moyens de réaliser le dépistage à grande échelle, a déclaré la ministre de la santé. Lydia Mikolo pense que la stratégie ne sera pas du dépistage de porte à porte ou de dépister tout le monde, parce qu’il s’agit d’un dépistage à grande échelle et non total de la population. Un texte officiel sera pris pour déterminer la méthodologie de réalisation de ce dépistage de masse, a annoncé madame la ministre.
Evoquant le confinement de la population depuis le 31 mars dernier, Lydia Mikolo a estimé que le bilan est mitigé. Elle a, toutefois, relevé que s’il n’y avait pas eu confinement, on aurait atteint pire que le nombre actuel des personnes contaminées, conformément au point fait par les services en charge de la question et l’OMS. D’où, a-t-elle salué la décision du président de la République de confiner l’ensemble de la population dès le 31 mars dernier. Le confinement était utile, a-t-elle ajouté avant d’affirmer que la décision du président de la République de prolonger le confinement des Congolais pendant 45 jours, jusqu’au au 15 mai, est la meilleure.
La ministre de la Santé a rassuré, en ce qui concerne le renforcement des moyens cliniques, qu’à l’heure actuelle, les centres de prise en charge ne sont pas saturés. « Nous n’avons même pas un taux d’occupation de 50%. Au niveau de Brazzaville, nous avons un plateau qui nous permet d’accueillir plus de 300 personnes positives sur les sites de prise en charge. Ce plateau est en train d’être agrandi au fur et à mesure et nous travaillons à renforcer ou à élargir la disponibilité, en matière de prise en charge », a-t-elle déclaré. A ce niveau, les dispositions sont en train d’être prises également par palier, a-t-elle précisé. « Nous travaillons pour que les personnes qui seront dépistées soient prises en charge », a affirmé Lydia Mikolo.
Mme Lydia Mikolo a demandé aux médias d’aider à vulgariser ces informations et les a informés de l’imminence d’un document sur la manière de confectionner les masques, de les entretenir, de les porter, de l’enlever et de le laver. « Nous allons les mettre à la disposition des journalistes pour que ces derniers édifient la population », a-t-elle déclaré. Les masques achetés par le gouvernement seront distribués gratuitement aux populations démunies, a précisé la ministre de la santé.